Accords sur les grilles de salaires, la complémentaire santé, les contributions de formation professionnelle… c’est un véritable renouveau du dialogue social qui s’opère depuis un an à l’initiative de l’UNIFA, qui veut en faire un levier de relance du secteur, en concertation avec les partenaires sociaux. Précisions avec Anne Midavaine, nouvelle présidente de la commission dédiée.

Paris, France. Atelier Midavaine. December 12, 2014. Inside the Atelier Midavaine. Photo: Antoine Doyen for The Wall Street Journal – GURU
Comme l’ont montré les Journées de l’UNIFA 2015, organisées il y a quelques semaines, beaucoup de choses sont en train de changer au sein des Industries françaises de l’ameublement. Les négociations collectives avec les organisations syndicales représentatives de la branche, autrement dit le dialogue social, l’une des missions régaliennes du syndicat patronal, n’échappent pas à la règle. Une nouvelle présidente a été nommée à la commission sociale et de formation de l’UNIFA, en la personne d’Anne Midavaine, avec pour mission de refonder le dialogue social, afin de le mettre au service des entreprises et de l’emploi : « La fabrication française de meubles a beaucoup souffert depuis une quinzaine d’années, et beaucoup d’entreprises ont disparu. Il est plus que temps de nous mettre autour de la table, avec les partenaires sociaux, et de mettre en commun nos analyses et nos données économiques, afin de chercher des solutions collectivement et sans dogmatisme. » Cette commission comprend aussi 2 figures de la profession : Georges Cambour, négociateur pour les accords salariaux, et René Sourisseau, expert pour les questions touchant à la formation.
Ce rapprochement avec les organisations syndicales a déjà porté ses fruits, puisque plusieurs accords sont en cours de signature ou déjà signés : l’accord du 14 avril 2015, relatif aux salaires catégoriels professionnels dans la fabrication de l’ameublement, en cours de demande d’extension, et celui du 14 avril 2015, qui concerne la mise en place d’un régime complémentaire « frais de santé », entériné par tous les partenaires sociaux, devant entrer en application à compter du 1er janvier 2016. Bien entendu, la négociation de tels accords existait déjà au sein de la branche ameublement, mais c’est le but poursuivi à travers eux par l’UNIFA qui a radicalement changé : « Nous ne voulons plus aujourd’hui subir ces accords, comme de simples transpositions des dispositions légales dans notre branche, mais les utiliser au service des entreprises pour aller de l’avant. Par exemple, pour répondre à l’obligation d’instaurer une complémentaire santé, nous avons négocié les meilleurs tarifs avec nos partenaires mutualistes, au nom de tout le secteur, pour optimiser les conditions offertes aux grandes entreprises comme aux petites », ajoute la nouvelle présidente de la commission sociale et de formation. Les accords récemment signés ont déjà été intégrés à la nouvelle édition de la convention collective de l’ameublement, publiée en mars dernier.
La formation au centre du Pacte de l’Ameublement
Cette nouvelle approche fait de la formation professionnelle un enjeu central du dialogue social, avec ici encore plusieurs accords en cours de demande d’extension ou déjà signés. La formation est un levier stratégique, en effet, pour permettre aux entreprises d’améliorer leur compétitivité, et aux salariés de maintenir leur employabilité, c’est-à-dire l’adéquation de leurs compétences avec les attentes des employeurs. On sait que 30 % des métiers auront évolué d’ici à 2030, et que la révolution numérique, qui permettra de mieux répondre aux attentes des consommateurs, va bouleverser la manière de produire et les compétences des salariés… L’UNIFA a donc décidé de doter notre profession des outils nécessaires pour pouvoir répondre à ces évolutions, dans le cadre d’un Pacte de l’Ameublement, où l’ensemble des partenaires sociaux engagent leur responsabilité pour plus de compétitivité.
[E.B.]