Ce 2 juin, l’intersyndicale (FO / CGT / CFE-CGC) ainsi que le CSEC de Conforama revendique officiellement, via un communiqué de presse, “l’obtention sans délai” du Prêt Garanti par l’Etat, demandé depuis le 18 mars dernier et toujours, rappelons-le, freiné par le blocage de deux banques. Les organisations réclament également, auprès du Ministre de l’Economie et des Finances, que toute la lumière soit faite “sur les solutions pérennes examinées”.
“Depuis des semaines, nous sommes suspendus à l’annonce attendue de cette même décision positive [en faveur d’un Prêt Garanti par l’Etat, déjà accordé à plusieurs entreprises françaises ndlr] à l’égard de notre enseigne” : dans ce communiqué de presse diffusé ce 2 juin 2020, les syndicats du groupe Conforama s’adressent directement à Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, rappelant les paroles prononcées par le président de la République à la mi-mars, lorsque Emmanuel Macron a martelé qu’ “aucune entreprise ne ser[ait] livrée au risque de faillite”. Une situation de blocage du PGE jugée d’autant plus injuste que Conforama, victime de malversations comptables de son actionnaire Steinhoff, avait su mener à bien plusieurs actions dans le cadre du plan de redressement en cours : “Nous avons pu constater, ces derniers mois, que le groupe était sorti de ses difficultés financières depuis l’accord conclu avec ses partenaires financiers en avril 2019, énumère le communiqué des syndicats. Il respectait, par ailleurs, ses objectifs financiers, avait retrouvé une situation de trésorerie positive, et avançait sur un plan de relance commerciale viable pour l’enseigne”. De “lourds efforts” consentis par l’entreprise et ses salariés, apportant un certain nombre de “garanties”, qu’est pourtant venu “anéantir” la crise sanitaire, “événement aussi inattendu que violent”.

La menace d’une cessation de paiements
Si, selon les syndicats, Conforama répond aux critères d’éligibilité pour l’obtention d’un PGE, il est à déplorer que “deux banques majeures sont réticentes” à l’octroi de ce prêt, “ce qui conduit l’entreprise et ses salariés dans une impasse” : ce “pouvoir” laissé à ces deux banques entraîne ainsi une situation jugée “irresponsable et dangereuse”. Autre solution – industrielle, cette fois – évoquée par les syndicats, qui disent reprendre les éléments livrés par la direction de Conforama : “Les actionnaires de But satisferaient aux exigences de l’Etat, avec “le maintien de l’ensemble des emplois, le financement du plan de sauvegarde de l’emploi acté en 2019 et la préservation de tous les magasins”… avec, toutefois, une inquiétude : “D’après la direction de Conforama, les actionnaires de But n’auraient formulé aucune offre ferme à ce stade” soulignent les organisations syndicales, qui disent craindre “de lourdes conséquences sociales”.
L’intersyndicale anticipent ainsi, sans le versement rapide – “dans les prochains jours” – du fameux PGE ou d’une offre ferme de son concurrent But, la mise en cessation de paiement de Conforama qui emploie, actuellement, plus de 9 000 personnes, mais concerne aussi indirectement 20 000 postes (fournisseurs, etc.) en France.
“L’Etat a accepté de garantir le prêt à hauteur de 90 %, limitant nettement le risque pour chacune des banques, avancent les syndicats, insistant ainsi sur l’incompréhension que suscite ce blocage. Face à un tel engagement […], que pourrait justifier un refus, alors que celui-ci risque d’entraîner le sacrifice de dizaines de milliers d’emplois, en précipitant Conforama en redressement judiciaire ?” L’obtention de ce prêt ou une solution industrielle pérenne, “préservant l’intégralité de l’emploi et le financement du PSE de 2019”, devient alors primordial.
Les syndicats concluent ce communiqué en déplorant le “silence insupportable” du ministre de l’Economie et des Finances face à cette situation, et en réclamant des précisions quant au souhait qu’aurait exprimé publiquement le DG de But pour reprendre Conforama. “Le ministre doit clarifier publiquement sa position [et dénouer ce blocage]” martèlent-ils.