Réunis par des savoir-faire haut de gamme, une dizaine de fabricants exposent sur le salon londonien Decorex, sous l’égide du GEM, avec, pour cible, les architectes et décorateurs de prestige de la capitale britannique. Une initiative qui montre que les entreprises françaises de moyenne et petite taille ont aussi toute leur place à l’export…
Pour la cinquième année consécutive, le salon Decorex – qui ouvre ses portes à Londres du 20 au 23 septembre – accueillera un pavillon français organisé par le Groupe des Exportateurs de Meubles (GEM), réunissant une dizaine d’entreprises sur une surface globale de 200 m² environ (1). Contrairement aux exposants français de Furniture China (se déroulant actuellement à Shanghai), qui ont un profil industriel et visent la distribution et les volumes, les exposants de Decorex sont plutôt orientés artisanat industriel, avec des capacités de production qui peuvent être importantes, mais surtout un savoir-faire traditionnel haut de gamme, associé à une créativité, qui leur permettent de répondre aux attentes du visitorat du rendez-vous londonien, principalement composé de prescripteurs. « Les exposants français présents à Decorex ont pris conscience il y a 6 ou 7 ans que les circuits traditionnels – notamment la distribution française haut de gamme – sont en perte de vitesse, explique Stéphanie Roussin, chargée de mission au GEM, responsable du pavillon français à Decorex. Pour compenser cette perte de chiffre d’affaires, ils ont décidé de développer leur activité auprès des prescripteurs, architectes d’intérieurs, décorateurs, qui travaillent à l’international. » C’est là que réside l’intérêt du salon londonien : Decorex est une petite manifestation sélective, qui réunit 400 exposants dans un lieu de prestige, et attire 23 000 visiteurs, essentiellement des prescripteurs et décorateurs britanniques. Ce qui ne les empêche pas d’opérer dans le monde entier :
« Londres accueille un grand nombre de cabinets d’architecture et de décoration, qui travaillent notamment pour une clientèle fortunée liée à la City et à la nouvelle économie, pour laquelle ils réalisent des intérieurs privés, et pour les investisseurs qui sont actifs dans le contract au plan international, ajoute Stéphanie Roussin. C’est sur ce marché international du luxe que les fabricants français peuvent tirer leur épingle du jeu. »

Cultiver savoir-faire et identité
Conformément au souhait des organisateurs, Decorex se caractérise par des stands de taille réduite, un format court où doit s’exprimer l’ADN de l’entreprise : « Ce salon est pour nous une vitrine de notre culture de l’ébénisterie, où nous n’exposons pas de gammes complètes, mais des pièces exceptionnelles qui montrent ce que nous savons faire en matière de finitions décoratives et créatives, et de sur-mesure », explique Drazen Babic, directeur général de Grange. L’entreprise exposera cette année, pour la troisième fois à Londres, avec le double objectif de développer son activité dans le contract, et de faire la promotion de son flagship londonien, un lieu qui lui permet de recevoir ses clients architectes d’intérieur, et d’assurer une présence permanente sur le marché britannique. Si elle n’est pas sur le pavillon France cette année, Moissonnier a cependant exposé sur Decorex lors des dernières éditions, ce qui lui a permis de développer sa présence sur le marché britannique et de travailler aujourd’hui sur des projets dans la distribution sélective en Angleterre.
[F.S.]
(1) Alki, Allot, Atelier Alain Ellouz, Burov, Collinet, Grange, Objet de curiosité, Perrouin, Petite Friture, Treca Interiors Paris,