En attendant le compte-rendu complet de la traditionnelle conférence de presse organisée à chaque rentrée par l’IPEA, la FNAEM et l’UNIFA, qui fera la une du prochain numéro du Courrier, sont détaillés ici les principaux chiffres et grandes tendances du marché enregistrés sur les 6 premiers mois de cette année.
Déjà, concernant le seul mois de juin, suite à un bon début de soldes, les ventes de meubles progressent de 6,9 %. Cette croissance apparaît toutefois comme la conséquence directe des contre-performances des années précédentes (- 9,1 % en 2014, – 4,1 % et – 4,4 % en 2013 et 2012), même si certaines enseignes ont attaqué fort dès les premiers jours de cette période, afin de ne pas renouveler la déconvenue de 2014.
Encourageant, mais une reprise encore lointaine
Entre 2011 et 2014, les reculs d’activité successifs en juin se sont traduits par une destruction de valeur de l’ordre de 120 millions d’euros, rien que pour ce mois de juin… La croissance de cette année permet juste d’en compenser le tiers. Autrement dit, le retour aux performances de 2011 est encore loin ! A la fin du premier semestre, le marché du meuble progresse néanmoins en valeur de 2,1 %.
Néanmoins, celui-ci s’en sort plutôt bien, comparativement à d’autres biens durables ou d’équipement de la maison. Il devance ainsi le marché du bricolage (- 0,3 % selon la Banque de France), plus affecté par la dégradation du marché immobilier, mais fait moins bien que l’électroménager, qui parvient à valoriser ses innovations et progresse de 2,7 % en valeur (Banque de France).
2015 dans le vert ?
Malgré une légère embellie en juin, l’immobilier ne pourra pas jouer son rôle de moteur pour le marché du meuble sur le second semestre 2015, compte tenu du faible nombre de permis de construire attribués ces derniers mois ; il est même fort probable que cela soit encore le cas au cours du premier semestre 2016…
Les éléments positifs sont plutôt à aller chercher du côté du moral des ménages, en hausse depuis de nombreux mois, et à une volonté plus grande de leur part à s’impliquer dans des achats importants. Le fait que la baisse des taux ne devrait pas soutenir la volonté d’épargne des ménages dans les mois à venir constitue aussi une bonne nouvelle pour la consommation, même si cette dernière recommence au global à stagner en avril-mai, après un bon premier trimestre.
Au vu des résultats du premier semestre, l’exercice 2015 du marché du meuble devrait pouvoir se terminer sur une note positive pour la première fois depuis 4 ans. Attention, toutefois, aux résultats des soldes de juillet et des offres de rentrée, qui seront déterminants pour l’atterrissage final du marché. Et si ce dernier devait renouer avec la croissance sur l’ensemble de l’exercice, la progression ne devrait toutefois permettre de compenser qu’une très faible partie des reculs successifs enregistrés depuis 2011…
Literie et cuisine toujours distinguées
Sans surprise sur ce premier semestre, ce sont la literie et la cuisine qui enregistrent les meilleures progressions… soit les 2 segments qui disposent de marques fabricants ou enseignes fortes.
En temps de crise, comme cela est maintenant le cas depuis plusieurs années, la notion de marques est importante car elle apporte au consommateur la réassurance nécessaire à l’achat. Le marché du meuble est ainsi fortement handicapé par ce manque de repères, d’autant plus que le consommateur a souvent tendance à confondre la marque du produit avec le nom de l’enseigne ou du magasin dans lequel il l’aura acheté…
Une étude réalisée dans le courant du premier semestre par le cabinet Viavoice, auprès d’un échantillon de 3 000 Français représentatifs de la population, met en évidence que 79 % des Français seraient prêts à ne plus se diriger vers les marques pour leurs achats de meubles ou de décoration. Cette absence des marques pousse ainsi 80 %
des Français à préférer les produits les moins chers pour ces achats, alors qu’ils ne sont donc que 20 % à privilégier les marques, même si le prix doit être plus élevé… Difficile, dans ces conditions, de recréer de la valeur sur le secteur.