La nouvelle était tombée le mercredi 24 février : le groupe français annonçait l’échec de son rapprochement avec le Portugais Aquinos, à travers un communiqué qui précisait que celui qui devait être son repreneur « [avait] soudain décidé unilatéralement de remettre en cause cet accord, et a indiqué vouloir le renégocier ». Cauval précisait également « [avoir rempli], pour sa part, toutes ses obligations ». Ainsi privé des 25 millions d’euros que la société portugaise devait lui apporter, le fabricant français a été contraint de déposer le bilan lundi dernier – le 29 février – auprès du tribunal de commerce de Meaux : celui-ci a prononcé le redressement judiciaire pour une durée de six mois renouvelables, dans l’attente de trouver d’éventuels repreneurs.

tribunal de commerce de meaux
L’échec d’un rapprochement
Rappelons les faits : en octobre dernier, les deux acteurs annonçaient avoir signé un accord au terme duquel Aquinos, par le biais d’une filiale commune à créer, allait participer à une augmentation de capital du groupe français, à hauteur de 25 millions d’euros… Voir notre article du 25 février 2016
CAUVAL : ÉCHEC DU RAPPROCHEMENT AVEC AQUINOS
L’échec de cette opération prive donc le groupe Cauval de cette somme que devait apporter – en deux fois – Aquinos, ce qui l’aurait permis de continuer à rembourser, notamment, ses dettes sociales puisque comme le soulignait Gilles Silberman, l’essentiel des restructurations avait donc pu être faites jusqu’ici…

Redressement pour les unes, liquidation pour une autre
« Face à cette situation, Cauval est entré en négociation avec d’autres groupes pour se substituer au groupe Aquinos. Si ces négociations n’aboutissent pas dans les tous prochains jours, ne pouvant disposer des 25 millions d’euros prévus par cet accord, Cauval n’aura d’autre alternative que de procéder à son dépôt de bilan » précisait le communiqué du 24 février. Le délai, comme pressenti, a été trop court pour retrouver un autre repreneur, et le groupe n’ayant donc pu résoudre ses problèmes de trésorerie, Gilles Silberman a donc été contraint, cinq jours plus tard, de procéder à un dépôt de bilan avec cessation de paiement auprès du tribunal de commerce de Meaux.

Dans la foulée, l’entreprise a été placée en redressement judiciaire, avec la désignation d’administrateurs judiciaires, pour une période de six mois renouvelables. Plus précisément, ce redressement concerne les entreprises Valdis, Logibar et Latfoam de Bar-sur-Aube, auxquelles s’ajoute Onival (située à Limay dans les Yvelines) ; en revanche, Cipal, également située à Bar-sur-Aube, se retrouve en liquidation : le délai pour une éventuelle reprise se retrouve réduit à trois mois pour celle-ci. A noter, pour l’ensemble de ces sociétés, que les activités sont maintenues jusqu’à échéance.
Et maintenant ?
Aujourd’hui, les sociétés en redressement disposent donc de six mois pour trouver un(des) éventuel(s) repreneur(s), ensemble ou de manière isolée, une durée réduite de moitié pour Cipal. Depuis l’annonce du retrait d’Aquinos, des discussions avec un fonds de pension anglais et un industriel allemand ont été évoquées mais, à ce jour, le secret est évidemment bien gardé… En attendant, les 1 800 salariés du groupe Cauval (dont 460 travaillent sur le site principal de Bar-sur-Aube, et un peu plus de 300 à Limay) ont retrouvé un peu d’espoir après ces derniers jours difficiles, puisque le redressement judiciaire apparaît « moins pire » que la liquidation tant redoutée… « Cauval est une vraie mine d’or, dont la force réside notamment dans ses marques, commentait Mustapha Mamouri. Les candidats à la reprise ne manquent pas ». Le délégué CGT de Bar-sur-Aube, cité par Le Parisien, pressentait toutefois « de la casse sur les emplois, quel que soit le projet ». Affaire à suivre, donc : le groupe Cauval qui, rappelons-le, avait déjà échappé au dépôt de bilan il y a tout juste un an suite à ses déboires avec But, est toujours dans la tourmente.