Pour répondre aux besoins de l’enfant et à l’exiguïté des logements, les fabricants de chambres destinées à nos chères têtes blondes ont imaginé des typologies de produits évolutifs ou modulaires intégrant couchage en hauteur, rangement, espace de travail… Une créativité qui devrait intéresser davantage la distribution spécialisée, l’essentiel du marché étant réparti entre la grande distribution, les marques enseignes et les pure players.

La chambre d’enfants: un secteur porteur
Comment définir le mobilier pour la chambre d’enfants ? Pour Gautier, fabricant historique de ce marché, qui conçoit et produit des chambres d’enfant depuis sa création en 1958, ces meubles doivent avant tout répondre à ses besoins essentiels, comme l’explique Jean-Luc Lallemand, responsable marketing et développement produit chez le fabricant français : dormir, travailler, jouer, recevoir des amis… Pour y répondre, les industriels ont, dans un premier temps, imaginé un ensemble de produits – lit, bureau, rangements… – identiques à ceux destinés aux adultes, mais aux dimensions adaptées à l’enfant, pour pouvoir meubler sa chambre à l’image de celles des adultes. Ce type de produits représente encore une grande partie des ventes. Mais les évolutions du mode de vie et de l’habitat, qui est devenu en majorité urbain, ont eu raison de cette vision des choses : la réduction des espaces dans la chambre d’enfant et le phénomène des familles recomposées ont donné naissance à des typologies de produits spécifiques à cet espace, qui est à la fois multifonctions et modulaire. « La surface moyenne de la chambre d’enfants en France est de 9 m², ce qui nous oblige à ne plus raisonner en surface mais en volume ou en m³, afin d’utiliser au mieux l’espace disponible, ajoute Jean-Luc Lallemand. C’est dans cet esprit que Gautier a créé toute une collection de produits gain de place, qui combinent différentes solutions de couchage et de rangements. »

S’adapter à l’enfant et à l’habitat
C’est ainsi qu’on a vu se développer des ensembles comportant lit en hauteur en mezzanine avec rangements sous le lit, lits superposés avec double rangement, lit avec bureau coulissant pour pouvoir travailler avec ses outils numériques tantôt assis, tantôt dans une position semi-allongée sur son lit… Le maître-mot de ce type de mobilier est l’adaptabilité à l’enfant, grâce à une conception modulaire : « A partir d’un simple lit en bois massif en mezzanine, il est possible de rajouter un rangement dessous avec deux ou quatre tiroirs, et même de glisser dessous un petit bureau avec une chaise, explique Ruben Viaene, directeur commercial de Vipack, fabricant belge spécialisé sur ce créneau de marché. Si un enfant supplémentaire vient coucher le week-end, dans le cas d’une famille recomposée, on peut aussi intégrer à l’ensemble un lit d’appoint coulissant. » Le mobilier choisi doit aussi tenir compte de l’âge de l’enfant : à 8 ou 9 ans, le côté ludique du couchage en hauteur plaît beaucoup, mais pour l’adolescent de 12 à 14 ans, il faudra privilégier un espace privé pour qu’il puisse inviter ses amis… L’une des difficultés des fabricants est donc d’imaginer un mobilier qui évolue avec la croissance de l’enfant. Pour résoudre cette équation, le fabricant danois Flexa propose un mobilier transformable : « Notre lit pour bébé peut se transformer en lit junior, en supprimant les barreaux, explique ainsi Thierry Sallet, responsable du réseau de franchise de l’entreprise. De même, notre chaise bébé peut être rehaussée en chaise junior par l’ajout de pieds supplémentaires, et avec la même technique, un lit standard se transforme en lit mi-hauteur ou en lit haut, avec l’idée qu’un mobilier de qualité doit accompagner l’enfant le plus longtemps possible. »
Quand la chambre d’enfants est vraiment exiguë, les parents peuvent s’orienter vers des meubles de plus petite taille : « Nous avons de plus en plus de clients, notamment à Paris, qui renoncent aux dimensions standard d’un lit junior (0,90 m x 2,00 m) pour acheter un lit de 0,70 m x 1,50 m
ou de 0,70 m x 1,60 m, explique Virginie Guigard, fondatrice sur site filedanstachambre.com. Ils savent que le lit ne durera que 5 ou 6 ans, l ‘échéance à laquelle ils ont prévu de déménager. »