En présentant les excellents résultats obtenus par l’entreprise pour l’exercice 2016, le DG de Lectra, Daniel Harari, a expliqué pourquoi l’industrie 4.0 est l’orientation qui s’impose aux fabricants notamment de siège rembourré. Et annoncé un effort supplémentaire en R & D, pour offrir à ses clients des solutions de conception et de découpe optimisées pour répondre à ce nouveau défi.

Daniel Harari, directeur général de Lectra.
Si l’on en croit Daniel Harari, directeur général de Lectra, le numéro un mondial des solutions technologiques intégrées pour les entreprises qui utilisent des tissus, du cuir, et des matériaux composites dans la fabrication de leurs produits, l’adoption d’une organisation de type industrie 4.0 est le grand défi de demain. « Il ne s’agit pas seulement de connecter entre eux les outils de conception et les machines de production, mais de créer tout un écosystème qui englobe la chaîne d’approvisionnement (supply chain) et les clients finaux », a-t-il déclaré le 24 février dernier. Il a présenté à cette occasion l’excellent exercice 2016 de Lectra, puisque l’entreprise réalise la meilleure année de son histoire, avec un chiffre d’affaires de 260 millions d’euros (+ 10 %), et d’autre part sa stratégie pour les années à venir.
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Une activité impactée par quatre évolutions
Privilégiant une stratégie de long terme, l’entreprise implantée à Cestas, près de Bordeaux, réfléchit et travaille depuis plus de 10 ans à cette mutation, et estime qu’elle devrait s’accélérer sous l’effet de quatre facteurs majeurs, à commencer par la montée en puissance des « Millennials », les individus nés entre 1980 et 2000, qui représenteront bientôt le plus grand groupe de consommateurs, soit près de 2 milliards de personnes dans le monde. Cette génération du digital, née avec les nouvelles technologies d’internet dans la main, est porteuse d’une autre vision du monde et de la consommation : les Millennials veulent des biens et services personnalisés, des solutions rapides, nées d’une combinaison du net avec le magasin, sans pour autant payer plus cher… En prenant le pouvoir, ils vont provoquer une deuxième tendance : la digitalisation des entreprises, forcées de se réinventer, en créant un lien direct avec le consommateur pour répondre à ses attentes à distance, ce qui créera une énorme quantité de données (big data), qu’il faudra pourvoir exploiter.

Versalis : une avancée majeure dans la découpe du cuir.
En conséquence, les entreprises vont devoir passer à une organisation de type industrie 4.0, ce qui constitue le troisième facteur d’évolution. L’interconnexion des différents acteurs, des objets, des lignes de production, et des services en temps réel va exiger des usines plus flexibles, et une souplesse d’organisation, reposant sur des nouveaux modèles économiques et une nécessaire excellence opérationnelle. Enfin, le quatrième facteur est la mutation de l’économie chinoise, qui est en train de passer d’un pays d’exportation à un pays de consommation intérieure, sous l’effet du plan de modernisation Made in China 2025 mis en œuvre par l’Etat chinois. Cette mutation aura des conséquences mondiales, en créant à la fois des opportunités et des nouveaux défis pour les entreprises de tous les secteurs.

Vector, pour la découpe des tissus.
Des solutions en avance sur le marché
Pour son directeur général, Lectra bénéficie d’une position unique pour accompagner ses clients dans cette nouvelle ère industrielle, qui demandera une cohabitation de différents modèles de production : la grande série sera maintenue, mais aussi la personnalisation de masse, pour un prix équivalent, une organisation agile pour passer de l’un à l’autre, sans oublier la possibilité du sur mesure. En effet, l’entreprise a investi massivement dans la R & D depuis 40 ans pour optimiser l’information fournie par les centaines de capteurs de ses solutions de découpe, et dans l’intégration des machines, logiciels et services. « Lectra est aujourd’hui le seul acteur de son industrie à proposer une offre complète à forte valeur ajoutée, compatible avec l’industrie 4.0, et essentielle à son déploiement », résume Daniel Harari. Ces processus permettent aussi une collecte et un traitement de nombreuses données en cours de fonctionnement, qui sont à la source d’une maintenance préventive qui se traduit par une disponibilité à 98 % du parc de machines actif dans le monde, garantissant une production en flux tendu sans risque…