Un tel retournement de situation avait été évoqué il y a quelques semaines, lorsque le redressement judiciaire du fabricant français a été prononcé, le 29 février : parmi les repreneurs potentiels pouvait de nouveau figurer le Portugais Aquinos, qui s’était pourtant désolidarisé de Cauval quelques jours auparavant.

Aquinos avait remis l’accord en cause
Rappelons les faits : le 24 février, le groupe français annonçait l’échec de son rapprochement avec Aquinos, à travers un communiqué qui précisait que celui qui devait être son repreneur « [avait] soudain décidé unilatéralement de remettre en cause cet accord, et a indiqué vouloir le renégocier ».
Le groupe portugais, de son côté, justifiait sa décision en évoquant « l’absence de visibilité financière sur Cauval, dont la situation – compliquée depuis longtemps – s’est finalement révélée extrêmement dégradée ».
CAUVAL : ÉCHEC DU RAPPROCHEMENT AVEC AQUINOS
Ainsi privé des 25 millions d’euros que la société portugaise devait lui apporter, Cauval était contraint de déposer le bilan le 29 février auprès du Tribunal de Commerce de Meaux, avec cessation de paiement, dans l’attente de trouver des repreneurs (des discussions avec un fonds de pension anglais et un industriel allemand avaient été amorcées entre-temps, mais sans succès). Les entreprises Valdis, Logibar et Latfoam (Bar-sur-Aube) et Onival (Limay, Yvelines) étaient placées en redressement judiciaire, tandis que Cipal (également situé à Bar-sur-Aube) se retrouvait en liquidation. L’enjeu était, bien évidemment, de préserver le maximum d’emplois (Cauval compte 1 800 salariés, dont 460 travaillent sur le site de Bar-sur-Aube, et un peu plus de 300 à Limay). On ignorait, par ailleurs, si les repreneurs potentiels allaient proposer des offres globales ou concernant une ou plusieurs marques en particulier.
CAUVAL : AQUINOS RETIRÉ, LE REDRESSEMENT JUDICIAIRE PRONONCÉ
Une reprise qui préserverait « un maximum d’emplois »
Aujourd’hui, près d’un mois après le dépôt de bilan de Cauval, c’est une offre globale que le groupe portugais annonce avoir l’intention de déposer auprès du Tribunal de Commerce de Meaux, afin de créer « le leader européen de la fabrication de matelas et sofas » (rappelons qu’Aquinos fabrique notamment des sièges rembourrés pour Ikea). Comme le souligne l’AFP, Aquinos assure que son offre « pérennisera l’outil industriel de Cauval, et maintiendra durablement des emplois locaux en France » et qu’elle apportera « des ressources pour relancer immédiatement l’activité ».

Hilding Anders et PEG également dans la course
La date limite de dépôts, rappelons-le, a été fixée au 4 avril, et l’AFP précise que d’autres repreneurs se sont également manifestés en plus d’Aquinos : le Suédois Hilding Anders (qui possède notamment André Renault, Slumberland, Curem…) et le fabricant français PEG, spécialiste de la ouate haut de gamme pour le bâtiment et la literie (également propriétaire de Colas Normand, qui fabrique et commercialise des couettes et oreillers). Une source proche du dossier a par ailleurs précisé à l’AFP que les sociétés d’investissement Arcole Industries et Neopar, spécialisées dans le redressementd’entreprises en difficulté, seraient elles aussi candidates.