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29.4.2021

Très belle croissance du bricolage en 2020 : les chiffres

« Hors du commun » à plusieurs titres : si l’année 2020 a évidemment été mouvementée pour le secteur du bricolage, avec des fermetures de magasins temporaires, l’atterrissage final dégage tout de même une croissance de 13 % par rapport à l’année précédente, avec des ventes estimées à 31 milliards d’euros. Le commerce en ligne a logiquement profité de cette conjoncture, mais les Grandes Surfaces de Bricolage ne sont pas en reste en ayant su accélérer leur stratégie d’omnicanalité à cette occasion.

« Lorsque l’on y songe, l’aménagement de la maison et le bricolage demeurent les quelques seuls loisirs qui restent aux Français » nous avançait il y a quelques semaines Jean-Luc Guéry, PDG d’Optimum SAS et président d’INOHA, l’Association des Industriels du Nouvel Habitat. Ajoutons à cela le fait que, enfermés chez eux durant de longues semaines, ces mêmes Français ont pu percevoir les défauts et manque de fonctionnalité de leurs intérieurs, et effectivement, le secteur de l’équipement de la maison – au sens très large du terme, incluant donc le bricolage – a été l’un des grands gagnants de cette période mouvementée, et la tendance pourrait bien durer. Evidemment, les fermetures de magasins engendrées trois mois durant pour la plupart des distributeurs de ce marché a considérablement impacté l’activité. Mais alors que le meuble a, en effet, pu simplement « limiter la casse », le secteur du bricolage, lui, annonce « une année 2020 hors du commun », avec un chiffre d’affaires de 31 Mds€ et une croissance globale de 13 % quelque peu… inespérée. INOHA et la FMB (Fédération des Magasins de Bricolage) analysent ces résultats.

« Au-delà du rattrapage »

Evidemment, le premier confinement du printemps a eu pour effet de stopper la belle dynamique de début d’année dont profitait le bricolage. Mais si la fermeture d’une partie des magasins et les restrictions de déplacement des consommateurs, durant de longues semaines, a logiquement engendré une baisse des ventes significatives – entre – 50 % et – 60 % – dès le mois de mai, des progressions à deux chiffres ont traduit « une tendance de fond, allant au-delà du rattrapage ». Les deux fédérations expliquent cela, comme on a déjà pu l’évoquer, par les envies de réaménagement des Français pour remédier aux manquements de leur habitat, mieux télé-travailler ou vivre ensemble… « Pour certains, l’activité partielle a libéré du temps, qu’ils ont mis à profit pour améliorer leur logement, ou enfin de lancer dans des travaux sans cesse reportés par manque de temps » complètent INOHA et la FMB.

Forte progression des ventes en ligne des GSB

Au niveau des circuits de distribution, cette crise a « bouleversé » – pour reprendre l’expression des deux fédérations – la structure du marché. La prédominance des GSB (Grandes Surfaces de Bricolage), même si en léger recul, a été maintenue, avec 70 % de part de marché (en valeur) ; avec une forte progression de leurs ventes en ligne (+ 11 %), ces acteurs ont orchestré et développé leur omnicanalité sur cette période, par la force des choses… Leurs ventes en ligne représentent ainsi, désormais, 3 % de part de marché, ce qui représente « un circuit de distribution en soi », comme le soulignent INOHA et la FMB. Progression significative, également, chez les pure players, qui génèrent 14 % du marché, mais aussi chez les Grandes Surfaces Alimentaires, représentant 3 %. Enfin, les négoces restent stables, avec 13 % du marché.

Un engouement pour l’outillage et la peinture

Pour évoquer les produits, on peut dire que sur cet exercice 2020, la quasi-totalité des rayons a profité de ce dynamisme du marché, à l’exception de celui du chauffage (pénalisé, comme on peut le deviner, par la douceur des températures).

Les grands gagnants sont, incontestablement, les rayons outillage (+ 28 %), qui bénéficient de l’engouement des Français pour cette activité précise. La peinture, également, tire très bien son épingle du jeu : « Après trois ans d’érosion, elle explose en 2020, avec + 22 % » notent INOHA et la FMB. La quincaillerie et la décoration, avec respectivement + 20 % et + 16 % – cette dernière étant entraînée par la « ruée » sur le papier peint – ne sont pas en reste. « Ces chiffres sont le reflet de l’engouement des Français dans les travaux de rénovation et d’embellissement intérieur, qui sont parmi les plus accessibles » résument les fédérations. Avec + 14 %, le rayon jardin profite, de son côté, d’une météo très favorable lors du premier confinement ; ces conditions se traduisent, notamment, dans les chiffres de vente de mobilier de jardin et de piscines.

A noter que le rayon bois et menuiserie (+ 6 %) affiche également une très belle progression (qui s’explique en partie par l’essor du télétravail, et la nécessité de créer des espaces adaptés), tout comme celui du bâtiment (+ 6 %), qui a profité de la montée en compétence des bricoleurs. La plomberie / salle de bains / cuisine (+ 9 %) et l’électricité (+ 11 %) enregistrent, pour leur part, une croissance plus modérée : « Les Français ne semblent pas avoir priorisé l’aménagement de ces pièces, qui nécessitent des travaux techniques importants » analyse-t-on du côté de la profession.

2021 : de l’espoir !

Après ce très bel exercice 2020, quid de celui en cours, déjà largement entamé ? INOHA et la FMB livrent leurs prévisions : « En tenant compte, notamment, de l’épargne des Français, de la politique gouvernementale en faveur de la rénovation énergétique des bâtiments, des comportements des nouveaux bricoleurs et de l’augmentation des transactions immobilières dans l’ancien, l’année 2021 laisse entrevoir des perspectives encourageantes pour le marché ». Et d’ajouter toutefois, pour nuancer : « Pour autant, même si le contexte est favorable, la visibilité sur le second semestre reste extrêmement faible, en raison des perspectives économiques incertaines, comme les conséquences du virus, la pénurie des matières premières toujours en cours, etc. » Jean-Luc Guéry se dit « confiant en l’avenir », constatant que les Français font de leur habitat une valeur refuge, source de bien-être », phénomène auquel la filière, « solidaire et responsable », saura répondre. Mathieu Pivain, président de la FMB, se félicite de « la consolidation réussie » de l’omnicanalité des GSB, évoquant l’enjeu, désormais, « de continuer d’accompagner au mieux les Français dans leurs projets d’amélioration de leur habitat, et de répondre présent face aux défis de l’économie circulaire et de la lutte contre le changement climatique ».

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