Workspace Expo : le mobilier de bureau impacté par le télétravail
Le salon de l’équipement des espaces tertiaires, qui a fermé ses portes le 7 octobre dernier à la Porte de Versailles, a été marqué par un retour aux affaires et un bon niveau de fréquentation. En parallèle d’un poste de travail classique qui perd du terrain, les tendances sont plutôt aux produits hybrides et agiles qui permettent de réaliser au bureau un ensemble de tâches partagées, dans une ambiance versatile et évolutive, qui viennent compléter ce qui peut être fait de façon isolée en télétravail, et renforcent la motivation à se rendre au bureau.
Un satisfecit général, des sourires, c’est un « ouf ! » de soulagement qui a été poussé dans les allées de Workspace Expo, en premier lieu par les exposants, qui avaient sans doute un petit doute jusqu’à l’ouverture du salon. Mais tout s’est bien passé, et surtout, les visiteurs ont été au rendez-vous de cette première édition post Covid-19. « Notre bilan de ce salon est excellent. Nous avons eu des visiteurs venant de divers horizons tels que des architectes d’intérieur, des distributeurs prospects spécialisés dans l’aménagement d’espaces, des acheteurs et bien sûr de nombreux clients existants, déclare Jérôme Padioleau, directeur de Gautier Office. Avec une fréquentation en progression de 65 % par rapport à l’édition 2019, nous ne pouvons être qu’extrêmement satisfaits de cette édition 2021 et nous reviendrons en 2022. » Il est vrai que l’affluence a été soutenue pendant les trois jours d’ouverture. « Workspace Expo avait une saveur particulière cette année, une saveur de renouveau, voire de « renaissance », ajoute Corinne Dumas, chargé de marketing chez Eurosit. Après une période sanitaire compliquée, nous avons vraiment ressenti le besoin, de la part de nos clients mais également de nos équipes, de nous retrouver « en vrai ». L’affluence a été, sur notre stand, plus importante qu’en 2019 puisque nous avons enregistré plus de 400 visiteurs sur les trois jours (contre 300 en 2019), avec une part importante de prospects d’environ 30 %. » Directeur général de Cider, Robert Acouri, insiste sur l’élargissement du spectre des visiteurs : « Ce salon est devenu une référence pour nous dans le mobilier de bureau. Au départ on avait une clientèle très parisienne, aujourd’hui on a une clientèle qui est au minimum nationale, et qui commence à être européenne, puisque nous avons reçu des visiteurs anglais, irlandais, belges, on sent que les gens sont heureux de se retrouver, de pouvoir socialiser, pour moi ce n’est que du positif. » Une impression recueillie dans les allées qui est confirmée par le bilan de l’organisateur, Weyou Group, qui fait état de 17 958 visiteurs qualifiés, un chiffre très proche de la dernière édition pré-Covid-19 en 2019, qui en avait attiré 18 000, et avec cette année un temps de visite plus long. En ce qui concerne l’offre, le salon a même attiré 20 % de marques en plus, soit un total de 300, françaises et internationales bien sûr, contre 235 en 2019.
Bureau individuel ou modulaire
Dans un monde des espaces tertiaires qui cherche sa voie, pour s’adapter aux nouvelles façons de travailler, les exposants ont présenté de nombreuses solutions pour permettre aux aménageurs de concevoir leur formule personnalisée. Tout d’abord, indiquons que le bureau individuel a toujours sa place, et tend même à monter en gamme. A titre d’exemple, Gautier Office a lancé la collection E-Motion, un bureau de direction qui joue la carte de l’élégance et du design. « Avec son piétement métal et son plateau au choix en verre teinté dans la masse ou finition bois, et son retour sous forme de table hexagonale en option, E-Motion est un produit plus technique, une offre complète avec des rangements et de nombreuses options au catalogue comme sait le proposer Gautier », commente Jérôme Padioleau. On peut aussi ranger dans cette catégorie le bureau Stiletto – « talon aiguille » en italien – proposé par Cider, qui se distingue par son piétement effilé et ses plateaux en bois, qui réconcilie le design du bureau et de la maison. Cependant, le modèle dominant de poste de travail est clairement modulaire, c’est-à-dire composable librement en associant autant de plateaux de bureaux que nécessaire, face-à-face ou côte-à-côte, avec ou sans rangements associés. C’est le positionnement de la deuxième grande nouveauté de Gautier Office, Connexion, sans doute la gamme d’aménagement la plus ambitieuse jamais lancée par le fabricant, qui lui permet de s’orienter vers une distribution professionnelle plus technique, et d’accéder à des projets de plus grande envergure. Cette collection, en effet, peut se décliner en 1 600 combinaisons différentes, qui vont du bureau de manager en angle à l’organisation sous forme « bench », en passant par le format « réunion » et même espace informel pour échanger dans le coin machine à café.
Autre fabricant de mobilier de bureau français, CLEN Solutions joue également sur les deux tableaux. Avec Nouvelle vague, un programme signé du designer Emmanuel Gallina, il a lancé un bureau composable, dont les plateaux peuvent être séparés par des rangements, qui reprennent déjà par la présence du bois dans les piétements et les coloris de finition les codes de l’habitat. Mais il va encore plus loin avec Wigwam, un concept imaginé avec le bureau d’architecture d’intérieur Saguez et Associés, qui permet de composer son environnement de travail avec beaucoup de souplesse : autour d’un tronc commun composé d’un plateau en bois – le fabricant venant d’inaugurer une nouvelle usine pour travailler ce matériau – il est possible de choisir ses panneaux de séparation acoustique, et ses options comme des jardinières de plantes par exemple qu’on vient plugger sur la structure métallique. L’ensemble est décliné en couleurs très déco et tendance, dans un esprit « tribu » qui renvoie au nom du produit, et s’applique aussi bien aux espaces tertiaires classiques qu’aux lieux de coworking et autres tiers lieux.
Espaces polyvalents et informels
Depuis l’avènement du télétravail, on sait que les espaces tertiaires ont moins besoin de postes de travail classiques, puisqu’une partie du travail individuel exigeant de la concentration peut désormais peut désormais être effectuée à domicile, mais davantage besoin en revanche d’espaces « informels » où les salariés peuvent à la fois échanger, s’isoler dans une alcôve pour une réunion ponctuelle, et prendre des attitudes plus déstructurées pour répondre à leurs mails. Il s’agit d’un registre où les marques ont fait preuve de beaucoup de créativité sur le salon, comme c’est le cas par exemple avec le concept Lotua – qui signifie « lier » en basque – conçu par le designer Piergil Fourquié et fabriqué par Sokoa, issu de l’incubateur du French Design by Via. « Il s’agit d’un concept simple et astucieux, conçu à partir d’un module de base, une chauffeuse carrée, très accueillante, de 60 cm de côté, explique Nathalie Ménardais, directrice marketing de l’entreprise. Cette chauffeuse peut se plugger sans outil sur un piétement métallique qui se monte et se démonte comme un mécano, elle peut être simplement alignée, ou complétée avec des éléments comme un plan de travail, ou des séparations acoustiques dans un esprit alcôve. » Lotua est typiquement un programme extrêmement souple, qui s’adapte en fonction des tâches à effectuer dans la journée, éco-conçu pour être réparé ou pour la séparation des composants en fin de vie.
C’est pour répondre à cette demande d’espaces à la fois polyvalents et informels que Cider a imaginé Layout, signé du studio de design Natacha & Sacha, un concept qui associe des assises confortables, avec des options tablettes, guéridons et luminaires, mais aussi des comptoirs bars pour y travailler ponctuellement ou se détendre, offrant une véritable solution d’agencement sur mesure. Pour encore plus de mobilité, Cider lance également C-Base, un concept créé par le designer Patrick Norguet. Il s’agit d’une « table projet », déplaçable facilement puisqu’elle est sur roulettes, dont le plateau est réglable en hauteur pour pouvoir travailler en fonction des usages et scénarios multiples, seul ou en équipe. Le panneau en textile démontable contribue à la qualité acoustique des espaces tout en offrant de l’intimité aux utilisateurs. Additionné de son module de rangement, C-Base est ainsi une offre complète, un design volontairement simple et juste.
De même que le bureau sous sa forme classique, le siège de bureau est lui aussi challengé par de nouvelles formes d’assises, à la fois plus informelles et plus propice à des tâches nouvelles liées aux appareils numériques. A titre d’exemple, le leader français du siège de bureau Eurosit continue de proposer une large gamme de sièges ergonomiques pour passer de longues heures assis, comme les modèles Morphos, 4.11 ou Slasheur. Mais en parallèle, on voit arriver des assises qualifiées d’hybrides, à l’image des modèles Domos ou Inyo, qui sont aussi à l’aise dans les espaces tertiaires qu’à la maison. Encore plus informels, les sièges destinés à une assise « dynamique », plus proche du tabouret ergonomique comme le modèle Léon (Eurosit) ou les modèles Altua et Kulbu (Sokoa) achèvent de déstructurer des espaces tertiaires en pleine mutation.
[Zoom]
Linak : Une solution complète pour le bureau assis-debout
Exposant fidèle de Workspace Expo, le fabricant danois de solutions motorisées pour le bureau n’a pas caché sa satisfaction de retrouver enfin les allées du salon, et souligne la bonne tenue de son activité avec le secteur du mobilier de bureau. Cette nouvelle édition a été l’occasion d’exposer aux fabricants sa gamme de vérins électriques et de consoles de commande intuitives, destinée au bureau réglable en hauteur, une tendance forte de l’ergonomie dans les espaces tertiaires. Sa nouveauté phare est le concept Desk Frame 2 (DF2), une solution intuitive de châssis pour bureaux bi-piétements. Ce kit complet, conçu autour d’une poutre tout-en-un contenant le moteur, l’électronique de contrôle et le câblage, ainsi que des colonnes télescopiques au design épuré, permet aux fabricants de bureau de disposer d’une solution clé en main pour bureau assis-debout.