Le salon des technologies pour le bois, qui a fermé ses portes à Hanovre (Allemane) le 26 mai, a permis à tous les leaders du secteur de lancer un grand nombre de nouveautés en matière d’usinage, de placage de joints, de perçage ou de sciage. Mais la tendance principale du salon restera la fabrication connectée, à savoir la mise en réseaux de machines via des systèmes d’information intelligents, pour former des solutions intégrées et automatisées qui préfigurent l’usine de demain.

Dispositif centre d’usinage Rover + magasin automatique Winstore (Biesse)
Matériau à la fois renouvelable, vertueux pour l’environnement en luttant contre l’effet de serre, disponible en abondance, plébiscité à la fois pour les aménagements intérieurs et de plus en plus en vue pour la construction, le bois a décidément le vent en poupe. C’est à ce titre qu’il attire à lui un nombre croissant d’investissements, partout dans le monde, ce qui semble l’un des enseignements majeurs à retenir de la Ligna 2017. En effet, le salon leader consacré aux machines, installations et outils pour l’usinage et la transformation du bois a enregistré une édition record, avec plus de 1 500 exposants, dont 900 non allemands en provenance de plus de 50 pays, sur une surface totale d’exposition de 129 000 m². Le visitorat, de son côté, a fortement augmenté pour atteindre les 93 000 visiteurs, dont 42 000 sont venus de plus de cent pays, ce qui traduit une augmentation du rayonnement international du salon. Derrière les visiteurs allemands, ce sont les Français qui ont été les plus nombreux, suivis des Autrichiens, Américains, Suédois, Belges, Espagnols, Chinois, Polonais, Italiens et Russes.
Les leaders du secteur à la fête
Cet afflux de visiteurs et cette tendance à l’investissement se sont traduits, pour les grands groupes, par des prises de commandes record, au-delà de prévisions déjà optimistes. Ainsi, le groupe Biesse annonce par la voix de son directeur des divisions bois / ventes et filiales Federico Broccoli, qu’il a accueilli, sur son stand de 5 000 m², environ 4 500 visiteurs du monde entier, ces derniers ayant généré une entrée de commandes de 45 millions d’euros, dont 35 % avec des machines et systèmes relevant de l’industrie 4.0, un volume jamais atteint jusqu’à présent sur un salon. De son côté, le groupe allemand Weinig, leader dans les machines et systèmes d’usinage pour le bois massif, qui a exposé sur un stand de 4 000 m² avec son autre marque Holz-Her, spécialisée dans l’usinage des matériaux dérivés du bois, fait aussi état d’un excellent bilan : son stand a accueilli des visiteurs en provenance de 90 pays, avec une remarquable proportion de nouveaux clients de l’ordre de 8 %, ce qui a permis au groupe d’engranger un volume de commandes de 47 millions d’euros.

Cellule lean 4.0 (SCM Group)
Sans donner de chiffre précis, on parle chez SCM « d’un nombre de commandes, d’offres et de contacts en augmentation à deux chiffres par rapport à l’édition 2015. » Directeur de la division machines à bois de du groupe, Luigi de Vito a souligné « l’internationalisation toujours plus marquée de l’événement, avec la réception de visiteurs issus de plus de 60 pays, ce qui a permis d’établir des relations avec des pays émergeants, et de se renforcer sur les marchés consolidés. » Que ce soit en nombre de visiteurs – dont 65 % de non Allemands reçus sur son stand – en contacts prometteurs ou en commandes fermes, le groupe Homag confie qu’il a lui aussi dépassé les objectifs qu’il s’était fixés, et que ses équipes ont eu plus d’échanges commerciaux et de contacts que sur aucune édition précédente.
Un sujet central : l’industrie 4.0
Comme l’a indiqué Andreas Gruchow, membre du directoire de Deutsche Messe, « Les concepts de l’industrie 4.0 pour la filière bois ont dominé la thématique de la Ligna cette année : la numérisation, la connexion en réseau et l’automatisation y ont tenu la vedette. » Le stand de Biesse, sur lequel ont été exposées pas moins de 40 solutions fonctionnelles – centres d’usinage à commandes numériques, plaquage de chants avec technologie sans joint Air Force System, centres de perçage, systèmes de débit à une ou deux lignes de coupe, ponceuses…- en a été une excellente illustration. Sous le mot d’ordre Thinkforward, le groupe italien a en effet exposé ses technologies dédiées à l’automation, montrant ainsi ses compétences dans la conception et le développement d’usines clés en mains, par l’intégration de solutions existantes basée sur la complémentarité des machines et des logiciels. En démonstration sur le salon, on a pu voir notamment le dispositif Rover B Edge avec Synchro, un dispositif de manipulation à 4 axes asservi au centre de placage Rover, qui prélève le panneau à usiner d’une pile, le met en place dans le centre d’usinage et le dépose à la fin du traitement dans la pile des panneaux usinés, sans requérir la présence d’un opérateur.

Programme Moulder Master (Weinig)
Autre innovation, le magasin automatique Winstore permet une gestion optimisée en temps et en coût des panneaux, sur une cellule nesting avec le centre d’usinage Rover B FT, aussi bien que sur la scie à débit flexible Nextstep. La dernière version du système de manutention des panneaux Winner pour les lignes d’équarrissage -placage, la version W4, a été lancée sur le salon. Au delà de ces exemples, l’un des points d’attraction du stand a été la nouvelle plateforme Machine Knowledge Center, développée par Biesse avec Accenture, qui offre un ensemble de services et de fonctionnalités pour obtenir davantage de valeur des machines, et la nouvelle version de bSuite, les logiciels qui mettent à la portée de tous les opérateurs les technologies les plus avant-gardistes. « Nous avons donné à notre stand une configuration totalement basée sur le concept 4.0, avec des technologies connectées et intégrées entre elles, qui permettent au client de réduire les temps de production, et de générer de l’efficience, a résumé Federico Broccoli. Nous aimons les appeler les solutions IoB, Internet of Biesse »…