A la lumière d’une étude réalisée à leur demande par Alcimed sur les conséquences de l’essor du bois-énergie sur l’ensemble de la filière-bois, l’UIPP (Union des Industriels du Panneau de Process) et l’Ameublement français demandent aux Pouvoir Publics de prendre des mesures pour éviter des problèmes de disponibilité de la ressource et de variation des prix de certains sous-produits, qui menacent la viabilité de leurs activités.

Pour atteindre les objectifs fixés en matière de développement des énergies renouvelables, les Pouvoirs Publics misent aujourd’hui fortement sur le bois-énergie, autrement dit le développement d’une filière de production de granulés de bois destinés à alimenter un réseau de centrales dites « biomasse ». Le bois-énergie représente aujourd’hui environ 7 % de l’énergie consommée en France, pour produire de la chaleur et de l’électricité. On estime que les centrales biomasse, mises en place à partir du milieu des années 2000, ont consommé environ 10 millions de tonnes de bois en 2014, tandis que, parallèlement, la production de pellets pour la combustion domestique a atteint environ 1 million de tonnes, par la transformation d’un peu moins de 2 millions de tonnes de bois.
Un risque pour les industries du panneau et du meuble
Pour les industriels du panneau à base de bois – panneaux de particules, panneaux de fibres et OSB – réunis au sein de l’UIPP (Union des Industries des Panneaux de Process) et les industriels de l’ameublement réunis au sein de l’Ameublement Français, cette évolution présente un risque de déséquilibre du marché : l’étude réalisée à leur demande par le cabinet de conseil Alcimed montre que l’essor du bois-énergie n’est pas sans conséquences sur les autres acteurs de la filière forêt-bois. En effet, selon le schéma de la « cascade des usages », le bois devrait d’abord être utilisé comme matériau (bois d’œuvre, panneau, papier, emballage), pour une meilleure séquestration du CO2 qu’il contient, et n’être utilisé pour l’énergie que quand la matière ne peut plus être recyclée. Or l’alimentation des centrales biomasse, qui devrait se faire avec les ressources non valorisées par les usages « matériaux » et le bois en fin de vie, se fait avec des « plaquettes forestières », qui contiennent aussi une part indéterminée de « rondins » – les sciures, les écorces, issus du sciage des grumes – qui sont aussi utilisées par les fabricants de panneaux de process. De même, la production de pellets consomme aussi des sous-produits issus du sciage, ce qui fait que la fabrication de panneaux se trouve doublement concurrencée dans ses approvisionnements. Etant donné que la demande en pellets varie en fonction de la rigueur des hivers, il en est de même pour la demande de sciure par les fabricants, ce qui est susceptible de provoquer une variation des cours de la matière première et donc du prix des panneaux à base de bois.
Les 6 recommandations de l’UIPP et de l’AF
Les industriels du panneau et du meuble craignent donc des variations fortes de prix sur certains sous-produits, ainsi que des problèmes de disponibilité de la ressource.
« Etant donné la situation de nos industries, nous avons au contraire besoin d’une stabilité des prix des panneaux, déclare Dominique Weber, le président de l’Ameublement Français. Nous nous engageons sur de gros volumes, et nous ne pouvons pas répercuter les hausses de prix sur nos produits. » Dans ce contexte, l’UIPP et l’AF formulent 6 recommandations à l’adresse des décideurs des politiques publiques…
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