Alors que les actuels dirigeants de l’acteur sud-africain ont récemment annoncé avoir obtenu un délai de trois ans pour mener la restructuration du groupe, l’ancien PDG, Markus Jooste, a livré ses premières explications sur le “scandale” éclaté en décembre dernier – qui avait précipité son départ, puisqu’il avait démissionné – face à une commission d’enquête du Parlement, ce mercredi 5 septembre, au Cap.

“Je n’étais pas au courant d’éventuelles irrégularités financières”
“Je veux qu’il soit noté que, lorsque j’ai quitté Steinhoff le 5 décembre 2017, je n’étais pas au courant d’éventuelles irrégularités financières, contrairement à ce qui a été dit, a-t-il d’entrée de jeu déclaré aux députés, comme le rapporte l’AFP. Je n’ai jamais menti sur les activités de la compagnie, et n’ai été informé d’une quelconque violation délibérée du code de conduite de Steinhoff”.
“Nous avons grandi trop vite et dans beaucoup trop de pays”
Devant des députés circonspects, l’ancien dirigeant en revanche, a attribué l’essentiel des difficultés financières du groupe à une alliance malheureuse avec le groupe allemand Seifert en 2007 : “La plus grande erreur stratégique que nous avons faite était de choisir le mauvais partenaire […] Nous avons grandi trop vite et dans beaucoup trop de pays” a-t-il déclaré. Le groupe sud-africain s’était en effet distingué, ces dernières années, par une frénésie d’acquisitions d’entreprises.
“Je voulais qu’ils prennent la bonne décision pour l’entreprise”
“Je me sens totalement responsable de ce qui s’est passé pour les raisons que j’ai évoquées”, a-t-il néanmoins martelé. Interrogé sur les raisons de sa démission, Markus Jooste a évoqué son opposition à un audit des comptes ordonné par le conseil d’administration : “J’ai dit au conseil que pour moi, la nouvelle enquête ne serait pas finie avant deux ans, et je savais que cela allait plonger l’entreprise dans l’incertitude” a-t-il avancé, avant de préciser : “Mes pertes financières personnelles n’ont rien à voir dans mon départ […]; je voulais qu’ils prennent la bonne décision pour l’entreprise”. L’ex dirigeant de Steinhoff, par ailleurs, s’est défendu de parler de “scandale” – attribuant cette formule à “ceux qui font du sensationnalisme” – jugeant plutôt l’affaire comme “la plus grande faillite d’entreprise en Afrique du Sud”.