Ecomaison : le recyclage des matelas, exemple concret des incitations à l’innovation

Programme « Innovation for Eco-design », prime d’incorporation de matières recyclées, réponse unifiée au nouveau dispositif de la loi AGEC… Face aux enjeux environnementaux actuels, Ecomaison, – éco-organisme agréé par l’Etat pour le tri et la collecte des meubles, jouets, articles de bricolage / jardin, et produits et matériaux de construction du bâtiment – multiplie les dispositifs et services pour accompagner ses adhérents dans l’éco-conception de leurs produits. Il est un de ces produits sur lesquels les enjeux, en matière de valorisation, sont particulièrement grands : le matelas… qui, avant la création de l’éco-organisme en 2011, était systématiquement enfoui lorsqu’il était mis au rebut. Aujourd’hui, Ecomaison annonce avoir collecté, en 2021, plus de 1,2 million de tonnes de meubles usagés, les matelas représentant 6 % de ce gisement ! Ainsi, près de 72 000 tonnes de ces produits de literie – soit environ 4 millions d’unités – ont été détournés de la mise sous terre, pour être dirigés vers l’un des 7 sites de démantèlement et de valorisation en France [voir zoom].

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Programme RENUVA™ : « Boucler la boucle »

Et depuis quelque temps, une partie de ces matelas démantelés a une destinée bien particulière, rendue possible grâce à la capacité d’innovation de plusieurs partenaires, associés, donc, au dispositif de collecte performant d’Ecomaison. En juillet 2020, en effet, Dow et l’éco-organisme français annonçaient une nouvelle collaboration au sujet de la collecte et de l’approvisionnement en mousse polyuréthane post-consommateur, pour le programme de recyclage des matelas RENUVA™. Dans le cadre de ce partenariat d’innovation, Eco-mobilier (encore sous ce nom à l’époque) devait mobiliser son réseau de collecte et de démantèlement des matelas usagés, cela afin de fournir de la mousse PU en fin de vie à l’unité de recyclage chimique d’Orrion Chemicals Orgaform, située dans le Loiret. Au sein de cette usine de Semoy, le programme de recyclage des matelas RENUVA™ de Dow allait ensuite utiliser le recyclage chimique pour convertir ces mousses en de nouvelles matières premières de valeur, à destination de la production de polyuréthane (polyols). « Eco-mobilier et ses actionnaires fabricants et distributeurs sont fiers de soutenir, ici en France, cette première usine industrielle dédiée au recyclage chimique des mousses PU, déclarait alors Dominique Mignon, présidente de l’éco-organisme. Grâce à ce projet pionnier avec Dow, nous bouclons la boucle et ouvrons une nouvelle ère pour le recyclage des matelas. Cela s’inscrit parfaitement dans notre stratégie de mise en place d’outils industriels pour le recyclage des matelas en France ». Aujourd’hui, plusieurs produits (matelas et canapés, essentiellement) sont déjà élaborés à base de ces nouvelles matières premières, et distribués auprès du consommateur final.

Lire aussi : Propositions pour une literie plus performante et éco-responsable

Une collecte organisée et facilitée pour le consommateur

La valorisation des matelas en fin de (première) vie suppose de les collecter de manière efficace, et sur ce point, Ecomaison propose une solution astucieuse ! Le « Sac à Matelas » est mis à disposition des consommateurs dans une association partenaire ou une enseigne, afin de leur être délivré gratuitement s’ils souhaitent se séparer de leur ancien couchage ; élaboré en polyéthylène recyclable, ce sac assure la parfaite étanchéité de ce qu’il contient, jusqu’à son dépôt dans un point de collecte… ceci offrant, ainsi, la garantie que le matelas usagé, dont la matière est préservée, sera bien recyclé.

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[Zoom]

Le taux de valorisation global de l’ensemble des DEA collectés par Ecomaison est de 94 % en 2021 (c’est-à-dire l’ensemble des meubles + matelas + sièges et sommiers). A l’intérieur de ce chiffre global, le taux de valorisation des matelas est de 90 %, donc détournés de l’enfouissement. La moitié part en recyclage, et l’autre moitié comme combustible de substitution pour les cimenteries en remplacement des énergies fossiles. Ecomaison travaille, avec les parties prenantes, à l’amélioration continue de ces chiffres.