A l’occasion de son Furniture Event annuel, le fournisseur de machines pour la découpe automatique du tissu et du cuir a illustré la pertinence de ses solutions globales pour les fabricants de sièges, en proposant des présentations de ses logiciels de conception et analyse des coûts, des démonstrations de découpe en atelier et des témoignages clients.

Pour son rendez-vous annuel dédié au siège rembourré, appelé Furniture Event, organisé les 3 et 4 novembre dernier à son siège social et site industriel de Cestas près de Bordeaux, Lectra avait réuni une assistance à son image : mondialisée. Pas moins de 16 nationalités étaient représentées parmi la centaine de clients et prospects présents, en provenance d’Europe, d’Asie et d’Amérique, un reflet de la très forte internationalisation de l’entreprise, qui réalise 92 % de son activité hors de France, au travers de 32 filiales. « L’objectif de Lectra est de mettre ses 40 ans d’expérience au service des fabricants de sièges rembourrés, pour les aider à produire mieux, de la création à la fabrication, a lancé Edouard Macquin, directeur adjoint des ventes, en guise de mot d’accueil. Nos solutions portent sur la conception virtuelle des produits, la réactivité, l’optimisation de la ressource, la traçabilité, ou encore la réduction des déchets, dans un processus d’amélioration continue. » Pendant ces deux jours, Lectra s’est évertuée à montrer comment ces solutions peuvent aider les fabricants de siège à adopter un modèle de production compétitif, en prenant en charge les processus de production et la maîtrise des coûts, afin de libérer toute la créativité de l’entreprise.

De la conception en 3D au prototypage
Parmi les temps forts de ces deux jours, figure la présentation, depuis le dessin jusqu’au prototype physique, du processus de création d’un canapé en utilisant le logiciel de conception en 3D Design Concept.
Experts en solutions Lectra, Simon Fournier et Chris Turley ont expliqué comment, après avoir reçu le croquis du designer, ils ont co-réalisé, à distance, le dessin du canapé en 3D sur écran, en reproduisant tous les détails – lignes, dimensions, parties en tissu et en cuir, coutures… – pour obtenir une image réaliste du produit. Après validation du dessin avec le designer, ils y ont intégré toutes les spécifications techniques – carcasse en bois, perçages, mousse… – et généré la documentation correspondante, grâce à une connexion du logiciel avec une base de données fournisseurs, ce qui permet aussi de calculer le coût de chaque composant, et donc le coût de revient final du produit. « L’avantage de cet outil, c’est de pouvoir faire optimiser le projet par tous les protagonistes, à distance, pour obtenir le meilleur compromis entre le design, le coût et la faisabilité technique, explique Simon Fournier. On peut aussi décliner le modèle de base en canapé de relaxation, d’angle, méridienne ou fauteuil, en faisant varier les paramètres. » Lors de l’étape suivante, le logiciel procède à un « aplatissement » du dessin en 3D, pour générer le dessin en 2D de tous les patrons des pièces de tissu ou de cuir correspondant au produit. Ces patrons sont ensuite fabriqués, via un fichier numérique transmis à la machine de découpe automatique : on dispose alors de toutes les pièces de tissu ou de cuir nécessaire à la réalisation du prototype physique. « Le prototypage virtuel en 3D révolutionne la façon de concevoir et de produire, en permettant de corriger facilement le produit, en partageant toutes les données, en réduisant de 50 % de temps et le coût du prototypage, ainsi que le risque d’erreurs dans la transmission des données », commente le prototypeur Pascal Daveluy, associé au projet. Pour Sylvain Joly, designer, « Le point fort de ce processus est de parvenir du premier coup à un prototype unique, très ressemblant par rapport au dessin initial, et d’éviter ainsi des distorsions qui peuvent générer de la déception, et le lancement d’un second prototype. »
Rapidité de coupe et économie de matière
Après la conception par logiciel 3D, les participants au Furniture Event 2015 ont assisté à des démonstrations sur les machines de découpe automatique du fabricant, qui mettent en lumière leurs avantages pour l’entreprise utilisatrice.
Pour la découpe du tissu, Lectra a mis en avant sa solution composée du logiciel de placement Diamino, du système de déploiement Brio et du système de découpe Vector. Ces équipements permettent tout d’abord d’optimiser l’utilisation de la matière, grâce à un procédé de nesting, qui économise, selon le fournisseur, 1,1 % de tissu, ce qui peut représenter plusieurs centaines de milliers d’euros par an à l’échelle industrielle. Ce type de solution fournit une grande qualité de coupe, en réduisant le risque d’erreurs, et permet de travailler rapidement et dans la flexibilité, en multipliant la productivité par un facteur de 4 à 10 par rapport à une méthode manuelle (jusqu’à 45 plis de tissus coupés en même temps)… Enfin, le système propose une solution pour les tissus à motifs, qu’il suffit de scanner pour que le logiciel génère automatiquement un plan de coupe qui respecte de raccord des motifs sur le produit fini.
Pour la découpe automatique du cuir, le fournisseur propose la solution Versalis, qui fonctionne en plusieurs étapes : identification et pré-marquage des défauts par l’opérateur avec un stylo de digitalisation ; reconnaissance des défauts du cuir par un scanner ; définition d’un plan de coupe selon un mode nesting pour optimiser l’utilisation de la matière ;
découpe avec un outil oscillant (20 000 vibrations / mn). Selon le fabricant, ce type de solution permet à la fois de gagner en productivité – 16 peaux découpées/heure, soit 128 peaux / jour), et en rentabilité, en économisant au moins 5 % de matière, ce qui est considérable pour un produit déjà cher, dont le prix montera à l’avenir avec le volume de la demande.
Un modèle de production performant
En complément, des clients de Lectra sont venus témoigner des progrès réalisés après l’acquisition de l’une de ces solutions. C’est ainsi que Victor Ibarra, directeur informatique de Muebles Liz, qui emploie 300 salariés à Mexico, a expliqué que sa nouvelle machine Vector lui a permis d’augmenter sa capacité de production de 300 %, et de réduire de 30 % le temps de fabrication. Plus près de nous, Peter Jürgens, responsable de la production de l’industriel allemand du siège Polipol, a expliqué le pourquoi de son partenariat avec Lectra, guidé par la recherche d’un processus d’industrialisation performant, pour pouvoir gérer les 1 100 tissus et plus de 100 qualités de cuir à son catalogue. De son côté, même s’il n’a pas témoigné dans le cadre de ces deux jours, le fabricant de canapés en cuir haut de gamme Duvivier a fait l’acquisition en 2014 d’une nouvelle ligne intégrée Versalis, qui inclut traitement du cuir, coupe et analyse des coûts, avec pour objectif une augmentation de 25 à 30 % du volume de cuir coupé, pour atteindre 90 peaux / jour en moyenne. « L’acquisition d’une solution Lectra ne se résume pas à une machine de coupe, mais correspond plus à un processus de production qui comprend aussi nos logiciels intelligents, et nos services comme l’assistance technique permanente et la maintenance prédictive pour optimiser le temps d’utilisation de la machine, déclare Céline Choussy Bedouet, directrice du marketing. Voilà pourquoi nous développons avec nos clients, en France et partout dans le monde, des solutions sur mesure et évolutives. » En cela, ces solutions correspondent plus à un projet de l’entreprise, et à une mutation pour la rendre apte à répondre aux défis du marché.
[F.S.]