Sans attendre la publication du prochain panorama annuel de la distribution européenne d’ameublement – prévue vers juin prochain -, il semble utile de consacrer un article, dès à présent, au groupe XXXLutz. Les multiples acquisitions effectuées par ce dernier, en effet, au cours des derniers mois, font désormais de lui le nouveau numéro deux européen de l’ameublement et, selon nos confrères de Möbelmarkt, le numéro un allemand… devant Ikea.
A date, le groupe autrichien, dirigé à travers deux fondations (WSF et LSF) par Andreas Seifert et sa famille, emploie, selon nos derniers calculs, 25 700 salariés dans près de 900 magasins d’ameublement et une quinzaine de site de vente en ligne, implantés dans quinze pays européens. Il réaliserait, selon nos estimations et en consolidé de l’ensemble des enseignes en toute ou partie contrôlées, entre 8,5 et 9 milliards d’euros de chiffre d’affaires (en incluant la totalité du CA de But détenu à 50 %).
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+ de 2,3 Mds€ de CA générés par les acquisitions
Selon nos décomptes, le groupe exploite actuellement 98 magasins sous l’enseigne XXXLutz, 73 Mömax, 73 Möbelix, 125 Poco, 302 But, 5 Aiko et 5 Mobbo (chaine bulgare détenue à 67 % à travers son holding est européen XLCEE), ainsi que les Möbelzentrum de Pforzheim et de Zurbrüggen (détenus à 50 %).
Au terme de ses emplettes réalisées en 2019, il convient désormais d’ajouter à cette liste les 22 magasins Kika d’Europe de l’Est, les 24 magasins suisses sous enseignes Pfister, Hubacher, Egger, Svoboda et Interio, sans oublier 126 magasins Roller et 8 magasins Tejo, contrôlés à 50 % avec l’allemand Tessner.
Ces acquisitions représentent, à elles seules, plus de 2,3 milliards de CA et 3 500 salariés ; elles ont participé à une croissance du chiffre d’affaires du groupe de 15,9 % en 2019, selon un récent communiqué de ce dernier.
Aujourd’hui, le groupe est solidement implanté en Autriche, en Allemagne et en Suisse – pays dans lesquels il occupe, la plupart du temps, une position de leader -, ainsi qu’en France avec But. Ses positions sont également fortes dans un grand nombre de pays d’Europe de l’Est (Pologne, Croatie, Slovénie, Bulgarie, Slovaquie, Tchéquie, Hongrie ) et il « pointe son nez » en Roumanie.
Sa puissance d’achat est quant à elle renforcée au travers de la centrale d’achat GIGA X, à laquelle adhèrent d’autres distributeurs indépendants du groupe.

Le groupe autrichien se déploie à travers près de 900 magasins d’ameublement et une quinzaine de site de vente en ligne, implantés dans quinze pays européens.
De nouvelles acquisitions ?
Les ambitions du groupe pourraient ne pas s’arrêter en si bon chemin, et des rumeurs de nouvelles acquisitions en Suisse, en Espagne, en Allemagne et en Scandinavie persistent depuis plusieurs semaines… L’avenir dira si ces dernières se traduiront en actes, et dans quelle mesure. Mais une chose est d’ores et déjà certaine : la course à la concentration européenne est confirmée et s’est significativement accélérée en 2019. Toutes ces opérations capitalistiques modifieront significativement le top 30 européen dont Le Courrier publiera une version actualisée vers juin.