« Le rapprochement avec Aquinos, meilleur moyen pour pérenniser l’entreprise »
CM&H : Depuis quand, et comment avez-vous pris cette décision ?
Gilles Silberman : Cela fait un certain temps que nous y pensons. Il fallait déjà restructurer l’entreprise, ce qui, aujourd’hui, est fait, et nous devons maintenant bâtir son avenir, et penser au moment où je devrais quitter mes fonctions. La décision de recruter un directeur général allait en ce sens : aujourd’hui, Jean-Louis Baillot étant parti [il avait été nommé DG opérationnel du groupe en décembre 2014, ndlr], j’assume moi-même ce poste, mais dans le cadre de du rapprochement avec Aquinos, nous pourrions nommer une nouvelle personne à cette fonction.
Pourquoi vous êtes-vous tourné vers Aquinos, précisément ?
Il y a plusieurs raisons.
Tout d’abord, Cauval et Aquinos sont deux entreprises similaires. Rappelons que nous avons repris Dumeste dans les années 90, spécialisé dans la fabrication de canapés. Ainsi, nos activités dans le secteur du siège sont ancrées historiquement. Avec Aquinos, qui est lui aussi un fabricant de canapés et literie, nous avons donc des cultures comparables, d’autant que nous sommes aussi deux entreprises familiales, qui s’inscrivent dans la durée… Autrement dit, avec ces points communs, Aquinos et Cauval sont deux entreprises industrielles qui se comprennent. Et chez Cauval, nous avons fait le choix de nous tourner vers un industriel, justement, plutôt que vers un fonds d’investissement.
Par ailleurs, nous n’avions pas accès aux marchés de l’Espagne et du Portugal, très spécifiques et difficiles à pénétrer… autant qu’ils sont cruciaux. Il était important pour le groupe Cauval, en effet, d’y être présent, mais il n’y avait jusque-là pas de véritable légitimité : cela va désormais être le cas, grâce à ce rapprochement avec un fabricant local. En somme, Aquinos s’est révélé le partenaire idéal.
Nous sommes sur des métiers de proximité, dans un monde qui évolue sans cesse : il faut être présent sur le terrain, et / ou donner des moyens et pouvoirs à ceux qui sont sur le terrain. C’est exactement ce que nous faisons avec Aquinos.
Quelles incidences aura ce rapprochement sur la fabrication des produits Cauval en France ?
La fabrication française est plus que jamais une force pour le groupe : actuellement, nous finalisons les accords pour avoir la disponibilité des usines de Limay et Porcheville, dans les Yvelines, à la place du site de Mantes-la-Jolie, qui doit être vendu. Ces derniers temps, en effet, nous avons procédé à la modernisation de l’ensemble de l’outil industriel du groupe… Ce partenariat avec une société portugaise permettra aussi, pour des produits ne résistant pas aux coûts d’exportation, d’être fabriqués localement.
Voir aussi : LE PORTUGAIS AQUINOS ENTRE AU CAPITAL DE CAUVAL