
Si cette famille de produits n’est pas épargnée par la conjoncture, elle bénéficie en revanche des nouveaux enjeux sociétaux et sanitaires (généralisation du bien-être à la maison, maintien à domicile, etc.) mais surtout d’un élargissement de sa clientèle, qui met également l’esthétique au premier plan. Les fabricants se voient ainsi confrontés à un double défi, qui leur laisse de belles opportunités pour se distinguer au sein d’un marché ayant beaucoup souffert d’une guerre des prix…
Les sièges articulés
Sièges de relaxation, de détente, de confort ?… Ce dossier aurait pu faire apparaître chacun de ses termes dans son titre, pour désigner une seule et même famille de produits : celle des sièges articulés, autrement dit dotés de mécanismes manuels ou électriques, visant à en améliorer le confort et à faciliter la vie de son utilisateur, qu’il soit jeune, plus âgé, en pleine forme ou ayant des difficultés à se mouvoir. Généralement appelés « sièges de relaxation », ces produits peuvent encore souffrir, aujourd’hui, d’une image faussée – autrement dit essentiellement connotée « seniors » – même si la majorité des fabricants rivalisent d’ingéniosité pour rendre invisibles les technologies et, surtout, dévoiler des designs toujours plus aboutis pour attirer une clientèle de tous âges…

Le sièges articulés: En pleine mutation
Car l’un des enjeux est bien celui-ci : le marché du siège articulé, finalement relativement récent en France comparé à d’autres familles de produits du meuble, doit achever de se défaire, aujourd’hui, de sa connotation « médicale » qui peut encore persister dans l’esprit de certains consommateurs : « C’est notamment l’une des raisons pour lesquelles nous n’avons jamais employé le terme « sièges de relaxation » pour désigner les produits Stressless, explique Bernard Lafond, directeur des marchés chez Ekornes pour l’Europe du Sud. C’est plutôt l’appellation « sièges de grand confort » qui est systématiquement mentionnée sur tous nos outils, dans toutes nos campagnes. Dès le départ – Stressless est arrivée sur le marché français en 1990, en y étant le précurseur dans ce domaine – nous avons fait la différence, partant effectivement du principe que le terme « relaxation » renvoyait sans doute à une image médicale. Et ceci nous a permis d’avoir toujours une clientèle plus large que celle de la relaxation ».
Si, à l’époque de l’émergence de ce marché dans l’Hexagone, l’argument principal était effectivement, pour quelques marques emblématiques de ce secteur, celui de la santé, désormais, les choses ont bien changé : « Aujourd’hui, le consommateur ne revendique pas l’achat de sièges de « relaxation » à proprement parler, poursuit Bernard Lafond, nous axons donc toute notre communication là-dessus ». Patrick Grassy, directeur des ventes France chez Himolla, évoque les défis que cela représente pour les fabricants : « Nous pouvons bien évidemment évoquer l’aspect santé, mais sans aller trop loin. Aujourd’hui, il faut vraiment prendre en compte l’esthétisme du produit, auquel on attachait sans doute moins d’importance il y a plusieurs années. Le consommateur recherche désormais des produits de qualité, dotés de fonctionnalités de relaxation, mais qui ne se voient pas : le soir, il se détend dans son canapé ou son fauteuil, mais la journée, il faut que ces éléments collent parfaitement à l’esthétisme de son intérieur !
Et c’est notre ligne de conduite chez Himolla : nous proposons des sièges au design actuel, avec de la relaxation « qui ne se voit pas ». Par exemple, avec notre programmeRelaxHimo, nous vendons du salon avant tout ! C’est ce qui nous permet de toucher l’ensemble de la population ». La mutation est donc en train de se faire, mais les spécificités du marché français lui ont sans doute fait prendre du retard par rapport à d’autres pays européens, comme l’explique Jean-Bernard Denogent, chez Sedac-Meral : « Très longtemps, notre marché a été dominé par des marques qui vendaient des produits essentiellement destinés aux troisième et quatrième âges… Ainsi, à la différence de l’Angleterre ou de l’Allemagne, par exemple, où les sièges de relaxation séduisent aussi les plus jeunes, la France a accumulé un certain retard sur ce point. Mais les choses changent, c’est certain : beaucoup d’efforts sont faits pour moderniser le look des modèles, et cela porte ses fruits. Désormais, les distributeurs ou les clients finaux demandent que les produits soient dotés de fonctionnalités ergonomiques, sans pour autant sacrifier l’esthétique : c’est un tout ».
Le point complet sur les chiffres du marché du meuble 2014