Une évolution de – 1,5 % pour le marché du meuble domestique en France avec , toutefois moins marquée qu’en 2013 et 2012. La literie reste la seule famille de produits en croissance ; les spécialistes du secteur figurent parmi les circuits s’en tirantle mieux sur 2014, tout comme les cuisinistes.
Marché du meuble: Troisième année de baisse consécutive
Comme chaque année, l’Unifa, la Fnaem et l’Ipéa avaient donné rendez-vous à la presse – le 12 février dernier – afin de dévoiler les chiffres enregistrés par le marché du meuble domestique sur l’année dernière, qui se retrouvent compilés dans la nouvelle édition du Meubloscope lancée simultanément.
Sans surprise, le marché – qui réunit aujourd’hui près de 130 000 salariés dans l’Hexagone – fait état d’une évolution générale négative, estimée à – 1,5 %, pour atteindre 9,12 milliards d’euros TTC. Ce résultat, calculé à surface évolutive, fait de ces douze derniers mois la troisième année de baisse consécutive… Même si ce repli s’avère moins marqué qu’en 2013 et 2012 (qui s’étaient respectivement soldées sur – 2,9 % et – 3 %), le changement des taux de TVA opéré cette année (de 19,6 % à 20 % et, pour l’intermédiaire, de 7 % à 10 %) et l’éco-contribution mobilier (sur les quatre premiers mois de l’année, le marché a pu bénéficier de ses effets, alors qu’elle n’existait pas sur les quatre premiers mois 2013, créant ainsi artificiellement de la valeur en TTC) lui font prendre de l’ampleur, pour le situer davantage aux alentours de – 3 %, voire – 4 % en le ramenant également à surface constante. « Depuis la dernière phase de progression, en 2011, le marché a perdu, au total, environ 700 millions d’euros de chiffre d’affaires » constate Daniel Fontaine, le nouveau président de l’Ipéa, avant de revenir sur l’évènement majeur de cette année 2014 : « Si de nombreux magasins indépendants ou milieu / haut de gamme n’avaient pu résister, sur les derniers exercices, à la crise qui frappe le monde de l’ameublement depuis 2008, les derniers mois auront fait une victime dite « incontournable du marché », avec la mise en liquidation judiciaire et le démantèlement du groupe Mobilier Européen ».

Un unique moteur…
Au niveau des familles de produits, comme en 2012 et 2013, seule la literie a enregistré une croissance de ses ventes (en valeur) sur l’exercice 2014 avec + 2,6 %, évolution étant même franchement supérieure à celle enregistrée en 2013 (+ 1,6 %). Le marché pèse aujourd’hui 1,19 milliards d’euros courants TTC, soit 13 % du meuble domestique : « 2014 aura été marquée par le retour aux affaires des spécialistes literie, après une année 2013 en demi-teinte, tant en termes de performances que d’ouvertures de points de vente, analysent l’Unifa, la Fnaem et l’Ipéa. Les enseignes de la grande distribution [catégorie qui, désormais, regroupe l’équipement du foyer et le jeune habitat dans les calculs de l’Ipéa] enregistrent elles aussi des hausses de chiffre d’affaires sur ce segment, qui occupe une place de plus en plus importante dans leur stratégie ».
La literie se retrouve ainsi aujourd’hui l’unique « locomotive » du marché global : accompagnée dans ce rôle, durant plusieurs années, par la cuisine, cette dernière continue d’enregistrer une évolution négative, comme cela est le cas depuis deux ans, et creuse même ce repli : les – 2,8 % relevés sur 2014 font suite au – 1 %
relevé sur 2013… La cuisine pèse actuellement un peu plus du quart du marché (25,2 %), avec 2,29 milliards d’euros. « Le contraste entre les résultats de la grande distribution et des spécialistes se fait au profit de ces derniers, commentent les acteurs. Si la grande distribution peine à pérenniser son CA sur un rayon arrivé à maturité après de nombreuses années de croissance à deux chiffres, les cuisinistes parviennent, pour leur part, à faire progresser leur résultat sur ce segment. Ils ont en effet su tirer profit du sous-équipement des ménages français en cuisine intégrée – seuls 60 % des foyers en sont actuellement dotés – et d’une durée de vie du produit supérieure à la moyenne européenne (23 ans), afin de pousser l’équipement des ménages déjà installés, et d’accélérer le marché de renouvellement ».
Le segment des sièges (canapés, fauteuils et banquettes), pour sa part, limite la casse, avec une légère baisse (- 0,2 %), qui contraste avec les – 3,4 % de 2013 ; des ventes totales 2014 estimées à 2,24 milliards d’euros le font peser 24,6 % du marché. Ici, la situation est contrastée entre les spécialistes et la grande distribution : à l’inverse de la cuisine, si le CA de cette dernière progresse pour la première fois depuis de nombreuses années, notamment grâce à une stabilisation des prix de vente des banquettes, les ventes des spécialistes salon sont, elles, toujours en repli.

Le meublant, de son côté, affiche – 2,9 %, atténuant ainsi sa baisse par rapport à 2013 (où elle avait été de – 5,4 %) : avec un total calculé à 3,01 milliards d’euros, il représente très exactement un tiers du marché global. « A cause de la crise, les volumes ne suivent plus, et ne permettent pas de compenser les baisses de prix successives mises en place ces dernières années, résument les acteurs. Heureusement, quelques produits parviennent à tirer leur épingle du jeu, surtout en ce qui concerne les meubles de rangement, avec de beaux succès sur les dressings ou les solutions composables pour le salon / séjour ».
Les meubles de salle de bains continuent d’être à la peine, avec – 3,5 % (après – 4 % en 2013) : les ventes ont totalisé 260 millions d’euros sur 2014, soit 2,8 % du marché. Les grandes surfaces de bricolage sont en recul et, comme cela est le cas depuis 2010, les spécialistes cuisine ont tendance à se désengager sur ce produit, ce qui se traduit inévitablement par un fort recul de leur ventes en valeur sur ce segment. A l’opposé, certaines enseignes de la grande distribution, qui avaient elles aussi négligé plus ou moins ce produit, commencent à remonter progressivement la salle de bains en rayon : « Un retour qui s’avère toutefois insuffisant pour permettre au segment de progresser en 2014 » nuancent l’Unifa, la Fnaem et l’Ipéa.
Enfin, le mobilier de jardin enregistre une évolution de – 3 % (contre – 5,3 % l’année précédente), avec des ventes à 130 millions d’euros (représentant 1,4 % du marché du meuble global). Concernant ce secteur, les ventes ont débuté dès le mois de janvier 2014, avec de nombreuses opérations de soldes menées sur ces produits, afin de procéder à des déstockages de l’année précédente. Mais malgré un été relativement clément, ces promotions ont en partie empiété sur les ventes de la belle saison : si ces dernières ont bien démarré, elles se sont en effet rapidement tassées, entraînant ce nouveau recul général.
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