Après EquipHotel, l’hôtellerie en quête d’un nouveau souffle

Après quatre années sans salon, le secteur de l’hôtellerie et restauration, impacté par la fermeture des établissements pendant de nombreux mois, a souligné l’importance de pouvoir se retrouver lors d’un événement comme EquipHotel. « EquipHotel 2022 a été un succès. Cette édition, sur le thème de l’hospitalité engagée, confirme la montée en gamme de ce salon dédié aux professionnels de l’hôtellerie et de la restauration. La majorité des 1 200 exposants, accueillis du 6 au 10 novembre 2022 Porte de Versailles, ont pu amorcer, développer, voire concrétiser des échanges, contrats ou partenariats. C’est la vocation même d’EquipHotel : être un espace de rencontres B to B. En particulier dans l’incertitude de ces périodes de crises sanitaire et économique », déclare Béatrice Gravier, la directrice d’EquipHotel.

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Une bonne présence du mobilier outdoor

« Nous avons fait un très bon salon, ce qui n’était pas gagné étant donné le contexte, se réjouit Max Flageollet, directeur de Ligne Roset Contract. Nous avons constaté un changement dans le visitorat, avec l’arrivée de nombreux hôteliers indépendants, avec des projets, aux côtés des grands groupes et des architectes d’intérieur. » Selon cet observateur avisé du marché, l’hôtellerie de loisir est en pleine reprise, et évolue vers des aménagements de plus en plus modulaires pour accueillir les familles et les télétravailleurs dans un esprit « lifestyle », d’où un stand où la chambre avait laissé place à un parti pris pour les produits outdoor du groupe, signé de l’architecte d’intérieur Emilie Röz. Cependant, la situation semble nettement moins bonne pour le tourisme d’affaires, qui pâtit de l’essor des réunions en ligne, et de la réduction du nombre de déplacements professionnels. Le mobilier outdoor était d’ailleurs très présent lors de cette édition, à l’image de Sifas, lui aussi très satisfait du salon. « Le marché français se porte bien, de nombreux hôtels de trois étoiles et au-delà investissent, notamment dans les terrasses et espaces extérieurs, ce qui est bon signe pour la suite », déclare son dirigeant Julien Armaroli. D’autres exposants du secteur relèvent un nombre de contacts en baisse, mais plus qualitatifs, à l’image de Fermob, qui a mis en avant son offre d’ensemblier outdoor, dont le catalogue réunit mobilier, une offre de plus en plus large en luminaires – collection Mooon de Tristan Lohner désormais en suspension – et accessoires. Tectona, qui a lancé la nouvelle collection Bambou, en alu thermolaqué imitant cette essence de bois, retient pour sa part un visitorat étranger qui peine à retrouver son niveau d’avant-crise.

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Les fabricants français contract répondent présent

Cette édition 2022 a attiré une petite trentaine de fabricants adhérents de l’Ameublement français, par ailleurs partenaire du salon, ce qui montre leur intérêt non démenti pour les marchés de l’hôtellerie et du contract, demandeurs de produits qualitatifs et haut de gamme. Ainsi, Collinet Sièges et mobilier, fournisseur historique du secteur, a exposé sur un stand de 150 m² toute la profondeur de sa collection et la diversité de ses univers créatifs. Fabricant industriel soucieux de développer sa politique de création de produits et de marque, Sokoa a exposé ses collections de produits « hybrides » pour le contract, à l’image de la gamme d’assises ludiques Emeki, signées de la designer Marine Peyre, qui invite à une position informelle et grand confort. Le fabricant de mobilier en bois massif Dasras, implanté à Méral (Mayenne), a exposé ses collections à destination de l’hôtellerie, une petite année après son rachat par Ateliers Lignartis, une société de la holding Imartis, dirigée par Edouard de Quatrebarbes, propriétaire notamment du site de e-commerce Maison Saulaie.com. « Nous proposons aujourd’hui une gamme complète de mobilier conçu par des designers et made in France, destinés aux établissements haut de gamme », explique Florian Dasras, directeur du développement. La prochaine édition d’EquipHotel, en 2024, permettra de mesurer le chemin parcouru après ce nouveau départ, ainsi que les nouvelles orientations prises par l’ensemble du secteur.

[F. S.]

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Une hôtellerie plaisir qui doit combiner prestations et prix

Commandée par EquipHotel au moment du salon, une étude réalisée par le cabinet CHD Expert – qui a interrogé en ligne un échantillon de 10 000 personnes – permet de mieux cerner les attentes du consommateur en matière d’hôtellerie, et les changements induits par la crise sanitaire et le retour de l’inflation. Premier enseignement, ils veulent que l’hôtel et le restaurant restent synonymes de plaisir : 62 % des sondés préfèrent y aller moins souvent avec le même niveau de prestation, plutôt que de rogner sur la qualité de leur séjour. Ils sont aussi 93 % à accepter une hausse des prix si elle est justifiée et expliquée… et 80 % à apprécier les offres promotionnelles des établissements. Plus que jamais en période de ralentissement économique, le client recherche le meilleur rapport qualité-prix, et redoute le piège à touriste et la nouvelle adresse branchée hors de prix. 94 % des clients se disent sensibles aux initiatives d’un établissement pour l’environnement.

Rechercher la satisfaction client

L’étude montre aussi que la satisfaction client ne se trouve pas forcément où on l’attend. Ainsi au restaurant, le contenu de l’assiette ne représente que la moitié de ce qu’attend le consommateur, qui veut aussi une « expérience » qui passe par la flexibilité dans la réservation (pour 41 % d’entre eux), le renouvellement de la carte (53 %), une carte courte synonyme de produits frais et de saison (35 %), et un conseil émanant du serveur (39 %). De même à l’hôtel, un lit confortable ne suffit plus, les établissements doivent aussi offrir une connexion wifi (pour 55 % des sondés), une qualité d’accueil (51 %), de l’atmosphère et de la déco (36 %), sans oublier une bonne insonorisation pour 45 % d’entre eux, qui ont peut-être prévu de consacrer quelques heures au travail pendant leur séjour. Autres tendances à signaler, 64 % des clients photographient leur plat au restaurant et 61 % leur chambre d’hôtel pour les poster sur les réseaux sociaux, tandis que les services digitaux se développent, notamment chez les Milennials, qui sont 57 % à payer via une application, et 68 % à apprécier les prix réduits liés aux programmes de fidélité.