Pour sa prochaine édition qui se tiendra du 29 avril au 8 mai prochain la Foire de Paris a demandé à l’OBSOCO d’apporter son analyse des mutations économiques et sociétales, ainsi que son regard prospectif, sur ce que représente l’innovation dans un univers phare du salon : celui de la maison.
Pour l’Observatoire, l’habitat devient une solution dans un monde qui change
Comme cela était déjà le cas l’année dernière, la Foire de Paris a demandé à l’OBSOCO (OBservatoire SOciété et COnsommation) d’analyser et interpréter les mutations économiques et sociétales constatées dans le domaine de l’habitat. L’histoire de l’habitat est celle de la transformation de la société, et nos façons d’habiter sont différentes de celles des générations précédentes…
La maison, aujourd’hui, est davantage conçue et pensée comme un lieu de refuge, dans lequel nous pouvons nous accomplir, vivre en pleine autonomie, nous ressourcer, contribuer à préserver la planète… et nous augmenter. Les précédentes grandes innovations, depuis les années 50, avaient concerné l’hygiène (salle de bain, équipement pour laver le linge, la vaisselle…), le confort (chauffage…) et le travail domestique (électroménager). Notre début de siècle est caractérisé, en revanche, par une série d’innovations permettant à la fois d’habiter mieux et d’offrir des solutions à de nouveaux besoins.

Habiter « mieux »
L’habitat se présente comme un écrin, où se cultive un nouvel art de vivre, plus authentique, plus simple et, surtout, au plus proche de soi. Les éclairages, les ambiances olfactives ou sonores participent à cette quête de sérénité. Les nouveaux designs, les aménagements des espaces répondent également à ces besoins : les possibilités de moduler son intérieur (par exemple, les séparateurs de pièce) sont offertes en fonction des situations de vie.
A l’heure où 15 % des salariés exercent leur activité en télétravail, et où près d’un million d’auto-entrepreneurs réinvestissent leur logis (source : ACOSS), la réorganisation des espaces dédiés est indispensable, et il faut y créer une ambiance précise, différente de celle des autres pièces.
Plus généralement, par l’effet de l’individualisation de la société, on constate que la tendance est à la singularisation des pièces : chacune d’entre elle reflète une atmosphère, on ne parle plus de
« total look » dans la maison !

Répondre à de nouveaux besoins
Le consommateur change dans un monde qui change : il consomme aujourd’hui essentiellement pour trouver des réponses à de nouvelles aspirations.
Cela peut être les nouveaux modes du vivre ensemble, motivés par des raisons sociétales ou économiques.
Cela concerne également la production alimentaire : les consommateurs sont à la recherche d’une plus grande proximité et de qualité. Les productions alimentaires sur les balcons, sur les toits, entre les maisons, les jardins potagers, en sont autant de manifestations… L’agriculture urbaine serait, en quelque sorte, le signe le plus récent de cette remise en question (source : WeDemain).
La santé est également concernée : pour les Français, celle-ci s’étend largement au-delà de l’approche médicale, et recouvre aujourd’hui la notion de soin au sens large. Le ressourcement (de son corps et de son esprit), l’autonomie et la sécurité sont dévolus au logement : 73 % des personnes interrogées lors de l’enquête sur la domotique de l’OBSOCO plébiscitent dans l’habitat la protection des personnes (alerte des secours en cas de détection d’accident ou de défaillances physiques). La maison intelligente répond à ces nouveaux besoins. L’habitat s’adapte également aux contraintes environnementales : les performances énergétiques des matériaux (pour la construction, les peintures…) et des matériels (chauffage, éclairage, électroménager…) contribuent à ces objectifs de performances énergétiques.
Enfin, les influences technologiques concernent également les nouvelles relations innovantes que l’habitant entretient avec le monde extérieur : par exemple, Skype permet de dîner en tête-à-tête avec une personne située à l’autre bout du monde ! Les casques de réalité virtuelle autorisent un autre rapport avec le monde extérieur. Toute la sphère de l’habitat a désormais rendez-vous avec le monde, qu’il soit réel ou virtuel.
[E.B.]