Alors que, jusqu’ici, l’intersyndicale revendiquait fermement l’obtention sans délai du PGE, craignant que sans cela, le groupe et ses salariés soient conduits dans une impasse, les choses semblent avoir avancé, depuis ce vendredi 5 juin, concernant l’autre solution industrielle évoquée également par les organisations, sans qu’elles n’aient davantage de précisions.
Le PGE : une piste “quasiment abandonnée” ?
Dans un communiqué publié ce même jour, à l’issue d’une réunion menée avec le CIRI (Comité Interministériel de Restructuration Industrielle) au ministère de l’économie et des finances, le syndicat Force Ouvrière parle, concernant le Prêt Garanti par l’Etat, d’une “piste quasiment abandonnée”, pour la simple et bonne raison que “les banques ne s’y inscrivent pas avec la structure actuelle de l’actionnariat de Conforama” : une démarche vivement critiquée, dans la mesure où la tergiversation de ces dernières aurait “fait perdre beaucoup de temps”. En conséquence, FO déclare que “seule reste possible la solution du rapprochement avec Mobilux Finance, actionnaire de But”, une solution privilégiée “depuis quelques jours seulement”.
Le risque de la concurrence
“Pour le CIRI, aucun intervenant ne privilégie le passage en redressement judiciaire” souligne FO.
Aujourd’hui, la “solution” Mobilux – qui, précisons-le, serait intéressé uniquement par la filiale Conforama France – présente, comme chacun peut le deviner, le risque de la concurrence, avec 90 magasins But recensés implantés dans la même zone que des magasins Conforama… “Pour le CIRI, il faut regarder de très près les zones de chalandise pour affiner le problème” rapporte le communiqué.
L’urgence de la situation
Le syndicat déplore que le blocage des banques, pour l’obtention du PGE, ait fait perdre “un temps précieux” dans ce qui, désormais, ressemble à une course… “La solution Mobilux, pour laquelle des éléments sociaux, juridiques et financiers sont encore à travailler, est donc la seule en lice”. Au moment de cette réunion du 5 juin, le CIRI, vraisemblablement, se montrait confiant “pour que les choses avancent d’ici 15 jours”. Un dénouement, en effet, est bel et bien urgent dans la mesure où, par ailleurs, si la réouverture des magasins du réseau, au moment du déconfinement, a pu être satisfaisante, les ruptures de stock actuelles, évoquées par les syndicats, “poseront un problème de réputation à Conforama”, ceci ajouté à la méfiance des clients pour verser des acomptes… ce qui engendre “un manque à gagner très important depuis le déconfinement”. L’enjeu d’une négociation rapide, ainsi, est majeur, pour éviter que la situation commerciale de Conforama ne continue à se dégrader… Force Ouvrière a demandé, ce 5 juin, à être reçue par le ministre de l’Economie et des Finances ; il est précisé, par ailleurs, que le Comité Social et Economique Central de Conforama sera convoqué en cas d’offre ferme de Mobilux.