Marché, recyclage, études, innovation, communication… Les Rencontres 2017 de l’Association pour la Literie, organisées au début de l’été à Paris, ont réuni de très nombreux acteurs du secteur pour des exposés et échanges passionnants sur des thématiques diverses. Cette année, les participants ont notamment pu découvrir la stratégie Océan Bleu, appréhender les possibilités qui s’offraient à la literie en matière d’objets connectés… et faire la connaissance du robot Pepper.

Gérard Delautre, président de l’APL, et le robot Pepper, invité particulier de cette édition 2017…
L’énumération des faits marquants et démarches concrétisées sur l’année qui vient de s’écouler, autrement dit depuis la précédente édition des « Rencontres », est toujours un bon moyen de jauger la riche activité de l’APL. C’est ainsi en se concentrant sur cela que Gérard Delautre, président de l’Association, a choisi d’ouvrir cette session 2017, organisée le vendredi 30 juin dernier à Paris. Et ces actions ont essentiellement concerné la communication, qui est le « nerf de la guerre » pour un secteur aux nombreux enjeux tel qu’est celui de la literie : « Depuis l’année dernière, à cette même date, nous avons changé de fournisseur pour le digital, fait appel à une nouvelle agence de relations publiques, mené une campagne radio – avec spots et directs – sur RMC, organisé la 17e Journée du Sommeil… » Des opérations de communication dont nous rendons compte régulièrement dans Le Courrier, et qui se prolongeront bien évidemment sur les prochains mois [voir plus bas]. Cette actualité concerne aussi l’arrivée régulière de nouveaux membres, et plus précisément, depuis ce 1er juin 2017, celle du groupe Adova avec ses trois marques literie (Dunlopillo, Simmons, Treca).

Le nouveau conseil d’administration de l’Association.
Un marché « en plein mouvement »
Les Rencontres de l’APL intègrent systématiquement un tour d’horizon de la conjoncture actuelle, avec une intervention de l’IPEA. Christophe Gazel, son directeur général, s’est appuyé sur la dernière version de l’étude réalisée par l’organisme (Le marché de la literie en France, 2014 – 2016) pour livrer quelques éléments clefs à l’assemblée. Si le marché de la literie a observé une croissance continue ces dernières années – ce qui n’est pas le cas de l’ameublement en général, même si 2015 et 2016 ont été dans le vert – les premiers mois de cette année ont été turbulents, et l’incertitude persiste. « Ce qui est sûr, c’est qu’une phase de réorganisation de votre marché s’est amorcée depuis janvier » a-t-il souligné, insistant également sur les mutations continues et l’hétérogénéité de la structure de la populations française – et donc des acheteurs potentiels de literie –, du parc de couchage en France et des circuits / méthodes de distribution du produit literie (associations fabricants – distributeurs, rôle des spécialistes face à la grande distribution, présence des pure players d’Internet, etc.) La nouvelle étude passe en revue, de manière très pointue, l’ensemble de ces facteurs et enjeux.

Eco-Mobilier : croissance de la collecte, le « challenge » des compléments
Comme de tradition, un point sur les avancées d’Eco-Mobilier est dressé chaque année dans le cadre de ces Rencontres APL. Cécile des Abbayes, directrice d’études au sein de l’éco-organisme, a rappelé qu’au global (sur tous les éléments de mobilier), ce sont 366 000 tonnes opérationnelles de meubles qui ont été collectées, soit une tonne sur trois. Actuellement, le territoire dispose d’environ 3 030 points de collecte (un nombre multiplié par dix en quatre ans) et 630 contrats sont signés avec les collectivités, ce qui permet de couvrir 85 % de la population. Concernant la literie plus précisément, Cécile des Abbayes a tenu à souligner que sur cette année 2016, 9,6 millions d’articles de literie avaient été mis en marché, dont 6,4 millions de matelas… ce qui a représenté, pour cette catégorie de produit spécifique, une croissance de 3,3 % par rapport à 2015. Les matelas de taille inférieure ou égale à 120 cm ont diminué, à l’inverse des dimensions égales ou supérieures à 140 cm qui ont, elles, augmenté ; côté matériaux, la mousse est le seul matériau à avoir progressé (+ 4,2 %), au détriment du ressort (- 7,1 %) et du latex (- 1,7 %). « Ces données qui concernent la mise en marché sont très importantes, car elles nous permettent d’anticiper le type de déchets que nous aurons dans une dizaine ou une quinzaine d’années, et donc d’adapter nos moyens » résume la directrice des études.
En 2016, sur les 366 000 tonnes de mobilier collectées, 91 % ont été valorisées, soit 58 % recyclées et 33 % utilisées pour l’énergie, par exemple en étant brûlées pour servir de combustible… « Nous allons bientôt être capables de fournir à chaque entreprise fabricante de meubles l’économie de CO2 dont elle est ainsi à l’origine » promet Cécile des Abbayes. Le développement du recyclage des matelas, et désormais couettes et oreillers suite à un appel à projets lancé en juin [voir CM&H n° 2696, daté du 16 juin 2017], c’est l’objet du Challenge 2017 Eco-Innovation. Actuellement, les sept sites de démantèlement des matelas répartis dans le pays dégagent mousses, métal, latex, textiles piqués, feutre, coton et autres matières de rembourrage (laine, crin…) destinés ensuite à être valorisés ; en ce qui concerne les produits de complément, un grand projet est donc lancé pour accélérer le développement de technologies innovantes et de nouveaux débouchés industriels pour le recyclage de ces matières… « Nous tablons sur le développement de nouveaux produits utilisant ces matériaux – isolants, revêtements sportifs, etc. – ou sur l’élaboration de nouvelles matières, obtenues par dépolymérisation, recyclage chimique, etc. » précise Cécile des Abbayes.
Voir aussi : la galerie photos de cette matinée !
L’innovation, encore et toujours…
Autre volet de ces Rencontres APL, le sujet crucial de l’innovation, et pour cela, Alban Eral, du groupe Axessio, est venu expliquer la manière dont ce pôle stratégies d’innovation peut accompagner les grands groupes qui le souhaitent à créer, mettre en œuvre et rendre possible leur innovation : « Nous fédérons les écosystèmes innovants, notamment pour mettre en œuvre la stratégie Océan Bleu, dont nous sommes experts reconnus ». La stratégie Océan Bleu est une méthode d’innovation permettant de s’affranchir du jeu de la concurrence, en créant un espace de marché Océan Bleu, par l’innovation sur la valeur pour le client. Prenant l’exemple du Shadow Comex de l’Ameublement Français, lancé pour révolutionner l’aménagement de bureau et d’espace en entreprise, on pourrait imaginer une démarche similaire appliquée à la literie…
Il est revenu, d’autre part, à Matthieu Deldicque de dresser un exposé sur les solutions connectées conçues pour la chambre, et dont la vocation première est d’améliorer le sommeil en fonction / à l’aide d’autres paramètres extérieurs. Ce chef de groupe marketing chez Terraillon a présenté l’appareil « Homni » à l’assemblée, enrichi d’un capteur de sommeil et d’une application, qui permet de comprendre, d’analyser et donc d’optimiser son sommeil.
Jean-Marc Barbier, du FCBA, s’est quant à lui penché sur la thématique de l’impression 3D, en faisant un panorama des technologies existantes, des nouvelles matières imprimables dans de nouveaux formats, des usages…
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