Décidément, les temps paraissent difficiles pour les “géants” de l’ameublement… Alors que Steinhoff se trouve en pleine tourmente depuis près de deux semaines, c’est désormais le groupe Ikea qui, aujourd’hui, doit faire l’objet d’investigations “minutieuses” menées par Bruxelles. Objet de ces enquêtes : des soupçons d’avantages fiscaux indus qui auraient été obtenus par Inter Ikea aux Pays-Bas. Pour mener à bien cet examen, Bruxelles va se pencher particulièrement sur deux périodes : 2006 – 2011, puis 2011 jusqu’à aujourd’hui.
Face à cela, le groupe suédois à réagi par communiqué, en se disant “prêt à coopérer et à répondre aux questions des autorités néerlandaises et de la Commission européenne”, et affirmant que la manière dont il a été taxé par les autorités nationales aurait été “conforme”, à son sens, aux règles de l’UE. Pendant la période 2006 – 2011, notamment, Ikea avait été autorisé, par les Pays-Bas, à verser une redevance de licence à l’une de ses autres entités, située au Luxembourg : ces revenus n’étaient donc pas soumis à l’impôt.

Rappelons qu’en février 2016, des élus écologistes du Parlement Européen avaient dénoncé la « stratégie de planification fiscale agressive » du géant suédois, qui lui aurait permis de ne pas payer environ un milliard d’euros d’impôts sur la période 2009 – 2014, cela grâce à des circuits financiers complexes entre plusieurs pays de l’Union européenne… et donc en utilisant ces fameuses “échappatoires fiscales” offertes par les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. Sur la seule année 2014, le rapport d’enquête estimeait les pertes fiscales à 35 millions d’euros pour l’Allemagne, 24 millions d’euros pour la France et 7,5 millions d’euros pour la Belgique. Ikea s’était alors défendu en affirmant payer ses impôts « dans le strict respect des réglementations nationales et internationales » et en rappelant sa structure organisationnelle qui lui pouvait lui permettre ce genre d’opérations.