L’édition 2017 du salon du Grand Ouest a fermé ses portes sur une baisse de fréquentation de 15 %, résultant principalement d’une diminution de l’offre (60 exposants). Malgré tout, pour les « fidèles », les affaires semblent avoir été globalement satisfaisantes, et le rendez-vous, qui bénéficie incontestablement d’un calendrier optimal, demeure également un lieu d’échanges convivial. Autant de raisons qui incitent les organisateurs à non seulement maintenir, mais redynamiser ce salon nantais, jugé parfaitement complémentaire à celui de Paris… mais, avant tout, contribuant tout simplement à « faire vivre la profession ».

Evidemment, l’annonce du nombre d’exposants définitif, quelques semaines auparavant, pouvait laisser présager un tel bilan : l’offre de cette édition 2017 du salon de Nantes allait encore être diminuée, avec tout juste une soixantaine de marques attendues, réparties dans trois halls du Parc des Expositions de la Beaujoire. La tentative des organisateurs d’étoffer l’exposition avec des fabricants de mobilier de cuisine avait finalement été avortée, faute de candidats… Pourtant, ce rendez-vous du Grand Ouest possède encore une belle offre d’exposants étrangers (Portugais, Italiens, Danois et Belges), avec très exactement 23 stands cette année, et continue d’enregistrer des premières participations ou des retours (à l’image de la Française SCIAE). Mais cette édition 2017, organisée la semaine dernière, du dimanche 5 au mardi 7 février, n’a attiré, selon les chiffres du bilan officiel, qu’un peu plus de 2 000 visiteurs.
Voir aussi « CE SONT LES FABRICANTS QUI DÉCIDERONT DE LA PÉRENNITÉ DU SALON DE NANTES »
Des affaires et du relationnel…
En dépit de cette fréquentation en baisse, bon nombre des exposants de Nantes choisissent de rester fidèles au rendez-vous, année après année, parce qu’ils continuent néanmoins de conclure des affaires dans un climat détendu et chaleureux – pour un investissement modique – mais aussi, tout simplement, parce qu’ils n’envisagent pas de « ne pas être là ». C’est le cas de Lionel Faure, dirigeant d’Axel Confort : « Cette édition 2017 aura été globalement « molle ». Je pense sincèrement, même si j’ai rencontré quelques clients – et ce côté convivial est toujours appréciable – que j’aurais pu faire les mêmes affaires si je n’avais pas exposé. Malgré tout, je considère qu’il faut être là, il faut soutenir le salon, qui reste un événement de notre profession : il n’y en a plus beaucoup ». Medhi Girardeau ne semble pas, non plus, se poser la question : « En ce qui nous concerne, cette session aura été moins bonne que les précédentes. Mais ici, nous prenons le temps de discuter, de nous « poser » avec les clients ». Sur le stand du Vendéen, le dimanche semble tout de même s’être distingué, et une certaine affluence était encore constatée le dernier jour (mardi).

La nouvelle gamme “Mistral” de Girardeau, dévoilée sur cette édition de Nantes.
Le relationnel est également un argument pour un autre « local de l’étape », Thierry Minet : « Nantes reste un petit salon, mais toujours convivial, et nous continuons d’y faire du business ». Chez Technilat, « on se doit également d’être à Nantes, et ce depuis toujours » : Patrick Réguillon en a par ailleurs profité pour mettre en avant, de nouveau, la nouvelle collection « Terres d’Aubrac », qui avait remporté un franc succès à Paris [voir encadré et page X]. Autre fidèle de la manifestation, le Belge Varam, qui continue d’exposer à Nantes malgré l’absence de la collective du Belgofurn, et y trouve toujours son compte : « Nous avons très bien travaillé le dimanche : une bonne chose, car le lundi a ensuite été très moyen » résume Alex Vanraes. Sur le stand du Landais Decopin, François De Coninck, même s’il déplorait un sérieux manque de fréquentation, reconnaissait avoir reçu quelques clients aux profils variés (centrales, tradis) dont certains venus du Midi ou de la région lyonnaise… Pour d’autres exposants, à l’image de la SCIAE, cette édition 2017 revêtait un enjeu particulier, puisque la société avait décidé d’y exposer dans le cadre de son orientation stratégique actuelle, qui consiste à se « réaffirmer auprès du circuit tradi » ; et sur ce point, cette première participation semble avoir pleinement rempli son objectif, comme le résume Didier Steinmyller : « Nous sommes globalement très satisfaits. Le dimanche, notamment, a été très bon… La gamme Medley a été bien accueillie. En ce sens, Nantes nous aura permis de vérifier notre adéquation vis-à-vis des besoins du marché, et c’est ce que nous recherchions ».

Collection “Medley”, SCIAE.
… mais de sérieux ajustements nécessaires
Malgré tout, aussi convivial soit-il et même s’il permet de générer quelques affaires, la question de l’avenir de ce rendez-vous nantais se posait évidemment chez beaucoup de monde, tant au niveau des exposants que des distributeurs venus les rencontrer. Richard Gries, croisé dans les allées en tant que visiteur – mais ayant eu l’occasion de tenir un stand sur le salon lors des précédentes éditions – résume bien ce dilemme : « Les gens ont l’air content, c’est une manifestation qui semble qualitative, et qui continue de bénéficier de dates stratégiques : c’est d’ailleurs l’une de ses principales raisons d’être. Maintenant, si seulement une vingtaine d’exposants y font de réelles affaires, Nantes trouvera-t-il le moyen de se maintenir ? Chacun sait qu’un salon ne se maintient pas avec vingt locomotives… C’est évidemment caricatural, mais cela traduit bien le fait que le salon doit absolument retrouver de la fréquentation pour perdurer dans de bonnes conditions ».

Manuel Minez (Moshy), qui tenait stand, partage cet avis : « Pour notre part, nous travaillons toujours bien sur les salons, le business se fait. Mais concernant cette édition 2017, cela ne va pas rattraper les clients qui ne sont pas venus. Bon nombre de visiteurs étaient surpris de ne voir qu’à peine 60 exposants, et je pense que d’autres, qui ont réalisé en amont que l’offre allait être restreinte, n’ont finalement pas jugé utile de se déplacer… Beaucoup, par ailleurs, ont été déçus de ne pas voir de la cuisine, comme annoncé ». L’enjeu, effectivement, est de relancer le nombre de visiteurs, et pour cela, il faut de nouveau étoffer l’offre…
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