L’Observatoire Cetelem: les enjeux futurs
La 27e édition de l’étude annuelle de l’Observatoire Cetelem, qui étudie les comportements de consommation des Européens, revient sur la période 2009 – 2015, « ces années qui ont tout changé ». 5 ans de bouleversements qui ont « formé » de nouveaux acheteurs, dont le moral semble légèrement s’améliorer aujourd’hui.
Evidemment, cette conjoncture tourmentée dans laquelle nous sommes actuellement plongés ne devrait pas disparaître de sitôt, mais nous constatons actuellement une légère inflexion qui pourrait donner une nouvelle orientation à 2015 » : c’est autour de cette idée que Laurent David, administrateur DG délégué BNP Paribas Personal Finance, a axé son introduction lors de la conférence organisée la semaine dernière pour présenter les résultats de l’Observatoire Cetelem 2015.
Rappelons que chaque année, cette enquête réalisée via Internet passe au crible les habitudes de consommation d’Européens (plus de 8 700 personnes) issus d’une douzaine de pays (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Portugal, Royaume-Uni, Hongrie, Pologne, République Tchèque, Slovaquie et Roumanie) ; menée entre le 4 novembre et le 2 décembre dernier par TNS Sofres, cette étude a notamment pris en compte les réponses de 3 164 Français. Les analyses sociologiques et économiques, ainsi que les prévisions, ont ensuite été réalisées par Cetelem, en collaboration avec la société d’études et de conseil BIPE (Bureau d’Informations et de Prévisions Economiques).
DE MEILLEURES PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES
Les prévisions de croissance du PIB pour 2014 dévoilées par l’étude font état d’un retour au positif pour chacun des pays concernés, excepté l’Italie (source : Commission européenne, prévisions 2014 – 2015 à l’automne 2014). En 2015, celle-ci devrait elle aussi passer au-dessus du zéro…
« Ainsi, force est de constater que le contexte macro-économique s’améliore lentement ! » avance Flavien Neuvy, responsable de l’Observatoire. Un « mieux » qui, même s’il reste évidemment le gros point noir, s’observe aussi sur le front du chômage : en 2014, seuls trois pays – Belgique, France et Italie – sur les douze voient leur nombre de personnes en recherche d’emploi augmenter.
Face à cela, depuis deux ans, le moral des consommateurs européens semble plus ou moins revenir : de 4,3/10 en 2014, leur note passe à 4,6/10 cette année ;
sur l’ensemble des pays, seules la Belgique et la Hongrie affichent une estimation en baisse et en ce qui concerne la France, en particulier, la note de moral de nos compatriotes remonte légèrement depuis 2008 (4 contre 3,9 l’an passé). « Ceci traduit le fait que les Européens, dans l’ensemble, perçoivent cette amélioration du contexte macro-économique… et croient à la reprise » résume Flavien Neuvy. L’estimation que fait chaque Européen de sa situation personnelle s’améliore également… même chez les Français !
« Et cela montre bien qu’il existe toujours un certain écart entre la vision globale que nous avons de la situation générale de notre pays et l’appréciation de notre condition personnelle » souligne le responsable de l’Observatoire Cetelem.
DES INTENTIONS D’ACHAT EN HAUSSE ?
A l’échelle européenne, les intentions d’achats sont stables, en moyenne, mais progressent en France : 30 % des personnes interrogées envisagent d’accroître leurs dépenses cette année, contre 28 % en 2014. « Une augmentation de la consommation est donc attendue sur les prochains mois, portée par la chute des cours du pétrole, qui allège la facture énergétique des ménages » analyse l’Observatoire. Et la tendance est générale en Europe, puisque l’augmentation des dépenses prime sur les intentions d’épargne dans neuf pays interrogés sur douze, soit trois de plus que l’an passé… Voyages et loisirs sont les catégories les plus plébiscitées, et ce par toutes les classes d’âge. Travaux d’aménagement / de rénovation, électroménager, meubles et smartphones arrivent ensuite, également en bonne place.