« Le compte à rebours est désormais enclenché » déclarait Force Ouvrière la semaine dernière, 23 juin, au sortir d’une nouvelle réunion du CSEC. L’Autorité de la Concurrence, en effet, précise, ce jour (29 juin), que l’opération de rachat de Conforama France par Mobilux vient de lui être renvoyé par la Commission Européenne.
Mobilux espérait, a priori, signer le contrat de cession « au maximum » d’ici le 5 juillet : « Les « due diligences » n’ont révélé aucun point bloquant, avance FO, et le financement (PGE) devrait être obtenu ». Reste, malgré tout, à étudier un point, et non des moindres : celui de la concurrence, pour laquelle Mobilux aurait évoqué des risques « minimes » lors des dernières réunions avec, « dans le pire des cas, une dizaine de magasins, Conforama ou But, à être impactés, ou même seulement certains rayons de ces magasins ». Avec respectivement 310 et environ 160 magasins (une fois la restructuration aboutie, avec la fermeture des points de vente prévue dans le cadre du PSE), il est certain que But et Conforama se retrouveraient en concurrence frontale sur plusieurs zones commerciales de France… L’Autorité de la Concurrence confirme ainsi avoir reçu, ce 29 juin, de la Commission Européenne, l’opération de rachat pour l’examiner : comme le permet le règlement européen, les parties ont demandé, en effet, ce renvoi à l‘autorité de la concurrence française, considérant que celle-ci était mieux placée pour l’étudier. « Après notification du dossier devant elle, l’Autorité examinera notamment les impacts de l’opération, tant en amont, sur les fournisseurs, qu’en aval, dans chaque zone de chalandise » précise l’autorité administrative.
Quel calendrier ?
L’Autorité de la Concurrence rappelle qu’une décision de contrôle des concentrations est, en général, rendue dans un délai de 25 jours ouvrés, à compter de la date de réception complète d’un dossier (phase 1). « Si, à l’issue de cette période, l’Autorité estime qu’il subsiste un doute sérieux d’atteinte à la concurrence, elle engage un examen approfondi (phase 2) ; la décision est alors rendue dans un délai de 65 jours ouvrés » précise-t-elle, avant d’ajouter : « Il incombe désormais à Mobilux de notifier formellement son projet d’acquisition à l’Autorité de la concurrence ». A suivre.