Le PDG de l’enseigne détaille les différents volets de la stratégie adoptée pour les prochains mois – But devrait notamment s’approcher de la barre des 300 magasinsd’ici la fin de l’année – après être revenu rapidement sur la médiation menée avec le groupe Cauval la semaine dernière.

Frank Maassen : « 40 % de l’offre de But en meubles est made in France »
Revenons brièvement sur l’épisode de ces derniers jours… Pour resituer les choses, pouvez-vous nous rappeler quel rang occupe But parmi les clients de Cauval ?
Si l’on considère uniquement la literie, But génère environ 25 % du chiffre d’affaires du groupe Cauval : nous sommes donc leur deuxième client après Conforama.
Pouvez-vous nous donner davantage de détails sur le déroulement de la médiation et les accords qui en sont ressortis ?
Je ne peux malheureusement vous donner de détails, car les discussions que nous avons eues doivent rester confidentielles, c’est ce qui a été convenu avec les médiateurs. Je peux juste vous dire que nous avons mis fin à nos différends, et trouvé un bon équilibre pour continuer notre relation sur de bonnes bases. Evidemment, pour But, cette relation est importante : comme vous le savez, la literie est, depuis plus d’une dizaine d’années, la locomotive du marché du meuble, c’est un secteur vital pour nous… Nous n’avions pas du tout l’objectif de nous séparer des produits Cauval, mais il était au contraire nécessaire de remettre nos rapports sur de bonnes bases. Nous avons eu des problèmes de livraison… à cause de soucis internes à Cauval. Maintenant, ces problèmes vont être réglés, et je suis optimiste concernant l’avenir : nous allons pouvoir continuer d’entretenir de bonnes relations, comme celles que nous avons eues dans le passé. Dans ce contexte-là, nous sommes très sensibles à avoir de bonnes marques, à la bonne qualité des produits fabriqués en France… Et sur ce plan, Cauval est tout à fait capable d’accompagner la croissance de notre enseigne.
Justement, chez But, quelle est votre position sur le « fabriqué en France » ? Quelle part de votre référencement représentent ces produits ?
Cette notion devient de plus en plus importante pour nos clients… donc pour nous aussi. Il y a des familles de produits où presque la totalité de notre gamme vient de l’Hexagone : c’est le cas de la literie, par exemple. En termes de meubles, beaucoup de canapés et de séjours viennent de France également… Si nous avons l’opportunité d’acheter à des fabricants du pays avec un bon rapport qualité / prix, nous le faisons. Aujourd’hui, en meubles, les industriels français représentent déjà 40 % de nos fournisseurs. Dans les magasins, nous mettons évidemment cette origine en avant. Il faut aussi reconsidérer cela dans le contexte du dollar… Les produits français fabriqués dans l’Hexagone deviennent de plus en plus compétitifs, c’est très intéressant.
Aujourd’hui, le meuble / déco représente environ 70 % des ventes totales de But, le reste étant lié à l’électroménager. Cette proportion est-elle idéale, ou faut-il la réajuster ?
Nous avons, depuis des années, un mix entre tous ces secteurs de produits. Les proportions ont, progressivement, un peu évolué : rappelons que nous avons eu également, il y a quelque temps, des produits gris… Aujourd’hui, les meubles et la décoration génèrent une marge supérieure à celle de l’électroménager ;
néanmoins, nous avons une bonne crédibilité, des compétences certaines sur ces produits blancs, ainsi qu’en brun, et nous gagnons des parts de marché. Ainsi, malgré la sévère compétition sur ces secteurs, cette offre, chez But, se porte bien, et nous avons toujours trouvé l’équilibre pour avoir des produits d’appel, susceptibles d’amener de la fréquentation. Les produits blancs, et surtout bruns, sont en effet vecteurs incontestables de trafic, c’est la raison pour laquelle ils vont rester importants pour nous. De l’autre côté, nous voulons absolument continuer notre croissance en meuble et déco : nous allons progresser en taux absolu par rapport au chiffre d’affaires total, mais certainement pas avec l’objectif de supprimer l’électroménager.
Pouvez-vous faire un point sur les objectifs de développement des différents formats ?
Nous sommes actuellement à un peu plus de 280 magasins en France, tous formats confondus : il est question de s’approcher des 300 unités – sans toutefois les atteindre, je pense – à la fin de cette année. Notre croissance, en 2015, sera portée par des magasins au format classique, qui seront plutôt de taille importante :
cette démarche intervient après une année 2014 où le focus était plutôt sur le développement du Cosy (avec la transformation des points de vente Sésame et Maga). Nous avons récemment repris 8 magasins du groupe Mobilier Européen : 2 ont été intégrés sur 2014, et 6 autres – tous situés en Ile-de-France – vont l’être avant la fin de l’exercice en cours, autrement dit d’ici fin juin : ils intègreront ainsi la bonne dizaine d’ouvertures prévues d’ici décembre. Ces points de vente, anciens Fly et Atlas, sont plutôt de taille importante donc tous destinés à passer sous notre format classique, vont venir renforcer notre croissance : l’un d’entre eux – celui de Claye-Souilly, en Seine-et-Marne, va par exemple être inauguré la semaine prochaine, sur une surface d’environ 7 000 m2.