Prévention contre la cybercriminalité, cartographie des métiers, nouveaux outils et nouveaux rendez-vous, programme prospectif Habitat Connecté, sans oublier l’adoption définitive de la marque Ameublement français… le programme de l’Assemblée générale des 14 et 15 juin 2018 traduit la nouvelle dynamique des industries françaises de l’ameublement, issue du projet 2016-2021, et désormais résumée dans le slogan « Un esprit de conquête, ensemble ».

Répondre aux préoccupations et aux défis concrets des industriels de l’ameublement, et de tous les acteurs qui gravitent autour dans l’écosystème de l’aménagement des espaces de vie, tel est le mot d’ordre aujourd’hui à l’Ameublement français. C’est ce qu’a montré son Assemblée générale 2018, qui a eu lieu à Paris les 14 et 15 juin dernier. Bien sûr, le projet sectoriel 2016-2021, lancé par Dominique Weber à son arrivée à sa présidence, était en toile de fond de l’événement : ses trois piliers – gagner en compétitivité, par la modernisation de l’outil industriel, la transformation des métiers, la montée en compétences, le développement du digital ; s’approprier la demande en France et à l’international, ce qui passe par un rapprochement avec les prescripteurs, et la mise au point de concepts d’aménagements intérieurs innovants ; et enfin construire de nouveaux business models, en passant de l’objet au projet, en imaginant de nouveaux modes collaboratifs pour la conception, la fabrication et la distribution, constituent désormais un schéma présent dans tous les esprits. Cette mutation qui est en marche se trouve aujourd’hui actée par l’annonce officielle pendant l’Assemblée générale de l’abandon de l’appellation « UNIFA » au profit de « Ameublement français », qui est devenu une marque : « Il s’agit d’un changement très important, car cette marque nous permet aujourd’hui de véhiculer l’identité nouvelle de notre secteur, son dynamisme, sa créativité, sa technicité, vis-à-vis des donneurs d’ordre, des pouvoirs publics et des prescripteurs, déclare Cathy Dufour, sa déléguée générale. Elle est notre fer de lance, qui change l’image de notre activité, en la rendant plus attractive notamment pour les jeunes, ce qui devrait apporter des solutions aux problèmes de recrutement de nos entreprises, et leur permettre d’attirer les talents dont elles ont besoin. »
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Focus sur la cybersécurité
Pour partir à la conquête de nouveaux marchés, il faut aussi y être préparé du mieux possible. Dans ce but, l’Assemblée générale a mis au centre de son programme le thème de la cybercriminalité et de la cybersécurité, qui est aujourd’hui crucial pour l’ensemble des entreprises, et dont plusieurs du secteur de l’ameublement ont déjà subi des cyber-attaques dont les conséquences peuvent être désastreuses. Dirigeant de la société MIRCA, spécialisée dans la sécurité des données, Bruno Hamon s’est exprimé sur l’ampleur du problème : depuis l’arrivée d’Internet dans années 1990 jusqu’à la transformation numérique depuis 2010, depuis l’essor des objets connectés jusqu’à l’explosion du nombre d’utilisateurs d’Internet dans le monde (plus de 4 milliards aujourd’hui), le nombre de données échangées sur Internet progresse de façon exponentielle. Il peut en résulter des fuites de données à grande échelle, à l’image des « Panama Papers », qui ont révélé des placements financiers douteux, ou encore des piratages, comme celui des données personnelles de 3 millions d’utilisateurs de Facebook. Car ces milliards de données attisent l’appétit de la cybercriminalité : « Il existe aujourd’hui des gens mal intentionnés, qui se livrent à des « Advanced Persistent Threat » (menace avancée persistante), qui s’introduisent discrètement dans le système informatique des entreprises, pour y rester le plus longtemps possible afin de piller ses données, de pirater ces systèmes, ou encore les rendre hors d’usage, explique l’intervenant. Leurs motivations sont diverses : appropriation de données sensibles, appât du gain pour les revendre sur le Darknet, idéologies extrémistes… la bonne question n’est pas de se demander si et quand je serai victime d’une telle attaque, mais si je ne le suis pas déjà ! ». Pour l’expert, les données personnelles, qui seront « l’or noir du XXIe siècle », doivent donc faire l’objet d’un plan de protection.

Cathy Dufour et Dominique Weber
La table ronde qui s’en est suivie a réuni les intervenants experts de la question, et des entreprises du secteur ayant déjà été victime de cyber-attaques, pour montrer que « cela n’arrive pas qu’aux autres. ». Ainsi Luc Villaceque, de la société d’agencement Atelier 78, a fait état d’un piratage au niveau de la facturation : à la suite d’un faux mail envoyé à la secrétaire commerciale, avec un faux numéro de compte bancaire, la société a réglé un acompte pour des panneaux décoratifs qui est tombé dans la poche des hackers, et s’est soldé par une perte sèche. Autre exemple, Antoine Weber (Weber Industries) raconte que des hackers ont utilisé les adresses mail d’une filiale du groupe pour créer un site fictif de vente d’appareils photos sur Le Bon Coin, et encaisser indûment le montant des ventes… Comble de la situation, la place de marché lui a ensuite demandé des frais d’hébergement ! Troisième cas d’espèce, le centre technique FCBA a été victime d’une cyber-attaque qui a bloqué ses services et l’a fait disparaître des écrans pendant une journée entière, tous ces exemples provoquant préjudice financier, préjudice moral, usurpation d’identité, ou encore perte de visibilité et de crédit pour les entreprises et organisations concernées.
Prendre des mesures préventives
Que mettre en œuvre lors d’une cyber-attaque ? Tel était le thème de l’intervention de Arnaud Pelletier, directeur de l’agence Leprivé & Expert-IE, spécialisée dans l’investigation numérique privée et les actions assurancielles et judiciaires…