Objet d’une rétrospective événement au Musée des Arts Décoratifs, et d’une exposition de ses meubles réédités par Molteni & C chez RBC Paris, le maître italien de l’architecture et du design est au centre de l’actualité en ce début 2019.
« Vivere a la Ponti » chez RBC Paris.
Y a-t-il un objet que Gio Ponti n’a pas créé ? L’exposition événement « Tutto Ponti, Gio Ponti archi-designer », qui est ouverte jusqu’au 10 février au Musée des Arts Décoratifs à Paris, permet de prendre la mesure du génie polymorphe de ce créateur italien parmi les plus influents du XXe siècle. Gio Ponti (1891-1979) fait en effet partie de la grande tradition des architectes et designers italiens capables de dessiner des objets d’arts de la table, du mobilier, des luminaires, de mener à bien des projets d’architecture d’intérieur, et même de construire des buildings aux formes inédites, comme le montre notamment la splendide Tour Pirelli, édifiée en 1960 mais qui n’a pas pris une ride, à quelques encablures de la gare centrale de Milan. Cette exposition, la première rétrospective qui lui est consacrée en France, réunit plus de 400 pièces retraçant cette longue et féconde carrière – de 1921 à 1978 – qui comprend aussi des incursions dans les domaines du verre, de la céramique et de l’orfèvrerie, sans oublier la création de la revue référence du design, Domus, en 1928. Sa contribution à l’histoire du mobilier est considérable, depuis la collection de meubles à prix modestes et aux formes simples destinée aux grands magasins La Rinascente dans les années 1920, en passant par les très nombreuses créations éditées par les éditeurs italiens, jusqu’à la fameuse Leggera pour Cassina en 1951, et jusqu’à la Superleggera en 1957, la chaise la plus légère au monde, devenue l’icône de son mobilier.
Chaise Montecatini en inox (Molteni Editions).
Les rééditions par Molteni exposées chez RBC Paris
Une deuxième rétrospective, « Vivere à la Ponti », est proposée jusqu’au 28 février au show-room parisien du distributeur de design RBC. Si elle retrace l’ensemble de son œuvre, elle est davantage centrée sur les rééditions de ses meubles par le fabricant italien Molteni & C, exposées en regard de ses autres domaines de création. Entreprise patrimoniale créée en 1934, réputée pour son respect des procédés de fabrication artisanaux et son ouverture à l’innovation, Molteni a signé avec les héritiers Ponti un accord qui lui donne une exclusivité mondiale pour la réédition et la commercialisation des tous les meubles dessinés par Gio Ponti, à l’exception des droits déjà accordés à d’autres fabricants. A l’issue d’un long processus de recherche documentaire avec les archives Ponti, Molteni & C propose aujourd’hui une collection de 14 meubles en 21 variantes, conçus entre les années 1930 et les années 1970, comprenant notamment la chaise en aluminium pour le bâtiment Montecatini (1935), la commode sans poignées et ses façades déclinées en essences de bois, le fauteuil conçu pour la Villa Planchard à Caracas (1953), ou encore la table de conférence dessinée pour le siège de Time Inc à New-York… émanant d’un créateur total à redécouvrir d’urgence.