Si elle a observé une légère baisse de la fréquentation, cette édition 2014 du salon du meuble de Bruxelles, qui a réuni près de 300 exposants, sembles’être particulièrement démarquée par la qualité de son offre en termes d’innovations produits. Et pour les exposants français, le salon reste toujours un rendez-vous incontournable dans la stratégie d’export…
« Nous espérons pouvoir dire, le jour de la fermeture, que le salon se maintient bien malgré la crise » avançait Els Van Pelt au cours de la conférence de presse organisée pour inaugurer cette édition 2014. Les organisateurs de ces grands rendez-vous internationaux, quels qu’ils soient, ne sont effectivement pas sans éprouver plus ou moins de doutes concernant les prévisions de fréquentation concernant leurs manifestations respectives, étant donné la conjoncture actuelle… Une appréhension légitime, d’autant que l’on constate que ces salons se font, logiquement, le parfait reflet de l’état de santé d’un secteur.
19 000 visiteurs venus de tous horizons
A l’heure du bilan, le 5 novembre – après quatre jours de manifestation – la directrice du salon du meuble de Bruxelles estimait que le rendez-vous avait globalement tenu ses promesses. Cette édition 2014 a attiré 19 140 visiteurs : si ce nombre représente une baisse de 2,91 % comparé à l’année précédente (qui avait, elle aussi, observé une telle évolution), il apparaît tout de même comme « un beau résultat, surtout en tenant compte de la concentration croissante sur le marché et de la conjoncture actuelle ».
Une impression également partagée par Bernard Deheegher, président du Belgofurn, qui a lui aussi évoqué une édition « satisfaisante, au vu du contexte économique général ».
Ce sont essentiellement les visiteurs nationaux qui ont été moins nombreux (- 8,8 %), ce qui, selon la direction de la manifestation, est très probablement lié aux « moins bons résultats des derniers mois dans le secteur du meuble », ainsi qu’à « la mondialisation de la branche et à l’ouverture croissante du salon du meuble vers l’étranger ». Concernant les autres visiteurs, justement, on note une hausse d’un peu plus de 5 % des Néerlandais et de 4,3 % des Français, qui étaient respectivement 4 700 et 2 660 : « Autrement dit, cette édition aura accueilli presque autant de personnes issues de nos deux principaux pays d’exportation que de visiteurs belges, souligne Els Van Pelt : une belle évolution pour le salon ». La directrice du salon souligne néanmoins qu’en dépit des petits signes encourageants que certains commencent à observer aux Pays-Bas, la France s’impose aujourd’hui comme un débouché plus important pour l’industrie belge, ce qui n’était pas le cas avant… Comme cela était déjà le cas l’année dernière, l’affluence des visiteurs britanniques a, elle aussi, augmenté (+ 3,4 %), une situation tout à fait positive pour les exposants belges dans la mesure où, pour eux, le marché de l’outre-Manche se révèle lui aussi particulièrement important et intéressant sur le plan stratégique… « Enfin, nous avons également constaté une hausse du nombre d’Allemands qui, bien qu’ils ne constituent pas notre plus grande part de visiteurs étrangers, viennent à Bruxelles avec un important pouvoir d’achat et une volonté de déceler des produits de niche qu’ils trouvent moins chez eux » explique la directrice de la manifestation.
Si cette édition a également accueilli un peu moins d’exposants par rapport à l’année passée (sur la même surface), la différence ne semble pas s’être faite au niveau de la qualité et de la diversité de l’offre : aujourd’hui, le Salon du Meuble de Bruxelles attire 60 % de marques non belges, européens en tête. Français, Espagnols, Portugais… côtoient les grandes marques nationales qui, elles, restent pour la plupart fidèles au rendez-vous.
DE BELLES OPPORTUNITÉS
Pour les exposants français, le salon de Bruxelles représente en effet un lieu de rencontres incontournable, permettant de capter bien évidemment la clientèle du pays, mais aussi les distributeurs du Nord de l’Hexagone ; c’est notamment le cas de Demeyere : « Nous sommes présents sur le marché belge depuis plusieurs dizaines d’années, avance Bertrand Demuynck, responsable des ventes France. Aujourd’hui, la société y réalise environ 3 ou 4 % de son CA… Mais nous profitons aussi du salon pour recevoir des Français. » Pour Meubles Motard, déjà implanté outre-Quiévrain, exposer à Bruxelles permet d’attirer plus largement la clientèle d’autres pays européens : « Hollande, Suisse, Angleterre… nous voyons des distributeurs de plusieurs nationalités, explique Antoine Motard, PDG de la société. En revanche, cette année, la fréquentation aura été relativement mitigée… même si les clients qui se déplacent ont de vrais besoins et envies : c’est un visitorat réellement qualitatif. Les magasins veulent bouger ! » Pour SCIAE, habituée aux expositions internationales – elle est systématiquement présente au salon de Shanghai – cette participation à Bruxelles était en revanche la première : « Nous nous sommes récemment développés sur la Belgique, la Hollande et la Suède, souligne Isabelle Guetat, directrice export. Or Bruxelles est le salon de référence pour la partie Nord de l’Europe : nous y recevons également des Anglais, des Français du Nord et de l’Est… » Aujourd’hui, la société génère 30 % de son CA à l’export, dont 80 % sur l’Europe. Medhi Girardeau, en charge de l’export et de la communication au sein de la société éponyme, fait le bilan après dix années de participation au rendez-vous de Bruxelles : « Ici, nous touchons des Belges, bien évidemment, mais aussi des Suisses, Hollandais, Anglais, et mêmes Russes… » Girardeau réalise aujourd’hui environ 12 % de son chiffre hors des frontières françaises ; pour la société vendéenne, cette édition 2014 aura été « satisfaisante », avec des clients « réceptifs ». Le groupe Cauval a également renouvelé sa présence sur la manifestation : « Nous avons vu tous nos clients, constatait-on sur le stand. Il y avait notamment davantage de Hollandais par rapport à l’année dernière, ce qui nous fait avoir un bon ressenti sur le marché des Pays-Bas ». Du côté du groupe Cofel, cette édition 2014 a été une première pour Epeda, qui revient sur le marché belge depuis environ un an : « Sur les derniers mois, il s’agissait de travailler sur la partie francophone du pays, précise l’agent de la marque pour le Benelux. Une tâche qui, grâce à la renommée d’Epeda et à ses technologies identitaires – en particulier les matelas « Multi-actifs » – a véritablement porté ses fruits. » Une centaine de distributeurs répartis sur la Belgique et le Luxembourg représenterait, à moyen terme, un objectif idéal.
Concernant les autres exposants, les impressions sont globalement bonnes ; tous reconnaissent la qualité du visitorat : « Cette manifestation est vraiment intéressante pour nous, avance Patrick Grassy, directeur des ventes France chez Himolla. Nous y présentons nos nouveautés, qui avaient déjà été dévoilées en avant-première lors de nos journées portes ouvertes en Allemagne, il y a quelques mois, et que nous améliorerons encore pour Cologne, dont l’ouverture est toute proche ». Chez Recor Bedding, Marc Daniels, directeur export, annonce une édition « très fructueuse concernant les visiteurs belges, et correcte pour les Hollandais » ; pour continuer dans le secteur de la literie, Maxence Olivier, directeur commercial France chez Jaritex Bedding, évoque lui aussi un « bon salon », avec notamment « beaucoup de Français reçus sur la journée du mardi ».
Côté produits : place à l’innovation
Comme « notre » EspritMeuble, le salon du meuble de Bruxelles représente, aux yeux des fabricants du pays, une échéance pour dévoiler leurs nouvelles collections. Et cette édition 2014 s’est révélée assez riche en la matière… ou comment se servir de la crise comme vecteur de création !
Ainsi, concernant le meublant, les visiteurs ont pu découvrir, entre autres, le programme Canyon chez Mintjens, ultra-contemporain en bois massif, les collections York et Livorno sur l’impressionnant stand de 2 000 m² investi par Meubar et Evan, l’élégante table Veneto avec plateau céramique de Perfecta, la table Modena de Theuns (alliant des pieds alu brossé ou noir, avec quatre teintes de bois), le programme de séjour Havana signé MDR, au veinage et relief marqués, la collection Puro de D&D (qui comprend bahut, table, meubles de compléments, etc.), ou encore la chambre Ancona (en acacia) de Van Houdt.
Du côté des salons, Rom dévoilait sa cinquième collection baptisée Premium 2, ainsi qu’un modèle Cocoon inédit, Koinor a mis au point le nouveau fauteuil relax électrique Silencio (disponible en trois tailles), et Gerlin présentait son modèle Nevada ; nombreuses nouveautés également pour Recor Home, qui exposait sur un stand de 1 000 m²…
Enfin, les litiers ont eux aussi rivalisé d’imagination pour proposer de véritables innovations sur cette édition 2014 : Sentimento (une « gamme au look romantique ») et une nouvelle collection moderne chez Recor Bedding, l’arrivée de la marque Ergosana chez Jaritex Bedding (qui mise sur les technologies fresh gel et latex pulse), Ergosleep chez LS Bedding (qui propose aux clients de définir leur « ADN du Sommeil » au sein d’un cocon…
Les nouveautés dévoilées sur ce salon de Bruxelles 2014 seront présentées en détails dans nos suppléments thématiques Tendances à paraître au printemps prochain.