Avec une fréquentation globalement stable par rapport à l’année dernière, l’édition 2015 du salon belge, qui s’est déroulée du 8 au 11 novembre, a su satisfaire la majorité de ses exposants. « Les clients se sont déplacés, et ont été particulièrement réceptifs quant aux nouveautés présentées » pouvait-on entendre sur bon nombre de stands. Côté innovations, justement, les visiteurs ont pu constater les efforts déployés par chaque fabricant pour mettre au point des produits toujours plus originaux et fonctionnels…
D’emblée, le nouveau directeur du salon, Lieven van den Heede, nommé en avril dernier, avait annoncé vouloir inscrire la manifestation dans la continuité de ce qu’elle a été durant ces dernières années, lorsqu’elle était dirigée par l’emblématique Els van Pelt : « Il n’y aura pas de grands bouleversements, déclarait-il lors de la conférence de presse donnée le deuxième jour du salon. J’ai eu la chance de travailler dix années durant avec Els van Pelt, et je crois qu’aujourd’hui, il faut continuer avec cet esprit convivial, qui fonctionne très bien ! Même si, évidemment, nous devrons chaque année le faire évoluer en fonction des mutations du marché : il faut être flexible ».
Une dimension internationale
Cette édition 2015 portait ainsi de belles promesses, qui semblent avoir été tenues. Durant ces quatre jours – qui incluaient le 11 novembre, un jour également chômé en Belgique – ce sont en effet 19 300 visiteurs qui ont arpenté les allées des sept halls, soit une augmentation de très exactement 0,82 % comparé à l’année dernière. Concernant les exposants, l’offre a également été maintenue, avec 275 entreprises présentes, installées sur 70 000 m². Et des deux côtés, le rendez-vous de Bruxelles confirme sa dimension internationale : actuellement, 40 % des visiteurs viennent d’autres pays que la Belgique et le Luxembourg : « Nous avons principalement enregistré un plus grand nombre de personnes venues des Pays-Bas (+ 4 %) et d’Allemagne / Autriche / Suisse (+ 2,7 %), souligne le directeur du salon. Et si, au vu du nombre total de visiteurs, ces chiffres peuvent paraitre négligeables, le fort pouvoir d’achat qu’ils représentent et leur solide concentration sur le marché ont manifestement fait la différence pour nos exposants… En revanche, la France (- 3,8 %), le Royaume-Uni et l’Irlande (- 1,2 %) ont été légèrement moins représentés cette année ». Pour les visiteurs venus de l’Hexagone, la tenue d’EspritMeuble, qui commence désormais à bien installer son territoire, moins d’un mois après, est-elle une explication à cette situation ? « Je ne le crois pas, argumente Lieven van den Heede, dans la mesure où, même si Paris est une très belle manifestation, le salon de Bruxelles continue de mettre en avant ses spécificités, avec un positionnement bien précis (le large moyen de gamme), une offre toujours claire et cohérente… Et ceci attirera toujours du monde ! » Du côté des exposants, les étrangers représentaient environ 65 % de l’offre globale, Hollandais, Italiens et Allemands en tête ; la France arrive au cinquième rang des exposants, avec treize marques présentes (Gautier, Demeyere, SCIAE, Girardeau, Motard, Epeda…). Et parmi les autres pays, le salon a noté l’arrivée de nouvelles entreprises venues de Scandinavie, d’Espagne et du Portugal.
La qualité du visitorat
Globalement, la fréquentation a ainsi su satisfaire ces exposants, même si, selon les stands, l’affluence a été irrégulière selon les journées, sans que celle du 11 novembre se distingue particulièrement des autres… « Nous avons eu un très bon dimanche, et lundi a été meilleur encore, a déclaré Philip Thuys (Theuns). Les Français ont été particulièrement réactifs en découvrant nos nouveautés ».
Sur le stand de la marque de chambres pour enfants Vipack, Ruben Viaene affirmait avoir reçu « beaucoup plus de visiteurs venus de l’Hexagone » que l’année passée. Chez Passepartout aussi, où le lundi a été particulièrement fructueux, Giovanni Distefano annonçait avoir aussi reçu « pas mal de Français » : pour la marque, le salon de Bruxelles représente un évènement incontournable, au même titre que ses journées portes ouvertes qu’elle organise en juin à Anvers. Anthony Vanderschelden, chez Perfecta, avançait une « bonne fréquentation », avec notamment « plusieurs nouveaux clients et beaucoup de Français, qui ont bien accepté les nouveautés ». Jean-Claude Neyrinck (Meubar et Evan) se félicitait pour sa part d’avoir pu recevoir « tous [ses] clients, dont les Français », ce qui a fait de ce cru 2015 un salon « tout-à-fait correct ». Sur le stand Recor, Stéphane Dupuis avouait « une énorme journée le lundi », calée entre « un bon dimanche et un mardi plus mitigé », avec des visiteurs de l’Hexagone « qui se sont bien déplacés ». Même constat chez Hima, où Jean-Marc Bernard constatait que « toutes les centrales [s’étaient] déplacées », avec des Français ayant souvent l’habitude, désormais, de finaliser les affaires à Paris quelques semaines après (Hima est exposant sur EspritMeuble) : selon lui, « Bruxelles devient de plus en plus un salon de grands comptes et de centrales ». Tous les clients attendus se sont aussi rendus sur le stand Mintjens, où Guy Vermeeren se révélait satisfait d’une fréquentation « excellente » à l’échelle internationale.
Design & fonctionnalité
Ce salon 2015 est assurément parvenu à se distinguer avec de belles nouveautés, tant au plan de l’esthétique que de l’ergonomie : cela sur toutes les familles de produits, notamment en matière de meublant et de siège rembourré, sur lesquels nous nous concentrerons dans ce compte-rendu.
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Meublant : effets de matières et de couleurs
Le fabricant Theuns mettait particulièrement en avant sa gamme de séjour Sorrento, avec une version de bahut adaptée (de hauteur 1 m au lieu de 90 cm), associant le chêne massif au métal noir ou alu (présent sur les poignées, les encadrements…) ; la table est recouverte, au choix, d’un plateau céramique ou en bois massif, et le bahut est doté d’un éclairage sensitif, avec trois variations. D’une grande largeur (elle comprend deux bahuts, cinq meubles TV, trois vaisseliers et sept tables), la gamme Sorrento est désormais disponible dans la nouvelle teinte claire E25M, aux tonalités miel. Cinq nuances de bois peuvent ainsi être combinées avec trois couleurs de céramique.
Chez Bauwens, les séjours Jean et Jo « fonctionnent très bien », tout comme la gamme Jurgen, qui « plaît particulièrement bien aux Français ». La collection Jacques, quant à elle, se distingue avec son bahut doté d’un plateau en verre blanchi, surmontant une rangée de leds pour un effet délicat, tout en transparence… Les produits seront à (re)découvrir lors d’EspritMeuble, puisque Bauwens y est exposant.
Sur leur stand à la surface impressionnante, Meubar et Evan exposaient une foule de nouveaux modèles, convenant à plusieurs profils de clients. Chez Meubar tout d’abord, l’entrée de gamme comprend les collections Jonas (en teinte chêne grisé, avec leds incorporées) et Kora, au look d’inspiration « industriel », alliant un plateau imitation marbre et des cadres métalliques ; chacune de ces offres est très étendue, avec un choix multiple de meubles. Très large elle aussi, la gamme Aruba comprend séjour, chambre junior, puériculture et adulte, le tout disponible en deux coloris (blanchi et chêne grisé) ; la collection joue sur les détails avec, par exemple, les luminaires intégrés dans les meubles de salon. Enfin, le séjour Calcutta met en avant une imitation ardoise (disponible sur le plateau du bahut) ; la collection existe aussi en chambre. Chez Evan, on démarre avec la gamme Murano (meuble monté), associant un plateau imitant le marbre, des pieds métal pour la table, qui s’affinent pour le bahut… Veneto (monté également), qui met en avant des meubles hauts avec niches, des portes sans poignées (mécanisme push) et des façades de tiroir en imitation cuir, s’adresse à une clientèle ciblée. Comme son nom le suggère, Frame se distingue avec ses cadres en relief ; l’éclairage y est intégré. Ce modèle s’est particulièrement bien vendu sur le salon, tout comme Bolzano, aux couleurs plus classiques, douces. Enfin, la collection Blackline, disponible en séjour et chambre, associe des façades teinte noyer mat et des plateaux « béton », le tout enrichi de façades en verre pour les tiroirs derrière lesquelles sont dissimulées des leds, une esthétique « empruntée à la cuisine, du plus bel effet ».
Le nouveau séjour Kyara était véritablement le « clou du spectacle » chez Recor : une collection réellement modulable, comprenant bahuts, meubles TV, colonnes, armoires, tables, étagères suspendues… aux façades épurées, sans poignées. Chaque meuble est personnalisable à l’extrême, avec des corps, façades, niches, tiroirs et tables disponibles en deux ou trois teintes (chêne / basalte / cashmere), au toucher doux. « Cette nouveauté a fait un carton, nous confiait Stéphane Dupuis. Elle offre un accès au meuble contemporain, qui peut être idéal pour les tradis ». Un outil digital, disponible sur tablette, permet de configurer aisément son séjour unique, et de le visualiser dans sa pièce grâce à la réalité augmentée.
Après l’innovante gamme Canyon dévoilée l’année dernière, Mintjens présentait, cette fois, la tout aussi originale collection Cascade, mixant trois matières (chêne plaqué « de première qualité » en six finitions, verre laqué en trois teintes et métal pour les piètements) : composition TV, bahut (posé au sol ou suspendu), colonnes, armoires, tables basses… La gamme est vaste et s’articule autour de la table à dîner (plateau bois ou verre) qui s’allonge d’un mètre en un tour de main.
Le fabricant de tables et chaises Pefecta dévoilait une foule de nouveautés, parmi lesquelles la gamme Cloë (chaises et tabourets de bar, en coque polypropylène disponible en sept couleurs), la table Vario en céramique dotée d’une allonge en stratifié, une collection aux inspirations « collège / vintage » rappelant l’esthétique des anciennes tables et chaises d’écolier, ou encore la finition pour plateau de table Fenix, au toucher très doux, résistant aux rayures et aux traces de doigts…
Vipack, que l’on pourra également retrouver sur EspritMeuble, exposait sur son stand les collections Lewis, enrichie d’un lit bébé, Alex, ou encore New York : une gamme métal dont la stabilité a été particulièrement travaillée, disponible en six coloris, pouvant être idéalement associée avec d’autres éléments de mobilier (chevets, par exemple) de la marque.
Enfin, Boone présentait, entre autres, le modèle Loft, un lit autoporteur dissimulé en armoire murale dotée d’une banquette avec rangements pour couettes et autres coussins (une version sans canapé existe également) ainsi que Duna, qui, équipé de vérins gaz, permet d’afficher un prix encore plus compétitif.