Contre toute attente, le mois d’avril renoue avec la croissance sur le marché du meuble : les ventes progressent de 3,6 % en valeur. Peu d’enseignes voient leurs ventes reculer, et même l’ameublement milieu haut de gamme parvient à stabiliser son activité sur ce mois. Mais ce bon résultat d’avril est bien évidemment à mettre sur le compte des contre-performances des années précédentes : avec un recul d’activité de 0,5 % en 2013 et de 6,2 % en 2014, la croissance de 2015 est loin de rattraper le recul des 2 derniers exercices… Avril 2015 bénéficie des reports d’achats des années précédentes, tout comme ce début d’exercice 2015 dans son ensemble, pour le moment.
Ce résultat permet au marché de présenter une évolution cumulée de 1,5 % sur les 4 premiers mois de l’année 2015 : cette croissance correspond à un gain pour le marché d’environ 50 millions d’euros. Gain cependant bien insuffisant pour rattraper les 226 millions d’euros perdus sur la période janvier-avril au cours des 2 exercices précédents.
Un chemin encore long
Malgré une amélioration sur ce début d’année 2015, le chemin sera encore long pour ramener le marché du meuble à son niveau de l’année 2011, soit 9,84 milliards d’euros. Sous l’influence de la crise ces dernières années, les comportements des ménages français se sont modifiés comme le mettent en évidence les résultats du dernier Observatoire Cetelem… Selon cette étude, 53 % des Français déclarent en effet acheter moins maintenant qu’il y a 5 ans, contre seulement 13 % à annoncer acheter plus qu’avant… La crise est bien entendu la première responsable de cette baisse de la consommation. Pour les ménages qui consomment plus, c’est l’innovation qui influe sur leur volume d’achat. On note aussi que 78 % des Français déclarent faire plus d’achats malins depuis 5 ans (promotions, occasions, low cost etc…) : le consommateur fait encore plus attention aux prix qu’auparavant. Sur un marché du meuble qui était déjà fortement animé par les prix, il sera ainsi plus difficile de recréer de la valeur à long terme et d’installer une croissance durable sur le marché, si les ménages n’achètent qu’en soldes ou en promotion… Enfin, 27 % des Français déclaraient également, dans cette étude, pratiquer plus qu’avant la revente d’objets, d’appareils ou de vêtements. Le fait d’être plus attentif aux prix et à son budget favorise le développement de modes de consommation parallèles. Ces comportements favorisent également le développement des achats en ligne puisque 67 % des ménages déclaraient utiliser plus régulièrement Internet ou les technologies mobiles pour leurs achats qu’il y a 5 ans. Une étude RetailMeNot, publiée début 2015, confirme cette tendance puisque, selon elle, les ventes sur téléphone mobile devraient progresser de 91 % en 2015 pour atteindre les 7 milliards d’euros.