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10.2.2023

Maison&Objet In the City : les marques de fabricant aux premières loges

Le lancement du parcours In the City, qui réunit les lieux de création et de design de la capitale, en parallèle à l’édition de janvier de Maison&Objet, donne aux marques de fabricant et aux éditeurs un cadre événementiel pour attirer l’attention sur leurs actualités, de l’ouverture de showrooms au lancement de rééditions ou de nouvelles collections.

Il est désormais établi que, lors des grands salons de la décoration et du mobilier, l’événement se passe à la fois à l’intérieur du salon et en « off » dans les showrooms de la ville. L’édition de janvier de Maison&Objet, du 19 au 23 janvier dernier, n’a pas failli à la règle, puisque la parcours In the City a réuni environ 90 lieux de création de la capitale, et autant de marques de mobilier, luminaire, textiles d’ameublement, objets de décoration et accessoires, tous réunis par la même exigence de création et de qualité de fabrication.

Un nouveau showroom de prestige pour Boffi / DePadova

Après avoir occupé son showroom de cuisine historique pendant 50 ans, situé sur le boulevard Saint-Germain, puis ouvert un lieu dédié à la salle de bains à proximité rue de la Chaise, le groupe Boffi a profité de ce rendez-vous pour inaugurer sa nouvelle adresse, qui réunit toutes ses marques dans un showroom unique situé boulevard Raspail. Ce nouveau « flag ship », d’une surface de 850 m² sur deux niveaux, précédemment occupé par la griffe de mode Kenzo, met Paris au diapason des autres grandes capitales du design, comme Londres ou Milan, où le groupe est déjà présent sous cette forme. Boffi peut ainsi exprimer en un seul lieu et un seul parcours tout le potentiel qui découle de ses différentes marques : la cuisine CASE 5.0 – Becoming, repensée par Piero Lissoni dans de nouvelles dimensions et de nouveaux matériaux imaginés sur mesure, dialogue avec les systèmes de cloisonnement ADL, qui mettent en valeur la fluidité d’un espace à l’autre. Les canapés et meubles DePadova – dont la toute dernière collection Everyday Life conçue par le styliste Paul Smith – dialoguent avec les systèmes de rangement minimalistes signés MA/U Studio, dans une approche d’ensemblier. « Grâce à l’ouverture de l’espace Boffi/DePadova Paris sur le Boulevard Raspail, nous confirmons notre positionnement sur le marché et sur la scène du design international, déclare Roberto Gavazzi, PDG de Boffi / DePadova. C’est aussi l’occasion de souligner et renforcer notre engagement et notre stratégie d’entreprise, en permettant à plusieurs langages de coexister dans une proposition d’Art de vivre toujours plus caractérisée et identifiable au niveau international ».

Commode Rocaille, design Pierre Gonalons (Moissonnier).

Un premier showroom Porada à Paris

Ce début d’année marque aussi l’ouverture du premier showroom du fabricant italien de meubles en bois Porada à Paris (et en France), après ceux ouverts par la marque à Cabiate près de Côme (Italie), Milan et Londres. Ce nouveau lieu, situé boulevard Saint-Germain dans le « triangle d’or » du design parisien, s’étend sur une surface de 430 m² et deux niveaux, le rez-de-chaussée étant consacré aux collections pour le living et la salle à manger (jour), tandis que le sous-sol est, dans une ambiance plus intimiste, dévolu aux chambres à coucher (nuit). Quels que soient les registres, toutes les créations Porada expriment la grande expertise de l’entreprise dans le travail du bois, notamment le noyer américain, pour sublimer les veinages naturels par des lignes inspirées et des assemblages irréprochables. Pour cette marque premium, le chic passe aussi par l’association du bois avec les plateaux de table en marbre ou en verre, sans oublier le cuir. « Nous sommes très heureux d’ouvrir un showroom en France, dans la ville de Paris, afin de consolider la présence de Porada dans un marché français mature. Déjà implantée sur le territoire grâce à la réalisation de grands projets, nous sommes certains que le showroom parisien fera de Porada une marque incontournable pour les passionnés de design, les architectes et les décorateurs d’intérieur à Paris, en France et autres pays francophones », se réjouit Mauro Nastri, Responsable de l’Export Porada. Fondée il y a 75 ans, Porada développe des produits qui résultent de l’équilibre entre savoir-faire artisanal, innovation, design, élégance et qualité durable, en collaboration avec des designers italiens et internationaux, notamment français comme Patrick Jouin et Emmanuel Gallina.

Showroom CFOC avenue Paul Doumer. © Shimmura

Des nouveaux lieux pour la CFOC et Moissonnier

Les fabricants et éditeurs français ouvrent aussi de nouveaux lieux, à l’image de la Compagnie Française de l’Orient et de la Chine (CFOC), qui a ouvert quelques jours avant le parcours sa troisième adresse parisienne, avenue Paul Doumer dans le quartier de La Muette, qui vient compléter celles du boulevard Haussmann et du boulevard Raspail. Sa conception a été confiée à l’architecte d’intérieur Lina Ghotmeh, qui a imaginé un cocon sobre et chic où peuvent s’exprimer toutes les qualités décoratives des meubles et objets de la marque, dont l’ADN se caractérise, depuis l’origine, par un métissage entre les savoir-faire venus d’Asie – laques, céramique, textiles… – et ceux de l’artisanat du monde entier, y compris français. Dans cet espace de 250 m², ce pont entre l’Orient et l’Occident se traduit par exemple par des enduits peignés à la manière des jardins zen, ou des lignes d’or peintes à la main sur le béton, qui rappellent le kintsugi japonais. Rappelons que la CFOC est également éditeur de mobilier, avec par exemple la ligne de sièges et mobilier de complément Hinoki, signée Christophe Delcourt. Autre jalon fort de In the City, Moissonnier a présenté dans son nouveau showroom inauguré fin 2022 la première collection de son nouveau directeur artistique Pierre Gonalons, « In many manners ». En plus d’avoir imprimé sa patte à ce nouveau lieu, ce designer formé aux arts décoratifs et passionné de patrimoine a su insuffler un esprit d’audace et de renouveau aux grands classiques de la marque, en réinventant par exemple la commode Louis XV avec une teinte rose dégradée très contemporaine, assortie de poignées de style « rocaille » qui donnent son nom à ce modèle. Autre temps fort de la collection, le bout de canapé et la lampe Pagode empruntent leur silhouette aux lignes venues d’Asie, tout en restant fidèle à la science des patines couleur qui caractérise les ateliers Moissonnier.

[F. S.]

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[Zooms]

Fauteuil Achille : l’essence de Duvivier Canapés 1840

Le manufacturier poitevin a lancé pendant In the City le nouveau fauteuil Achille, un modèle aux lignes très contemporaines, qui privilégie le grand confort, grâce à son dossier haut, tout en plume, son généreux coussin d’assise, en mousse haute résilience bi-densité, et ses larges accoudoirs, comme une invitation à la détente. La fonctionnalité est également présente avec sa base en métal chromé qui permet une rotation à 360° et assure un retour automatique dans sa position initiale, une fois le fauteuil quitté. Fidèle à l’ADN de Duvivier Canapés 1840, il relève à la fois de la technologie, avec sa coque moulée en fibre de verre, conçue comme celle d’un voilier, et de l’artisanat manuel, puisqu’elle est entièrement gainée à la main, de tissus ou de cuirs souples, pour en épouser parfaitement tous les aplats et toutes les rondeurs, dans les ateliers d’Usson-du-Poitou (Vienne). Achille s’adapte à l’habitat moderne : cette assise généreuse, mais d’aspect plutôt compact, trouvera aisément sa place dans un salon, un bureau, une chambre, accompagné de son ottoman au même dessin épuré et à base pivotante.

Poltrona Frau joue la nostalgie

Le fabricant italien a donné à son showroom parisien un petit air des années 80, avec la réédition du canapé Ouverture, dessiné par Pierluigi Cerri en 1982, qui est un peu une création manifeste du designer. Il s’agit en effet d’une mini-architecture qui a voulu rompre avec le formalisme qui régnait encore dans les années 1970 : ce canapé repose sur un châssis métallique et une traverse en « T » qui rappellent l’architecture industrielle, et créent un contraste avec le moelleux des coussins d’assise et de dossier. Cette traverse est espacée des traverses en acier à profil semi-ovale qui soutiennent les assises, ce qui donne l’impression que la partie rembourrée « flotte », et son aspect aérien à ce canapé. Dans le cadre de cette réédition, Poltrona Frau a peu modifié le modèle initial, en se contentant de corriger l’ergonomie du rembourrage des coussins, pour leur donner un aspect moins gonflé et plus accueillant. Une grande attention a été apportée aux détails : par exemple, les parties métalliques internes sont revêtues de poudre époxy noir mat, et habillées de tissu jacquard et de cuir, tandis que les coussins sont rembourrés de plume d’oie et de polyester, avec une âme en mousse de polyuréthanne qui permet de garder leur ligne sans nuire à leur confort.

Silvera passeur de la culture japonaise

Le distributeur de mobilier contemporain haut de gamme a présenté, dans son showroom de la rue du Bac, la dernière collection du fabricant japonais Koyori, lancée à l’occasion de la Milan Design Week de juin 2022. Créée sous la direction artistique du designer britannique Jasper Morrison, cette marque reprend le terme qui désigne les « cordons de papier torsadés » qui est le matériau principal du mizuhiki, les ficelles de papier durables et décoratives qui sont utilisées au Japon pour emballer les cadeaux lors des fêtes et cérémonies. Pour éditer ses créations, Koyori fait appel à des techniques de fabrication exceptionnelles, qui donnent des produits pouvant être transmis de génération en génération, à l’image des trois assises présentées, signées par le duo Ronan et Erwan Bouroullec : les fauteuils Kawara et Musubi, et la chaise Shaku. La spécificité du fauteuil Kawara réside dans l’utilisation de contreplaqué moulé pour créer un dossier et un accoudoir à la courbe tridimensionnelle. Comme d’autres matériaux naturels, le contreplaqué peut rétrécir et se déformer, voilà pourquoi le dossier, l’accoudoir et l’assise de ce fauteuil sont fabriqués à partir de trois moules distincts. Grâce à l’expertise des artisans japonais, la maîtrise du mouvement de chaque pièce a permis de créer le fauteuil Kawara sans avoir recours à de nombreuses pièces de renfort, ce qui lui sonne cette esthétique à la fois raffinée et primitive.

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