C’est vendredi, le 15 mai, que La Provence a diffusé l’information : l’enseigne Alinéa, appartenant au groupe Mulliez (plus particulièrement l’association familiale AFM) et basée à Aubagne, avait déclaré son état de cessation de paiement auprès du tribunal de commerce de Marseille, qui a ensuite ouvert une procédure de redressement judiciaire. Le titre régional a pu consulter le jugement, qui précisait que « Alinéa, qui depuis 2017 avait entreprise de se repositionner sur un marché très concurrentiel, a été affaibli par les crises des gilets jaunes fin 2018, puis des retraites en 2019 ». La situation, qui était devenue particulièrement difficile, s’est ainsi trouvée aggravée, bien évidemment, par la fermeture administrative des 30 magasins – Alinea y emploie près de 2 000 salariés, si l’on ajoute ceux de son siège – durant la récente période du confinement. Quelques jours après, Alexis Mulliez, directeur général de l’enseigne depuis un peu plus de trois ans, à confié au quotidien qu’ « il n’était plus possible de tenir » : l’enseigne, souvenons-nous, était engagée dans une transformation depuis quelques années, gourmande en efforts et en investissements… et qui commençait à se montrer fructueuse, jusqu’aux premières difficultés amenées par le climat social tendu en 2018. Mauvaise concordance des événements… La dernière crise en date, liée, donc, au Covid-19, semblerait avoir précipité les choses, même si – c’est notamment l’avis du vice-procureur – les nombreuses et graves pertes accumulées depuis longtemps par l’enseigne avaient déjà installé une situation très critique. La direction de l’entreprise évoquait, en ce début de semaine, une baisse de chiffre d’affaires de 100 à 120 millions d’euros liée à ces conditions particulières, pour l’exercice 2020.
Pour l’heure, reste à envisager un plan de continuation, ou de solliciter un repreneur. La période d’observation se poursuit durant six mois, jusqu’à la mi-novembre, donc.

L’enseigne emploie environ 2 000 personnes, dont 250 à son siège d’Aubagne.