Nous voici à la veille de l’ouverture d’EspritMeuble 2019 – huitième édition du salon – qui se tiendra, s’il faut le rappeler, jusqu’au mardi 10 décembre midi au sein des halls 7.1 et 7.2 du parc des expositions de la Porte de Versailles.
Une édition qui, comme nous sommes nombreux à l’avoir annoncé et “martelé” en amont, sera très spéciale – en rupture, même – à plusieurs titres, avec l’apport de nombreuses évolutions et nouveautés : ouverture le vendredi, fermeture le dernier jour à la mi-journée pour répondre à une demande de la majorité des exposants, sectorisation – avec, notamment, l’ajout d’un pôle cuisine organisé en “village”-, secteur literie accessible au grand public ces vendredi et samedi… Tout cela venant s’ajouter à ce qui fait la réputation et l’attractivité du rendez-vous depuis le début, autrement dit les nombreux services offerts pour une grande convivialité, et la qualité de l’offre.
Pourtant, à quelques heures de l’ouverture des portes de ces deux halls, alors que les exposants et leurs équipes travaillent d’arrache-pied – et le feront toute la nuit à venir pour être fin prêts – sur le montage des stands, beaucoup d’entre nous, visiteurs, s’interrogent tout simplement, d’un point de vue purement pratique, sur la manière dont ils pourront se rendre Porte de Versailles ces vendredi, samedi, dimanche, lundi… étant donné la situation actuelle de mobilisation générale dans le pays, mais également le manque de visibilité concernant les jours à venir.
Ne nous mentons pas : les choses seront sûrement compliquées, voire très compliquées, pour chacun d’entre nous, y compris les Franciliens pourtant basés à proximité du salon. Beaucoup ont dû – ou devront – trouver des solutions en urgence, envisager de raccourcir leur visite, modifier leur emploi du temps… cela pour un seul objectif : être présent, ne serait-ce qu’une journée, dans les allées et sur les stands de cet EspritMeuble 2019, qui porte en lui, depuis le lancement de l’édition au printemps dernier, de très belles promesses. D’autres, découragés – légitimement – par les effets d’annonce s’étant intensifiés ces derniers jours, évoquant des mouvements sociaux et blocages d’envergure, qui se concrétisent effectivement ce jeudi 5 décembre, ont déjà pris leur décision d’annuler leur venue à Paris.
Depuis le lancement du salon, en 2012, de nombreuses critiques ont pu être émises au fil des éditions, ce qui a permis d’enrichir et d’ajuster, à chaque fois, les suivantes, afin de faire d’EspritMeuble “le” rendez-vous annuel de la profession, celui dont elle avait tant besoin, qu’elle avait connu autrefois. Evidemment, “l’âge d’or” du meuble est loin derrière nous, et l’EspritMeuble d’aujourd’hui n’est pas comparable au salon que nombre d’entre nous ont pu connaître. Quoi qu’il en soit, une chose ne peut être occultée ni négligée : le dévouement et le dynamisme dont font preuve les organisateurs pour proposer aux visiteurs, chaque année, une manifestation de qualité. Manifestation comportant encore, certes, de nombreux points d’amélioration, mais assurément conviviale, et ayant, tout simplement, le mérite d’exister.
Après les attentats, les mauvaises conditions météorologiques, les débuts explosifs du mouvement des “Gilets Jaunes”… ces organisateurs se retrouvent, une fois de plus, confrontés à un écueil venant de l’extérieur, et non des moindres, sans doute même le plus important depuis la première édition. Leur réactivité, de nouveau, a pu être constatée, avec la mise en place de services (réductions, facilités de réservation) pour des solutions de transports alternatives et l’obtention d’un vaste parking privilégié Porte de Versailles.
Ces solutions – les meilleures ayant pu être obtenues, au vu des conditions et de l’urgence de la situation – ne semblent certainement pas optimales pour certains d’entre nous, considérant, sans doute à juste titre, que le moyen le plus pratique et le plus confortable d’accéder à la capitale demeure le train. Pourtant, aujourd’hui, aucun de nous n’a d’autre choix que d’opter pour ces solutions alternatives. Car l’enjeu est bien là : nous devons nous retrouver Porte de Versailles ce week-end. Nous devons, avant tout, honorer ces 300 exposants, qui travaillent depuis plusieurs mois pour penser les innovations et les stands qu’ils proposeront à leurs clients début décembre, et dont l’empressement dont ils font preuve, ce jeudi, dans la mise en place de leur exposition, leur fait certainement oublier – pour quelques heures – l’angoisse qu’ils ne peuvent s’empêcher d’avoir, face à la tournure que prennent effectivement les mouvements sociaux dans le pays.
Retrouvons-nous demain vendredi, samedi, dimanche, lundi, mardi matin sur le salon. Soyons énergiques, dégourdis, indulgents, optimistes… créatifs (!), pour venir jusqu’à la Porte de Versailles. Nous aurons un grand plaisir à tous nous y retrouver, nous qui faisons partie de “cette grande famille du meuble”.
Emilie Blanchet