Christian Mennrath Directeur Général d’E.M.A (filiale de Schmidt Groupe) a été élu, mardi 9 juin, à la Présidence du SNEC. Il entend apporter, lors de son mandat, son expertise et son savoir-faire, afin de participer activement au rayonnement et au développement du secteur ; aussi affiche-t-il des ambitions fortes, dans ce contexte exceptionnel où les activités humaines reprennent après deux mois de confinement.
Le Conseil d’Administration du Syndicat National de l’Équipement de la Cuisine (SNEC) a élu, mardi 9 juin, Christian Mennrath président du syndicat patronal ; chambre sectorielle de la FNAEM, celui-ci, qui regroupe des fabricants, distributeurs, équipementiers et membres associés, a pour mission d’accompagner, de défendre, d’informer, de promouvoir, d’assurer et de protéger les intérêts des métiers des métiers de la cuisine équipée sur mesure. Ainsi M. Mennrath, Directeur Général EMA (Européenne de Meubles et Accessoires, une filiale de Schmidt Groupe), reprend-il le flambeau après les deux mandats d’Aymeric Foissey, président des Établissements Foissey, et les trois mandats de Pascal Raulot, président de Total Consortium Clayton. Rappelons que le dernier fabricant élu à ce poste fut André Teisseire, Président des Cuisines Teisseire et Teissa.

Prenant acte que les magasins maillent le territoire et permettent au consommateur une belle proximité, mais aussi de parler à un professionnel, d’imaginer et de réaliser avec lui les aménagements rêvés. Le nouveau président du SNEC Christian Mennrath voit dans ce fait « un enjeu clé pour les années à venir, qu’il faut travailler dès aujourd’hui : ces métiers doivent attirer les jeunes et les talents. »
Plusieurs défis
Sitôt élu, Christian Mennrath a évoqué tous les défis qui se présentent à la profession et qu’il entend relever au cours de son mandat. Certes, le marché de la cuisine équipée a connu un cru 2019 d’exception ; il représentait, l’an passé (hors électroménager et pose) une valeur de 3,6 milliards d’euros TTC, soit +6,2 % à surface évolutive… On rappellera incidemment que la cuisine intégrée constitue la seconde dépense de consommation des Français en ameublement (27% de leurs achats), juste derrière les meubles meublants (34,2%) et loin devant les sièges (17,5%). Néanmoins, l’année 2020, qui commençait pourtant si bien pour la profession, sera à marquer d’une pierre noire du fait de la baisse d’activité qu’a connu le secteur lors des deux mois de confinement. Aussi M. Mennrath a-t-il fait vœu de « défendre toutes les mesures qui soutiennent l’activité des commerces et le maintien de l’emploi des collaborateurs est indispensable. » Autre point important soulevé par le nouveau président, le besoin « de traiter toutes les mesures qui touchent la vie des magasins : soldes, Foires et Salons et statut des vendeurs en extra, durée du travail, grille des salaires, écotaxes, étiquetage, lutte contre le gaspillage, questions environnementales, etc. »
Concepteurs / vendeurs : la « force » du secteur
L’un des messages les plus forts de Christian Mennrath concerne cependant les concepteurs / vendeurs, qu’il qualifie de « force du secteur ». Prenant acte que les magasins maillent le territoire et donnent au consommateur cette proximité qui permet de voir et toucher les produits, de parler à un professionnel, d’imaginer et de réaliser avec lui les aménagements rêvés, le nouveau président voit dans ce fait « un enjeu clé pour les années à venir, qu’il faut travailler dès aujourd’hui : ces métiers doivent attirer les jeunes et les talents. »
On devine que, derrière cette ambition, se dessine, entre autres, le sujet de la formation, essentielle pour attirer lesdits talents… Fort de l’adhésion récente de tous les magasins de Schmidt Groupe (Schmidt et Cuisinella) et du groupe Fournier (Mobalpa, SoCoo’c, Perene) qui vient s’ajouter à celle, dès 2017, des distributeurs de Cuisines Design Industries (Arthur Bonnet, Comera), le SNEC compte aujourd’hui 1263 adhérents ; soit une augmentation de 213 % de ses effectifs, a confié Christian Sarrot, son secrétaire général.
Lors d’une conférence de presse virtuelle donnée le jour même de son élection, Christian Mennrath a ainsi confié : « Pour atteindre ces objectifs, notre syndicat doit être aussi le meilleur des syndicats ; cela passe aussi par le nombre. Or nous représentons aujourd’hui environ la moitié du secteur de la cuisine équipée, et à peu près le tiers des effectifs de la FNAEM. Nous estimons donc pouvoir revendiquer de manière légitime le droit d’être écoutés et de participer à toutes les instances de la FNAEM ; non seulement pour écouter ce qui s’y passe mais également pour partager les décisions, et ce dans tous les domaines, qu’il s’agisse de la formation ou d’autres sujets. »
À titre d’information, on rappellera que, pour qu’un syndicat professionnel puisse exercer une quelconque influence dans le domaine de la formation, il faut être déclaré représentatif par le ministère du travail ; pour la branche du négoce de l’ameublement, c’est, depuis 2017, la FNAEM qui a été déclarée représentative. Au sein de cette même branche, une commission mixte paritaire « emploi et formation ameublement » réunit des membres des syndicats de salariés et des membres du syndicat patronal, dont 2 personnes sont issues de l’univers de la cuisine ; cette commission agrée notamment les centres de formation. À charge, ensuite, pour ces derniers, de faire part de leurs besoins et de formuler des demandes de financement auprès de l’organisme concerné, à savoir l’Opcommerce.
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Cadrer la digitalisation
Christian Mennrath a par ailleurs évoqué, à l’issue de son élection, les conséquences de la crise récente : « Nous vivons une transformation structurelle (économique, sociale, environnementale et technologique) que nous devons analyser pour anticiper les impacts et nous adapter », a-t-il ainsi expliqué. « Les pratiques des clients changent, les outils digitaux offrent de nouvelles possibilités, les modalités de ventes et de communication évoluent. Ainsi un consommateur peut démarrer son parcours sur Internet ou en magasin et un vendeur, qui traditionnellement accueillait en point de vente, peut démarrer chez le client ou faire de la vente additionnelle lors des passages à domicile. À ce titre et pour exemple, il est indispensable de donner un cadre légal et sécurisé aux nouvelles méthodes de travail que permet la digitalisation : la vente à distance, la vente à domicile, la vente sur Internet, la mixité de toutes ces approches commerciales dans le parcours d’achat de nos clients. Toutes ces pratiques devront être analysées pour en mesurer tous les impacts juridiques et nous devrons faire évoluer les conditions générales de vente, les bons de commande… ainsi que tous les documents commerciaux, afin de protéger les consommateurs et les entreprises. »
[Benjamin Coppens]