Information, réflexion, négociations, coordination… La FNAEM, pour l’ameublement, et la FENACEREM, pour l’électrodomestique, travaillent activement depuis le début de la crise sanitaire pour être aux côtés, chaque jour, de leurs adhérents négociants, et ont déjà obtenu, de ce fait, la mise en place de mesures majeures. Une action qui, pourtant, est loin d’être terminée, alors que se précisent les enjeux de la relance…
Il y a quelques jours, les deux organisations syndicales FNAEM et FENACEREM venaient de solliciter le gouvernement afin qu’il autorise une utilisation du PEL pour l’achat de meubles ou appareils de gros électroménager neufs. Un projet visant à soutenir la consommation de ces produits au cours des prochains mois, pour tenter de « limiter la casse » d’un marché déjà significativement impacté : le meuble domestique français, en effet, observe – 51,6 % sur mars 2020, avec un cumul, sur le premier trimestre, à – 16,2 % ; avril devrait amplifier la baisse, et les dernières prévisions tablent sur un exercice 2020 oscillant entre – 20 et – 30 %, en se basant notamment sur le retour des premières expériences de pays « déconfinés » avant l’Hexagone, qui mettent en exergue une reprise d’activité assez lente et très progressive… Le déblocage du PEL apparaît ainsi comme l’une des mesures idéales du plan de relance imaginé par la FNAEM et la FENACEREM, qui conjuguent leurs efforts depuis la mi-mars pour aider, au plus près, la distribution de meubles et d’électroménager au sein de cette crise sans précédent.
De nombreuses actions engagées
Voici en effet deux mois que les deux organisations mènent plusieurs actions, sous l’autorité quotidienne de leurs présidents (Didier Baumgarten pour la FNAEM, Pierre Thuillier pour la FENACEREM) et du vice-président FNAEM en charge des affaires sociales et du rapprochement des deux branches (Patrick Prigent), et ce dans six directions :
– Obtenir des pouvoirs publics et tous autres tiers (SACEM, éco-organismes, assureurs sociaux…) le maximum de soutien aux entreprises pour faire face au confinement et à la fermeture des magasins ;
– Informer les adhérents en temps réel de l’ensemble des dispositifs de soutien obtenus ;
– Répondre, avec l’appui de leurs conseils spécialisés, aux multiples questions posées par les magasins, dans les domaines sociaux, fiscaux, commerciaux ;
– Préparer et faciliter la réouverture des magasins en coordination étroite avec les pouvoirs publics : édition de préconisations sanitaires de branche, au travers d’un guide, dès mi-avril ; organisation de quatre vagues de commandes cadres de matériels de protection : ainsi, un scénario de réouverture à « l’allemande » (par types d’activité ou par surface) a pu être évité ;
– Négocier en visio-conférence – une première ! – avec les partenaires sociaux deux accords de branche sur les congés payés, signés par CFDT et CFTC au profit des entreprises de moins de 50 salariés des deux branches ;
– Coordonner les positions des entreprises sur de multiples sujets tels que soldes, annulation des loyers et assureurs crédits [voir encadré].
L’enjeu de la phase de relance
La FNAEM et la FENACEREM se concentrent, bien évidemment, sur la prise en compte de l’ameublement et l’électroménager dans le prochain plan de relance. Trois objectifs sont ainsi définis :
– Obtenir la dégressivité la plus lente possible du dispositif de chômage partiel pour soutenir les magasins dont l’activité ne reprendra que très progressivement ;
– Pour soutenir la consommation de meubles et de GEM, la FNAEM et la FENACEREM ont donc transmis, dès la fin du mois d’avril, conjointement avec l’Ameublement français, le projet de déblocage de l’épargne des PEL pour l’achat de meubles et d’ appareils neufs. « Le contexte est très favorable à cette demande – épargne élevée, pas de coût pour les finances publiques – entrant parfaitement dans le cadre de mesures de soutien aux enseignes et magasins pour les mois qui suivront la réouverture, et qui seront financièrement tendus pour beaucoup… « D’autres mesures de soutien à la demande sont en préparation technique pour transmission à Bercy dans les prochains jours : déblocage des Plan d’épargne entreprises, relèvement des donations gratuites entre générations » ajoutent la FNAEM et la FENACEREM.
– Enfin, des mesures complémentaires de soutien à la trésorerie ont déjà été demandées : annulation de la CFE pour les montants inférieurs à 3 000 € annuels ; proposition d’un abattement général au titre de la CFE de 30 % ; baisser le plafond de la CET à 2 %. Afin que les PME bénéficient du plafonnement, un mécanisme correctif visant à corriger l’application du barème progressif pour le calcul du taux de CVAE (progressivité de la CVAE) ; abaisser certains taux de TVA (bâtiment…) De nombreuses réponses pourraient être apportées ces prochains jours.
[Zoom] Des sujets cruciaux
Il s’agit également, pour la FNAEM et la FENACEREM, de coordonner les positions des entreprises sur plusieurs sujets majeurs :
– Concernant les soldes, la grande majorité des membres ne souhaitent pas de report de la date initiale de début de cette période de promotion (fixée au 24 juin) mais voudraient, en revanche, une extension de leur durée de 4 à 6 semaines. « A défaut, il faudrait une limitation du décalage de début des soldes au 15 juillet au plus tard » avancent les organisations ;
– Pour l’annulation des loyers, rappelons que FNAEM et FENACEREM se sont jointes à 14 autres fédérations, afin d’obtenir du gouvernement un soutien plus ferme face aux bailleurs, avec l’objectif d’obtenir une annulation des loyers pendant la fermeture des magasins, puis une proportionnalité de ces derniers avec l’activité réelle lors de la reprise (qui s’annonce très progressive). « Une médiatrice a été nommée mais ce n’est qu’un premier pas » précisent les organisations ;
– Sachant que les assureurs crédits ont dégradé les notations de nombreuses entreprises – et de réduire d’autant les encours autorisés à leurs fournisseurs – la FNAEM et la FENACEREM se sont adressées au Ministre de l’Economie, avec l’objectif de freiner le mouvement engagé par ces assureurs et d’obtenir des médiations favorables à leurs adhérents ;
– Enfin, concernant la couverture des mandataires sociaux, il s’agit de convaincre les instances de gouvernance paritaire de l’AGIRC-ARRCO d’ouvrir, aux cotisants salariés ne pouvant bénéficier du chômage partiel, la possibilité d’une aide individualisée, plafonnée à 1 500 €. Les dirigeants mandataires sociaux salariés (gérants minoritaires, présidents de SAS…) pourraient ainsi l’obtenir, sur demande formulée auprès de l’Institution de Retraite Complémentaire (IRC) à laquelle ils cotisent à titre individuel.