Marché du meuble allemand : une croissance estimée à + 8 % en 2022
Les statistiques officielles du BVDM (organisation du commerce spécialisé du meuble et de la cuisine) font état, pour le marché outre-Rhin, d’un exercice 2022 qualifié de « réussi », dégageant une croissance aux alentours de + 8 % par rapport à 2021, avec un chiffre d’affaires brut de 35,3 milliards d’euros. Des projections qui sont établies à partir des données recueillies sur les dix premiers mois de 2022. En comparaison, le chiffre d’affaires du secteur enregistré en 2019 – dernière année de référence – était de 30,34 milliards d’euros : la variation 2022 / 2019 représenterait ainsi un peu plus de + 16 %.
Dans le détail, le BVDM souligne que l’évolution des ventes, en 2022, aurait été, a priori, « très positive » pour toutes les familles de produits… à l’exception de la literie :
> Les meubles rembourrés ont été le principal moteur de croissance, avec + 13,7 % par rapport à 2021 ; > La cuisine, de son côté, a clôturé l’année écoulée avec une hausse d’environ + 8 % ;
> Le mobilier de bureau, lui, affiche + 6 % sur la période ;
> Pour finir, un renversement de tendance a été constaté du côté du mobilier de jardin, qui était encore en baisse en 2021, et pour lequel une hausse de + 8 % a été constatée en 2022 ;
> Le mouvement a été compensé par un autre renversement, qu’est donc celui de la literie : les ventes ont baissé d’environ – 5 % sur cette famille en 2022.
L’augmentation générale est attribuée, d’abord, à l’engouement pour la maison – observé d’autant plus depuis la crise – mais aussi au succès du télétravail, qui a notamment été à l’origine, pour cet exercice 2022, d’une « augmentation continue de la demande de mobilier de bureau » : cela dit, bien que les ventes de cette famille aient continué de croître en 2022 (avec + 6 %, donc, comme précisé plus haut), elles l’ont fait sur un rythme moins intense qu’en 2021 (la hausse avait été de + 10 %).
A l’occasion de ce premier bilan 2022, le BVDM met aussi en avant « un nombre croissant de mises en insolvabilité d’entreprises », précisant toutefois que les experts, à ce jour, ne prévoient pas une « vague » de faillites…
Ceci posé, quid de l’année en cours pour le marché allemand ? Les prévisions, comme partout, sont évidemment difficiles : l’évolution de la guerre que la Russie livre à l’Ukraine est incertaine, tout comme celle de son impact sur l’économie mondiale. En outre, il apparaît « très probable » que l’industrie du tourisme, mise en difficulté sur les trois dernières années, se « réveille » franchement, ce qui aura nécessairement une influence sur le marché de la maison… Le BVDM suppose également que la demande de produits « de qualité moyenne et élevée » restera certainement plus mesurée que celle de produits bon marché ; ceci considérant, toutefois, que les consommateurs concrétisent désormais leurs achats de manière prudente et réfléchie – et beaucoup moins impulsive – ce qui jouera également sur cette tendance. En somme, le comportement des ménages sera déterminant ! Plus concrètement, le BVDM s’attend, pour ce premier semestre 2023, à « une demande stable » en termes de meubles et de cuisine.
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[Zoom]
Du côté de l’industrie : + 7 %, une hausse essentiellement attribuée à l’inflation
Sur cet exercice 2022, selon les statistiques officielles du VDM (association des fabricants de meubles allemands), l’industrie du secteur a augmenté son chiffre de près de + 7 %, pour atteindre environ 18,8 milliards d’euros. Cette croissance est majoritairement attribuée, selon l’organisme, aux « ajustements de prix rendus nécessaires en raison de l’augmentation des coûts des matériaux et de l’énergie ». Ceci implique, donc, une baisse du volume, estimée par le VDM à – 2 % ou – 3 % sur 2022.
A noter, dans le détail, que les ventes à l’intérieur du pays ont augmenté de + 5,4 %, tandis que les fabricants qui exportent ont affiché + 9,8 %. Le taux d’exportation a grimpé pour atteindre 33,2 %… soit le double de la part de l’année 2000.
Pour l’année en cours, l’industrie s’attend à ce que les ventes demeurent globalement au niveau de 2022, ce qui signifierait, encore, une baisse des volumes.