Dévoilés le 1er décembre, les résultats de la filiale française sur son dernier exercice (période du 1er septembre 2015 au 31 août 2016) font état d’une progression à + 9,2 %, ramenée à + 5 % à périmètre comparable : après un FY15 à + 1 %, Ikea France renoue ainsi avec une belle croissance. L’acteur, dont les parts de marché atteignent 18,3 %, continue de porter ses efforts sur la satisfaction de ses clients et l’accessibilité de son offre, notamment en ouvrant de nouveaux magasins régulièrement et en développant le circuit e-commerce.

Comme chaque année, les chiffres annuels de la filiale française devaient être dévoilés au cours d’une conférence de presse organisée tout début décembre, mais les circonstances actuelles
– le départ d’Olivier Baraille, annoncé le 4 novembre, suivi de son remplacement provisoire par Paul de Jong [voir CM&H n° 2668, daté du 18 novembre dernier] – ont contraint la direction à annuler cette présentation. Le bilan du dernier exercice d’Ikea France (clos au 31 août dernier) a néanmoins été transmis par communiqué ce même jour, comme prévu.
Rappelons que le groupe, à l’échelle monde, avait annoncé en septembre dernier une croissance de + 7,1 % sur cette période, qui était de + 4,8 % à périmètre comparable – une évolution un peu inférieure à celle de l’exercice précédent [voir CM&H n° 2659, daté du 16 septembre]. Au sein de cette progression, la France demeure le troisième marché du groupe, derrière l’Allemagne, qui conserve également sa place de leader, et les Etats-Unis.

Grand écart
C’est donc une croissance de + 9,2 % que la filiale française affiche pour ce dernier exercice, ramenée à 5 % à périmètre comparable. Une performance qui rompt franchement avec les cinq dernières périodes précédentes, puisque depuis 2012 – 2013, qui avait marqué un repli significatif de – 4 %, les ventes n’avaient pas vraiment redécollé depuis : une toute petite progression de + 1 % avait juste été dégagée l’année dernière. Mais aujourd’hui, la reprise semble bel et bien être là pour Ikea France, qui totalise ainsi un chiffre d’affaires de 2,630 milliards d’euros, ce qui lui permet ainsi d’être en mesure de conforter sa position de leader dans la distribution d’ameublement – et ce pour la septième année consécutive – avec 18,3 % de parts de marché (soit 0,5 point de plus que l’année dernière).
Sur FY16, la filiale a totalisé 52,5 millions de visites dans ses 33 magasins – le dernier ouvert étant celui d’Orléans, au cours de cet été –, un nombre presque triplé en ce qui concerne son site Internet :
les croissances de fréquentation par rapport à FY15 ont ainsi été respectivement de + 5,2 % (dans les points de vente physiques) et + 8,5 % (sur le web).

Internet, également en belle progression
De bons résultats qui sont notamment la conséquence, d’après Ikea France, de ses actions menées pour rendre son offre toujours plus accessible et satisfaire ses clients. Au cours de la période, l’acteur suédois a consacré 49 millions d’euros dans l’Hexagone pour la rénovation et la construction de ses nouveaux magasins : son ambition est toujours d’implanter un magasin à moins d’une heure de route pour une grande majorité des Français (80 %) d’ici 2020. L’objectif initial de quarante unités à cette échéance a été revu à la baisse, puisqu’il manque, à ce jour, sept points de vente : il paraît difficile d’en ouvrir autant en quatre ans. Nice et Vénissieux, les prochaines implantations, sont cependant en bonne voie.
L’accessibilité de l’offre se travaille aussi via le web, circuit qui a été considérablement développé au cours de l’exercice passé. Désormais, en effet, la quasi-totalité de l’assortiment est disponible sur ikea.fr, et le service « Cliquez et emportez » a été déployé dans les 33 magasins : depuis le lancement, l’enseigne annonce déjà plus de 12 500 commandes passées sur Internet, préparées en magasins et emportées par ses clients. Ikea France a ainsi réalisé 104 millions d’euros de CA sur le e-commerce, soit 4,12 % du CA total… ce qui représente + 31 % par rapport à l’exercice précédent. Accélérée depuis quelques années, la stratégie web semble ainsi commencer à porter ses fruits, même si le géant suédois a encore beaucoup à faire sur ce point pour concurrencer d’autres grands acteurs… Une stratégie qui sera sûrement encore affinée par le prochain dirigeant, qui devrait être nommé d’ici quelques semaines, comme l’a annoncé la filiale au moment de l’arrivée de Paul de Jong le mois dernier.
[E.B.]