
Le Salon IMM
Pour son édition 2015, les organisateurs du salon de Cologne – qui, cette année, se tenait en parallèle avec LivingKitchen – avancent un « succès », dévoilant une fréquentation professionnelle en hausse de 3 %. Le salon confirme son statut de rendez-vous international : pour bon nombre d’exposants – français, notamment – l’Imm sert en effet à capter une clientèle venue d’autres horizons.
Le dimanche 25 janvier, après une semaine d’ouverture, les salons Imm et LivingKitchen (qui, pour ce dernier, se tient toutes les années impaires, en alternance avec Eurocucina) ont fermé leurs portes sur une fréquentation globale de 146 000 visiteurs, venus de 138 pays, dont 102 000 professionnels : de dernier chiffre représente une augmentation de 3 % par rapport à la session 2013, date de la dernière édition de LivingKitchen. « Ce résultat devrait encore augmenter l’attrait international de ces deux salons de Cologne, commente Gerald Böse, pdg de la Koelnmesse, en charge de l’organisation des manifestations. C’est par ailleurs un excellent signal pour la foire de Cologne, qui confirme la performance du salon combiné Imm et LivingKitchen, comme atout marketing ». Les deux manifestations proposaient une offre globale de près de 1 300 exposants – répartis sur 280 000 m² bruts – dont 215 positionnés sur LivingKitchen (voir compte-rendu séparé en page 12 de ce numéro).

Un marché qui repart
Ce « succès » de l’Imm intervient dans un contexte favorable en ce qui concerne le marché du meuble allemand.
Du point de vue de l’industrie, en effet, 2014 a dépassé les attentes des différents acteurs – qui pronostiquaient une relative stabilité – en réalisant un chiffre d’affaires en hausse de 1,5 %, venant ainsi contrebalancer les – 3,7 % enregistrés l’année précédente…
« Cette légère reprise est essentiellement due à l’augmentation de la demande intérieure, qui elle-même repart de nouveau grâce aux bons chiffres de la construction relevés sur 2014 [+ 212 600 logements entre janvier et septembre 2014, soit + 5,2 % par rapport à la même période en 2013, ndlr]» explique Dirk-Uwe Klaas, directeur général du VDM (Verbandes der Deutschen Möbel-industrie), l’homologue allemand de notre Unifa. Il faut dire aussi qu’outre-Rhin, le développement des salaires et la baisse des prix de l’énergie contribuent à augmenter le revenu disponible des ménages…
Concernant les exportations de meubles, l’Allemagne voit quelques débouchés prendre de l’ampleur, comme les Pays-Bas, la Grande-Bretagne et plusieurs zones d’Europe de l’Est ; même les Etats-Unis voient leur part augmenter (voir encadré). A l’inverse, les conditions restent difficiles avec son marché le plus important – la France – ainsi que la Chine et la Russie (ceci étant essentiellement dû, pour cette dernière, à la situation politique actuelle). « Mais nous demeurons persuadés que les efforts fournis par les fabricants de meubles allemands vis-à-vis de l’export continueront de porter leurs fruits, car nous avons beaucoup promu, dans le passé, la qualité, le design et la fiabilité (logistique, notamment) de leurs produits » avance Dirk-Uwe Klass, qui précise par ailleurs que désormais, le meuble « made in Germany » est tout autant reconnu que la cuisine. « Les entreprises ne cessent d’optimiser leurs procédés pour être toujours plus compétitives, et malgré cela, les tarifs restent relativement stables, pour offrir des produits au rapport qualité / prix optimal. C’est très certainement cela qui les aidera à se maintenir dans un marché très concurrentiel ».
Ainsi, pour les industriels, le défi majeur, pour cette année, est de « renforcer l’image positive du meuble allemand à l’étranger, mais aussi à l’intérieur ». Le VDM prévoit, pour 2015, une industrie du meuble allemande à + 1 % ou 2 %.
Du côté de la distribution, l’évolution par rapport à 2013 atteint + 1,8 % (tous secteurs confondus : meuble meublant, cuisine et agencement), pour un chiffre d’affaires total de 31,3 milliards d’euros… qui ne devrait pas diminuer en 2015 selon le BVDM. « Les effets de la conjoncture et de toutes les mesures imposées par l’Europe pèsent bien évidemment sur la branche, commente-t-on chez l’équivalent de notre Fnaem. Mais les Allemands montrent toujours un grand intérêt pour l’habitat et la décoration, et consomment davantage qu’ils n’épargnent. Par ailleurs, ici, la peur de perdre son emploi est minime : c’est la raison pour laquelle les consommateurs sont moins frileux pour se lancer dans de gros achats… »
En ce qui concerne la structure de la distribution, rappelons que les centrales d’achats pèsent très lourd en Allemagne, puisqu’elles représentent 60 % du chiffre d’affaires global de la branche, et concernent 80 % des points de vente : « Petites et moyennes entreprises peuvent travailler avec succès grâce à ces centrales ». C’est la raison pour laquelle la décision récente, prise par XXXLutz, de quitter la centrale Begros pour créer Giga X (voir CM&H n° 2586, daté du 23 janvier dernier) a eu un retentissement tel qu’on peut l’imaginer dans ce secteur de la distribution de meubles allemande… Une distribution qui ne cesse de se concentrer : à ce jour, les dix premiers acteurs génèrent 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit 48 % du total de la banche ;
une proportion qui devrait atteindre plus de 50 % d’ici 2020, selon les estimations du BVDM. Aujourd’hui, la cuisine est la famille de produits générant le plus de CA (28 % du total de la distribution), suivie des sièges (18 %), et des chambres à coucher et salons (12 % chacun). La distribution du meuble allemande comprend aujourd’hui 9 000 points de vente, et réunit 100 000 employés.
Lire l’article sur le partenaire du salon « LivingKitchen: succès confirmé»