La présentation de futurs grands rendez-vous de la Messe Frankfurt – Ambiente, Christmasworld, Creativeworld et Paperworld – ce 26 octobre à Paris, a donné lieu à une réflexion particulièrement intéressante sur l’avenir de ce type de grands rendez-vous, qui existent pour chaque profession. Si certains considèrent ce modèle comme définitivement impacté par la crise sanitaire, d’autres sont convaincus du rôle irremplaçable qu’ils assument – et assumeront ! – pour faire vivre un secteur d’activité…
Evidemment, il serait aisé de dire que la Messe Frankfurt « prêche pour sa paroisse », lorsqu’elle évoque l’avenir des salons. Lors de la conférence de presse parisienne du 26 octobre dernier, destinée à exposer les détails des prochains rendez-vous proposés par l’organisateur – parmi lesquels Ambiente [voir ci-après] – l’équipe française de la société organisatrice, assistée de Philipp Ferger, DG adjoint de la Messe Frankfurt GmbH pour les salons des biens de consommation, a livré son analyse quant au rôle crucial endossé par ces grandes manifestations, qui retrouvent progressivement leurs éditions physiques après une ou plusieurs annulations / reports… Effectivement, les bonnes retombées que recueillent, globalement, les quelques salons ayant ouvert la marche de cette reprise jusqu’alors, semblent confirmer que les acteurs – qu’ils soient exposants ou visiteurs – attendaient avec impatience ces occasions uniques de se retrouver, dans ces conditions si particulières que seuls ces grands rendez-vous peuvent leur offrir. « Bien sûr, tout n’est pas encore parfait, cela n’est pas revenu « comme avant » notamment en ce qui concerne la fréquentation, déclare Michael Scherpe, PDG de Messe Frankfurt France, mais nous pensons que cela va s’améliorer au fil des prochains mois ». Le public asiatique, notamment, ne se déplace pas encore… Du côté des exposants, les conditions sont plutôt bonnes : au moment de cette conférence de presse, la prochaine échéance de la société organisatrice, qui s’apprêtait à ouvrir ses portes au cours de cette mi-novembre (Formnext, salon dédié à l’impression 3D), jouissait d’un taux de remplissage parfaitement honorable (80 % par rapport à l’offre habituelle). « C’est finalement quelque chose qui nous arrange, puisque les contraintes sanitaires toujours en vigueur nécessitent de dégager beaucoup de surface au sein des halls » avoue Michael Scherpe. Des contraintes qui, certainement, deviendront systématiques à l’avenir, pour continuer de garantir une certaine sécurité… A noter que l’offre des salons pourrait également être impactée, durant quelque temps, par le phénomène des pénuries de matières, qui peut dissuader les fabricants de tenir un stand s’ils n’ont pas de marchandise à proposer dans des délais raisonnables.
2020 Ambiente / Messe Frankfurt Exhibition GmbH/Petra Welzel
« Gérer la créativité »
Ainsi, l’impatience certaine avec laquelle sont attendus ces salons de retrouvailles, et les bonnes conditions enregistrées par ceux ayant déjà eu lieu à ce jour, viennent prouver, selon le président de la Messe Frankfurt France, une chose essentielle : « Ces grands rendez-vous sont, incontestablement, le reflet de la société, avec son commerce et ses produits ». Et d’ajouter : « Rien d’autre, au monde, ne peut être l’équivalent pour analyser et réaliser ce qu’il se passe ». Un salon peut déjà justifier son caractère essentiel parce qu’il permet de voir et toucher les produits : « On ne gère que la « routine » avec le digital, estime Michael Scherpe, mais pas la créativité ». Il représente également un « gain de temps considérable », non seulement parce qu’il réunit, sur un intervalle de temps précis, énormément d’acteurs d’un même secteur qui peineraient à se rencontrer tous, le reste de l’année, étant donné les contraintes de calendrier de chacun…
En somme, selon le président de Messe Frankfurt France, le retour à des conditions d’exposition et de fréquentation comparables à l’avant-crise devrait reprendre progressivement, « à un rythme qu’il est encore difficile d’appréhender » à ce jour. Mais les salons, ne serait-ce que par l’enthousiasme qu’ils semblent susciter – pour ceux qui sont retournés à des éditions physiques – et par la valeur ajoutée qu’ils sont en capacité d’apporter à la vie d’un secteur (et au business !) peuvent voir l’avenir avec optimisme, pourvu qu’ils s’adaptent, cela va de soi, aux nouveaux enjeux.
creativeworld 2020 Jean-Luc Valentin / Messe Frankfurt
Ambiente, mi-février
Cette conférence de la fin octobre a également servi à livrer quelques détails sur la prochaine d’édition d’Ambiente, salon international de la décoration et des biens de consommation, qui renouera donc avec une organisation physique du vendredi 11 au mardi 15 février 2022 au sein du parc des expositions de Francfort. Neuf halls et vingt niveaux d’exposition renfermeront l’offre en textiles, articles de décoration, cadeaux, arts de la table, petit mobilier et autres accessoires pour la maison… Pour cette édition, la société organisatrice a notamment pris la décision de concentrer le « Global Sourcing » sur les cinq niveaux du hall 10, ce qui doit permettre aux visiteurs intéressés par ce segment d’optimiser leur visite. Le pôle contract, toujours plus décisif pour Ambiente, continuera d’occuper une place significative, avec des dispositions particulières offertes aux professionnels de la restauration et de l’hôtellerie : offre dédiée et conférences leur seront proposées. Citons, également, le programme Ethical Style, lui aussi en plein développement, basé, comme son intitulé le suggère, sur la notion de développement durable et responsabilité sociale. Enfin, les jeunes designers seront, comme toujours, mis en lumière à travers une exposition spécifique.
A noter qu’Ambiente, conformément à ces fameux « enjeux » évoqués précédemment, dévoilera des outils numériques considérablement optimisés, à l’image de sa plateforme en ligne ; celle-ci a été conçue pour favoriser les nouveaux contacts, provoquer les opportunités de réseautage et le transfert de connaissances. L’échange virtuel via chat ou visio-conférence, sera possible une semaine avant l’ouverture du salon, et jusqu’à deux semaines après la fermeture. Par ailleurs, la présentation des tendances pourra être faite, elle aussi, en direct via les médias numériques, ce qui devrait répondre aux besoins des visiteurs étrangers qui ne pourraient encore se déplacer en Europe à cette époque.