Suite à une nouvelle réunion organisée avec ses créanciers européens et autres interlocuteurs financiers il y a quelques jours, vendredi 26 janvier, le groupe sud-africain annonce continuer à prendre des mesures pour maintenir la stabilité de ses opérations ; les liquidités récupérées jusqu’alors, à l’attention de plusieurs de ses filiales particulièrement stratégiques afin de les sécuriser, lui auraient déjà permis de retrouver un certain confort, soit près de deux mois après l’éclatement du scandale, début décembre dernier.

1 milliard d’euros levé en quelques semaines
– En France, Conforama est parvenu à lever les 200 millions d’euros attendus en finalement peu de temps : la cession des 17 % de Showroomprivé à Carrefour, le 11 janvier, lui a rapporté près de 79 millions d’euros, auxquels sont venus s’ajouter, une dizaine de jours après – le 24 janvier – 115 millions, débloqués suite à l’accord conclu avec le groupe de gestion d’actifs et d’investissement Tikehau Capital : le financement est mis en place pour une période de trois ans ;
– Steinhoff UK serait également « sécurisée » en ayant parvenu à lever, finalement, 260 millions de livres sterling – soit environ 296 millions d’euros – alors que 180 millions avaient déjà été annoncés début janvier ;
– De son côté, Mattress Firm (USA) a elle aussi obtenu, entre autres, une facilité de crédit de 75 millions de dollars (environ 60,6 millions d’euros) ; son financement est « en passe d’être finalisé » ;
– Steinhoff Asia Pacific Holding « poursuit actuellement ses discussions » pour garantir son financement et sa sécurisation, attendus d’ici à la mi-février ;
– Kika / Leiner Retail Group, la filiale autrichienne, a vu son plan de restructuration accepté le 24 janvier : quelques-uns de la cinquantaine de magasins pourraient être fermés… ce qui lui permettrait de garantir des liquidités pour l’année ou les deux ans à venir. Cette entité, qui réalise 800 millions d’euros de CA en Autriche et Europe de l’Est, figurent parmi celles dont les besoins de financement sont les plus importants : l’enjeu est de taille, puisqu’un faux pas de son côté est susceptible de plomber l’ensemble du groupe…

– Poco (Allemagne) continue d’être auto-suffisante ;
– Enfin, du côté de l’Afrique du Sud, rappelons que le groupe a déclaré, le 22 janvier, la vente de 29,5 millions d’actions du groupe PSG, pour un total de 500 millions d’euros de liquidités. Et Steinhoff avait obtenu l’autorisation de ses créanciers afin que ces filiales sud-africaines puissent venir aider au renflouement de ses activités européennes par le versement de liquidités…
Cela suffira-t-il ?
Ainsi, en un peu plus d’un mois, Steinhoff aura réussi à lever un milliard d’euros, notamment en vendant des actifs « non stratégiques », ainsi qu’il l’avait annoncé début décembre, lorsque le scandale avait été dévoilé au grand jour. L’acteur sud-africain annonce aujourd’hui « avoir satisfait à la majorité des exigences de liquidité opérationnelles immédiates », tout en continuant ses mesures pour maintenir sa stabilité, et en prenant de nouvelles options stratégiques… Mais l’urgence de la situation ne l’a évidemment pas toujours placé en position favorable : la vente d’actifs de Showroomprivé par Conforama, par exemple, n’a permis de récolter que la moitié de ce que ce dernier avait dû débourser huit mois auparavant pour les acquérir ; et le chemin, par ailleurs, est encore long, et semé d’embûches, comme le prévoient les analystes financiers, pour lesquels ces manœuvres seraient, a priori, insuffisantes. Ainsi, l’avenir du groupe reste toujours incertain.