Le Commissariat général au développement durable a publié, dans sa dernière note, l’évolution du nombre de permis de construire et celle des mises en chantier de logements neufs ordinaires. Le nombre de permis de construire augmente enfin : + 2,8 % de juillet à septembre 2015, par rapport aux mêmes mois de l’année précédente ! Sur douze mois glissants, cela représente néanmoins une baisse de 4,3 %… Pour rappel, cet indicateur avait chuté de 6,4 % entre mai et juillet 2015, et de 8,4 % sur douze mois glissants à fin juillet.
En revanche, la reprise des mises en chantier de logements neufs ordinaires se fait encore attendre. Le nombre de mises en chantier décroît de 2,7 % seulement entre juillet et septembre 2015, par rapport aux mêmes mois de l’année précédente, contre – 5,7 % de mai à juillet 2015. Sur douze mois glissants, cela équivaut à une baisse de 2,2%, contre – 6,0% sur douze mois glissants à fin juillet.
Ces résultats sont plutôt encourageants après des mois de chute et de morosité ambiante du marché immobilier ; ils redonnent même de l’espoir quant à une réelle reprise du secteur… Selon la Fédération des Promoteurs Immobiliers de France, ce regain d’activité semble être tiré essentiellement par les ventes aux investisseurs qui profitent pleinement des avantages du dispositif Pinel. En ayant recours à ce dispositif, ces derniers peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt pouvant aller jusqu’à 21 % du montant investi dans un logement neuf.
Des efforts pour l’achat un peu moins importants
Les ventes en accession à la propriété restent, quant à elles, plus minoritaires. Et la part des primo-accédants parmi l’ensemble des acheteurs d’une résidence principale s’est fortement dégradée en cinq ans : elle est passée de 55 % en 2010 à 35 % en 2015. Cependant, avec la baisse des taux d’intérêt du crédit et celle, plus timide, des prix des logements, l’effort à fournir pour acquérir leur première résidence s’est allégé : il est passé en moyenne de 32 % de leurs revenus en 2012, à 27 % en 2014 et enfin à 25 % en 2015, selon l’agence immobilière MeilleursAgents. Ce qui devrait permettre de libérer du pouvoir d’achat pour investir par exemple dans de nouveaux meubles après emménagement ! D’après la même source, le nombre d’acheteurs en recherche active aurait augmenté depuis le début de l’année, mais leur comportement reste encore prudent, de peur de réaliser une mauvaise affaire dans la précipitation… On note par ailleurs de nombreuses annulations de compromis de vente, faute de non-obtention de crédit pour les ménages plus modestes.
De nouvelles mesures
Pour redynamiser l’accession à la propriété, le Président de la République a annoncé vouloir mettre en place de nouvelles mesures dans un contexte macro-économique aujourd’hui plus favorable. Il souhaite, en effet, réformer une nouvelle fois le prêt à taux zéro (PTZ) en ciblant et élargissant le nombre de primo-accédants éligibles à cette aide. Cette réforme du PTZ porte sur l’assouplissement des critères d’attribution et le relèvement des plafonds de revenus. Avec en prime : un différé de remboursement possible jusqu’à quinze ans selon les revenus.
Dans le neuf, le PTZ devrait permettre de financer jusqu’à 40 % du montant de l’achat, alors qu’il est actuellement limité à une fourchette comprise entre 18 % et 26 %. Cette mesure sera effective dès le 1er janvier 2016 : elle devrait engendrer un regain d’activité pour les constructions de logements collectifs et créer, de surcroît, de nouveaux emplois. Le retour du PTZ dans l’ancien sera à nouveau d’actualité et étendu à 90 % du territoire (les grands centres urbains ne seront pas concernés). Les conditions pour en bénéficier : réaliser des travaux pour au moins 25 % de l’opération totale.
Le Ministère du logement compte ainsi distribuer entre 60 000 et 70 000 PTZ en 2016, contre 48 000 seulement en 2014.
Les professionnels du secteur immobilier semblent être satisfaits de cette démarche qu’ils avaient déjà réclamée, il y a plusieurs mois de cela. Maintenant, sous quelles conditions le Gouvernement va retranscrire l’annonce du Président dans les textes de loi ? L’avenir nous le dira…