En octobre dernier avait lieu, à Montréal, la première édition du Sommet Mondial du Design. A cette occasion, l’exposition nomade du VIA, « No Taste for Bad Taste, so Starck, so Bouroullec… so le French Design » fut présentée. L’occasion de revenir sur un événement qui porte à l’international les couleurs du mobilier français.

Après ses deux premières escales à Milan durant le Salon du Meuble puis à Venise pendant la Biennale d’art contemporain, l’exposition « No Taste for Bad Taste » – organisée par le VIA et soutenue par l’Institut Français – a migré au Canada, en octobre dernier, à l’occasion du Sommet Mondial du Design de Montréal. Pendant dix jours, des professionnels du monde entier s’y sont réunis pour questionner le rôle du design dans les changements qui affectent notre planète et nos sociétés. Industriels, designers, architectes, urbanistes, paysagistes, etc. ont participé au congrès et visité « l’Exposition » au sein de laquelle la manifestation du VIA a occupé une place de choix.
Du mobilier-symbole
Pensée comme un vecteur de l’art de vivre à la française, « No Taste for Bad Taste », dont le sous-titre « so Starck, so Bouroullec… so le French Design » est révélateur, se veut une exposition symbolique. En termes de contenu, d’abord, puisqu’elle rassemble 40 pièces maîtresses de la création mobilière française, classées en dix « valeurs » : art de vivre, créativité et industrie, élégance et touche de luxe, innovation durable, audace, savoir-faire, équilibre, héritage, ouverture culturelle et panache. En termes de procédés également, puisque ces produits ont été choisis par un comité scientifique composé de 40 personnalités, parmi lesquelles matali crasset, Jean-Michel Wilmotte, Mathieu Lehanneur, Michel Roset, Amélie du Passage ou encore Olivier Perruchot. En termes géographiques enfin, grâce à son itinérance qui lui permet de s’illustrer lors de grands rendez-vous internationaux des secteurs du design et de l’ameublement.

La forme de l’exposition ne fait pas exception à sa force symbolique. C’est en effet Jean-Charles de Castelbajac, à lui seul emblème de l’art de vivre à la française, qui a conçu la scénographie et l’identité graphique de « No Taste for Bad Taste », tout en bleu, blanc et rouge… et en poésie. A chaque « valeur » son blason et sa tente – allusion à la vocation nomade de l’exposition mais aussi à « l’élégance de l’éphémère », comme le rappelle Jean-Charles de Castelbajac dans le catalogue de l’exposition édité par Intramuros.
L’ADN du french design
On déambule ainsi d’une tente à l’autre, des canapés Ploum de Ronan et Erwan Bouroullec chez Ligne Roset et Borghese de Noé Duchaufour-Lawrance chez La Chance, à la table d’appoint Baobab de Ionna Vautrin chez Moustache, en passant par le fauteuil Ora Gami de Ora Ïto chez Steiner ou le siège Ben Hur de Jean-Paul Gaultier chez Roche Bobois. En quelques mots, Jean-Paul Bath, Directeur Général du VIA, résume : « Dévoiler l’ADN du French Design en 40 pièces, donner à voir comment il se ressource indéfiniment dans ses 10 valeurs historiques, offrir autant d’expériences d’art de vivre à la française, telle est l’ambition du VIA en cette exposition chorale, généreuse et poétique. »
Au mois de décembre, « No Taste for Bad Taste » restera outre-Atlantique et posera ses valises à Miami à l’occasion d’Art Basel et de Design Miami, avant de poursuivre son parcours itinérant jusqu’en 2020.