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8.4.2025

Reemploi : Valdelia joue la carte de la pedagogie

Sensibiliser, expliquer, illustrer par l’exemple… L’exposition éphémère « Il était une seconde fois », organisée par Valdelia du 11 au 13 mars dernier à Paris, a permis de promouvoir, auprès des fabricants et distributeurs de mobilier professionnel, les enjeux du réemploi, et de mettre en évidence les services proposés par l’éco-organisme pour les accompagner dans cette démarche. FRANCOIS SALANNE

Depuis 2013, Valdelia organise la collecte, le réemploi, et le recyclage des déchets d’éléments d’ameublement, des produits d’assise ou de couchage, sans oublier les éléments de décoration textile générés par les professionnels de tous les secteurs d’activité : bureaux, restauration et hôtellerie, collectivités, santé, commerce… Dans ce cadre, cet éco-organisme remplit différentes missions, comme l’information des détenteurs de ces déchets d’ameublement sur les enjeux environnementaux et sociétaux de leur recyclage, et l’organisation de la collecte sur l’ensemble du territoire national (DROM / COM compris). Il garantit également la seconde vie des produits ainsi collectés, et que le traitement qui leur est appliqué est conforme à la réglementation, sans oublier d’assurer la traçabilité complète du parcours suivi par les mobiliers collectés et recyclés. Ceci étant, quatre scénarios se présentent pour le mobilier professionnel qui est collecté par Valdelia. Premier cas de figure : le mobilier est apte à une seconde vie, et il est confié à un réseau national de revendeurs qui le rafraichissent et le revendent d’occasion. Deuxième cas, le mobilier fait l’objet d’un réemploi : ici, il est remis à des partenaires de l’économie sociale et solidaire (ESS) qui le réparent, le nettoie et le cèdent dans le cadre d’une revente solidaire. Dans le troisième cas de figure, nous sommes dans l’upcycling : le mobilier est récupéré par les partenaires artisans de l’éco-organisme, en vue de le transformer en produits nouveaux, à la fois innovants, fonctionnels et esthétiques. Enfin, dans le dernier cas, certains déchets sont destinés au recyclage matière : le mobilier est démantelé, et transformé en matériaux utilisés pour la fabrication de nouveaux produits.

Favoriser et accelerer le reemploi

Parmi ces quatre scénarios, le plus intéressant pour l’environnement est certainement le réemploi, puisqu’il permet de donner une seconde vie au mobilier, en utilisant peu d’énergie – uniquement pour sa réparation ou sa finition quand il le faut – et dans la mesure où le mobilier récupéré se substitue à un mobilier neuf, cela permet d’économiser les gaz à effet de serre émis pour la fabrication de ce dernier. Un certain nombre d’industriels, notamment dans le mobilier de bureau mais pas seulement, ont déjà intégré cette problématique, et mis en place leur propre service de collecte de mobilier usagé, dont ils prennent en charge la révision avant de le remettre en vente comme produit de deuxième vie. Valdelia joue déjà un rôle majeur dans l’écosystème du réemploi, ce que l’éco-organisme a très bien montré en organisant l’exposition éphémère « Il était une seconde fois », qui a eu lieu du 11 au 13 mars dernier dans le Xième arrondissement de la capitale, avec pour cible les fabricants et distributeurs de mobilier professionnel. « Notre objectif est de développer des services toujours plus vertueux, pour accompagner la montée en volume du réemploi, explique Arnaud Humbert-Droz, le président exécutif de Valdelia. Cette exposition a présenté les grands enjeux du réemploi, et également montré par sa scénographie que les meubles de seconde vie et les meubles upcyclés peuvent être de très beaux produits, valorisants pour les espaces professionnels en même temps que vertueux pour l’environnement. » Rappelons que le réemploi est véritablement « boosté » par le vote de la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC) du 10 février 2020, qui oblige les fournisseurs de mobilier, dans le cadre des appels d’offres publics, à proposer 20 % minimum de produits de réemploi.

Espace consacré au mobilier d'hôtellerie.

Une exposition en quatre tableaux

L’exposition a été imaginée en quatre tableaux d’un parcours « immersif », comportant des chiffres-clés et des exemples de produits réemployés, qui permettent de comprendre l’écosystème du réemploi du mobilier professionnel, par segment de marché. Ainsi, sur un total de 100 000 à 130 000 tonnes de mobilier professionnel jeté chaque année, l’espace consacré au mobilier de bureau nous rappelle - ou nous apprend - que le mobilier tertiaire en représente 30 000 tonnes, avec un potentiel de réemploi très élevé. En effet, 39 % des mobiliers de bureau jetés sont estimés en bon état, et peuvent donc être réparés, réemployés ou réutilisés. De même, l’espace consacré au mobilier d’hôtellerie nous informe que ce secteur génère chaque année 20 000 tonnes d’éléments d’ameublement en fin de vie, dont près de 12 000 tonnes sont jetées par les restaurateurs et services de restauration. Sur ce marché, près de 50 % du mobilier jeté présentent un potentiel de seconde vie (réemployés, upcyclés ou occasion).

De son côté, le commerce de détail – qui renouvelle ses agencements de boutiques tous les cinq ans environ – génère 28 000 tonnes de mobiliers usagés, principalement des rangements et étagères pour la présentation des articles en vente, dont on estime que 20 % sont en bon état et pourraient être réparés et réemployés. Enfin, un dernier espace a mis en évidence le mobilier non pas issu du réemploi, mais de l’upcycling, réalisé par des entreprises partenaires de Valdelia à partir de déchets collectés ou internes. A titre d’exemple, on a pu reconnaître Buro, un concept imaginé par Maximum à partir d’une porte cintrée aux deux extrémités qui sont prolongées par des pieds pour se transformer en bureau, et découvrir des rangements modulaires très déco, réalisés par Saônoise de Mobiliers, à partir des chutes de panneaux issues de son activité industrielle. « Chaque meuble réemployé démontre qu’il est possible d’allier économie et responsabilité, conclut Arnaud Humbert-Droz. Cette exposition témoigne de notre engagement, ainsi que de celui de l’ensemble de nos partenaires, à démocratiser le réemploi, tout en rassemblant les acteurs du secteur autour d’une vision commune : l’industrialisation de l’économie circulaire. »

Mobilier de rangement issu de chutes de production (Saônoise de Mobiliers).

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