Le groupe Steinhoff, qui fait donc partie des neuf candidats potentiels, a annoncé, mardi 19 avril, avoir remis aux administrateurs judiciaires une « offre de reprise améliorée portant sur la quasi-totalité de la branche literie du groupe Cauval ». L’acteur sud-africain a pour ambition d’inscrire cette reprise dans une stratégie locale d’intégration verticale : « En pratique, cela consiste à atteler un outil de production au plus près de notre réseau de distribution, tout en veillant à ce que cet outil puisse réaliser plus de la moitié de notre activité auprès de clients extérieurs » précise-t-on au sein du groupe. Une démarche qu’il a déjà mise en place au Royaume-Uni, en Afrique du Sud et en Australie : depuis plusieurs années, il cherche à implanter des usines de production dans l’Hexagone…
L’offre de reprise de Steinhoff
Actuellement, ne disposant pas d’outil de production sur notre sol, Steinhoff cherche, avec ce projet de reprise, à sécuriser les approvisionnements de ses filiales de distribution, dont notamment Conforama, tout en continuant à servir les clients externes au groupe… Dans cette logique, le groupe conserverait les marques et licences – il faut ici prendre en compte, évidemment, le dernier rebondissement évoqué ci-contre – dans les entités opérationnelles françaises. Il prévoit par ailleurs de relocaliser en France la production de certaines de ses références produites actuellement à l’étranger, notamment les références de la marque haut de gamme Relyon, fabriquées à ce jour hors de France pour Conforama.
Une opération financée intégralement sur ses fonds propres
« Afin d’apporter une réponse aux nombreuses difficultés qu’a connues le groupe Cauval au cours de ces dernières années, Steinhoff souhaite financer intégralement cette opération sur ses fonds propres, dès la reprise » précise l’acteur sud-africain dans un communiqué. Ce projet de reprise est évalué à 76,2 millions d’euros. Cela se traduirait par un apport en capital de 67 millions d’euros, au plus tard le 13 mai 2016, et par un paiement de 9,2 millions d’euros apporté par Steinhoff à la procédure collective. Ces 67 millions d’euros serviront à financer la relance du cycle d’exploitation et à réaliser les investissements nécessaires dans l’outil industriel et dans le marketing des marques.
300 postes supplémentaires créés d’ici 2020
Alexandre Nodale, PDG de Conforama et pilote de cette opération avec les équipes manufacturing du groupe sud-africain, détaille la stratégie que voudrait adopter Steinhoff si son projet venait à être accepté : « Celui-ci permet de restaurer, de manière durable, la pérennité financière des sites repris et des fonctions support associées : Saint Amand (Nord), Limay et Mantes-la-Jolie (Yvelines), Mer (Loir-et-Cher), Fougères (Ille-et-Vilaine), Reichshoffen (Bas-Rhin) et leurs 971 salariés. Le nouvel ensemble, fort de son savoir-faire industriel unique et de ses marques à très forte notoriété, repartirait dans une véritable stratégie de développement qui devrait se traduire par la création de 300 postes supplémentaires à horizon 2020. Après autant d’années difficiles pour les salariés de Cauval, nous voulons leur offrir de réelles perspectives à moyen et long terme au sein d’un grand groupe pour lequel la France est un marché clé dans le cadre de ses ambitions de développement en Europe ».
Groupe Cauval : l’accord de licence Simmons dénoncé ?
Steinhoff déclare enfin souhaiter « assister du mieux possible » la reconversion industrielle du site de production de Bar-sur-Aube et de l’activité meubles / canapés de Cauval, y compris « en soutenant financièrement les projets de reconversion qui pourraient être proposés par d’autres repreneurs ».