Le conseil d’administration du groupe norvégien Ekornes – auquel sont intégrés Stressless, mais aussi Svane et IMG – a annoncé hier, mercredi 23 mai, avoir noué un accord avec le groupe chinois Qumei Home Furnishing Group Co Ltd ; il recommande, ainsi, à l’unanimité, d’accepter l’offre émise par cet acteur chinois, qui veut en acquérir les actions à 139 couronnes norvégiennes (soit environ 14,65 euros) : un montant qui représente une prime de 28,4 % sur les 60 derniers jours jusqu’au 22 mai… Les actionnaires détenant 25,65 % (parmi lesquels Nordstjernan AB, Stian Ekornes et d’autres membres de la famille éponyme, Nils Gunnar Hjellegjerde…) ont déjà fait savoir qu’ils acceptaient cette proposition. “Après avoir soigneusement passé en revue et évalué les conditions générales de l’offre, le conseil a conclu qu’elle était résolument attractive pour les actionnaires, l’entreprise et les salariés” déclare par ailleurs Nora Larssen, présidente du conseil d’Ekornes.

Le site Ekornes de Sykkylven.
Qumei offrira “de belles opportunités de croissance”…
“Qumei est l’un des principaux groupes d’ameublement chinois, avec 850 magasins, explique le PDG du groupe norvégien Olav Holst-Dymes. Il offrira de belles opportunités de croissance à Ekornes, car nous profiterons ainsi de ses compétences, et notamment de sa connaissance du marché chinois, pour y faciliter et accélérer l’accès de nos produits”. Une stimulation des ventes sur ce marché chinois permettrait, en effet, d’augmenter considérablement la production en Norvège… sachant que Qumei envisage d’ouvrir 500 magasins supplémentaires et 1 500 à 2 000 “shops in shop” au cours des cinq prochaines années ! Le site principal d’Ekornes, implanté à Sykkylven, sera donc maintenu, tout comme les autres unités de production nord-américaine, thaïlandaise et vietnamienne.
… mais “pas question de déplacer la production de ces marques internationales en Chine”
Ekornes poursuivra en effet ses activités de manière indépendante, puisqu’il n’est “pas question, à ce jour, de déplacer la production de ces marques internationales en Chine”. Comme l’explique en effet Ruihai Zhao, président du conseil et DG de Qumei, le groupe chinois maintiendra les installations existantes d’Ekornes – et y investira – tout en travaillant étroitement avec lui pour le faire profiter de ses avancées sur les plans technologique, du marketing, etc. “Nous nous engageons à poursuivre et augmenter les investissements en R&D via le site de Sykkylven, mais aussi ailleurs, avec pour objectif d’aller encore plus loin dans le développement des produits des différentes marques d’Ekornes” avance-t-il.
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Un peu plus d’un an de réflexion
Qumei avait fait une première approche auprès du groupe norvégien il y a un peu plus d’un an : depuis, les deux acteurs se sont rencontrés régulièrement, et les dirigeants d’Ekornes se sont notamment rendus en Chine visiter les installations de celui qui devient aujourd’hui son acquéreur, afin de constater “la capacité de Qumei à développer des produits et des concepts marketing fructueux”, ce qui permettra ainsi au fabricant norvégien de “continuer sur la voie du succès” avec ce nouvel acquéreur… ” Nora Larssen avance : “Les deux entreprises occupent la même place et on la même vision du marché ; leurs compétences et leurs stratégies industrielles sont évidentes. Il y a donc une grande logique à combiner ces deux savoir-faire et capacités, notamment pour installer Ekornes comme l’un des leaders du mobilier domestique, et ainsi continuer d’étendre son positionnement sur le marché mondial”.
De son côté, Qumei déclare, avec cette opération, faire “un premier pas crucial” dans sa stratégie mondiale : “Nous attendons avec impatience de présenter les marques d’Ekornes au marché de l’ameublement chinois, qui connaît actuellement une croissance fulgurante”, souligne le DG du groupe chinois.
Pour l’heure, Qumei aurait l’intention de faire part de son offre à tous les actionnaires du groupe. Si l’acteur chinois reçoit, en retour, des offres pour détenir 55,57 % des actions, la transaction sera finalisée… Un accord pourrait être conclu en juillet.
Ekornes, aujourd’hui, réalise 3,2 milliards de couronnes de ventes, soit environ 330 millions d’euros (chiffre 2017), et emploie près de 2 150 personnes.