"Sélection Engagée" Alinea
« Pacte Marius » : Alinea affiche ses ambitions en RSE
Depuis son changement de modèle en 2017, Alinea atourné le dos à une stratégie de volumes, pour adopter une stratégie de distribution qualitative et responsable, qui anticipe les attentes à venir du consommateur. Relocalisation du sourcing, éco-conception, soutien et transmission des savoir-faire locaux, seconde vie, transparence sur son bilan carbone…L’enseigne se fixe des objectifs nombreux et ambitieux réunis dans son « Pacte Marius », dévoilé fin 2023.
Le nom de ce nouveau projet ne doit rien au hasard : il fleure bon la Provence, le berceau où Alinea a vu le jour il y aura 35 ans en 2024, du côté de Marseille et d’Aubagne, et résonne de l’accent de Marcel Pagnol. Le Pacte Marius, dévoilé fin 2023, traduit dans une large mesure un retour aux sources, et la volonté de renouer avec une identité originelle. Il synthétise aussi un ensemble d’engagements pris, avec des objectifs à l’horizon 2026, qui ont pour but d’acter une nouvelle étape de la transformation de l’enseigne. « La reprise d’Alinea, en 2017 a été l’occasion d’une refondation, puisque nous avons tourné le dos au « mass to market » pour aller vers un positionnement premium – moyen et haut de gamme - qui se traduit dans l’expression « La Maison française », déclare Alexis Mulliez, son actuel président. Avec le Pacte Marius, nous affirmons nos nouvelles ambitions, dans tous les domaines de la RSE. » Ce pacte se traduit par trois notions clés : l’ancrage, c’est-à-dire la volonté de cultiver un lien fort avec son héritage méditerranéen, et de favoriser la relocalisation de la fabrication ; la « prévenance », qui s’exprime par une exigence de qualité des produits et des matériaux, pour qu’ils soient durables et luttent contre la surconsommation ; en enfin la transmission, qui consiste à valoriser les savoir-faire contemporains et locaux, et à les faire vivre en prenant le rôle d’éditeur et en soutenant la formation.
Sourcing local, eco-conception et seconde vie
Depuis la reprise de 2017, l’enseigne - qui propose une offre à 65 % meuble et à 35 %déco environ - s’est efforcée d’accroître la part de ses produits qui sont fabriqués en France, en Europe, et dans le bassin méditerranéen, ce qui est le cas aujourd’hui pour 62 % des références. C’est ainsi qu’elle a lancé, en 2022, la« sélection engagée », qui comprenait plus de 300 pièces « intemporelles, accessibles, issues de la relocalisation et proposées au juste prix pour tous les univers de la maison. » 90% des textiles et du linge de lit qu’elle commercialise sont déjà fabriqués en Europe. Parmi les engagements forts du Pacte Marius, Alinea ambitionne d’atteindre70 % de ses produits issus de son bassin géographique à l’horizon 2026.
Autre axe de transformation, l’enseigne entend développer l’éco-conception, en donnant la priorité aux matériaux naturels ou issus du recyclage, pour réduire la part dévolue aux matières plastiques et synthétiques, aussi bien dans les produits que dans les emballages. D’ici à 2026, ce sont 70 % des textiles qui seront labellisés OEKO-TEX, et 100 % des meubles en bois seront labellisés FSC ou PEFC, sans oublier une part du packaging contenant du plastique qui sera réduite de 30 %. Autre pilier de la RSE dont on parle de plus en plus, la seconde vie. Après avoir testé en 2023 un service de reprise de meubles usagés dans l’un de ses magasins, et engagé une gestion optimisée des retours auprès de Smartback, la marque prévoit de déployer un service « seconde vie » dans l’ensemble de ses magasins, avec reprise dans un rayon de 25 km maximum, d’ici à 2026.
Soutien a la création, édition et formation
Pour s’ancrer dans les territoires où ses magasins sont implantés, Alinea entend approfondir ses liens avec le tissu artisanal local, et ainsi soutenir la création. En2020, l’enseigne avait déjà dévoilé Vallauris, sa première collection 100 %artisanale. En 2021, elle avait lancé le Comptoir d’Alinea, un programme qui permet d’ouvrir des espaces dans les magasins, deux fois par an, à des créateurs locaux, artisans, artistes ou marques engagées dans le développement durable. L’étape suivante sera la création d’une pépinière d’entreprises, pour accompagner le développement de 16 jeunes marques françaises, au plan local et national, grâce à des actions de soutien, de communication et de tutorat. Le changement de modèle de l’enseigne comporte aussi le fait d’endosser le rôle de l’éditeur, pour valoriser les talents émergents. C’est ainsi que, par exemple, l’illustratrice Marlène Fancelli, associée au fabricant de mobilier Un chat dans le tiroir, rencontrés dans le cadre du Comptoir d’Alinea, sont depuis devenus des fournisseurs pérennes de l’enseigne. D’ici à 2026, l’enseigne prévoit de référencer 6 nouveaux créateurs, issus de l’externe ou de l’interne, sur tout le territoire. Enfin, Alinea entend aussi renforcer ses liens avec le monde de la formation, à travers la création du prix Alinea éco-conception, organisé en partenariat avec l’ENSAAMA – École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art – afin d’accompagner, et de récompenser chaque année les étudiants dans la conception de projets plus durables destinés à l’habitat.
Ce pacte qui touche de nombreux aspects de l’activité de distributeur entraine l’ensemble de l’activité vers la sobriété. Dans ce domaine, Alinea a réalisé en2022 un bilan carbone qui a mis en lumière le rôle important des points de vente, et décidé de son engagement à réduire de 30 % la consommation d’électricité de ses magasins d’ici à 2026. Un effort est également engagé pour réduire significativement l’impact de ses flux de transport, dans le cadre du parcours FRET 21 de l’Ademe. Pour mesurer les progrès réalisés d’ici 2026,l’enseigne mettra en place et pilotera une trajectoire de réduction de ses émissions en ligne avec le référentiel SBTi.
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[Zoom]
Un nouveau réseau en construction
La reprise d’Alinea en 2017 a véritablement marqué le début d’un changement de modèle. Avant cette date, l’enseigne se déployait à travers 30 magasins d’une surface de 6 000 à 12 000 m², pour environ 500 millions d’euros de chiffre d’affaires global. Elle n’en compte aujourd’hui plus que 18, dont 8 en franchise, pour 189 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023, mais surtout leur profil a changé : ces points de vente font aujourd’hui de 2 500 à 3 000 m². Symbole de cette évolution, la surface du point de vente de Nancy – auparavant 6 000 m²- a été divisée par deux, et il est aujourd’hui partagé avec une autre enseigne(Boulanger). Le nouveau réseau n’est pas moins en expansion, avec 3 nouvelles ouvertures en 2023 au Havre, à Mâcon et Annemasse, et l’objectif d’atteindre rapidement les 35 magasins, en conservant une majorité de points de vente en propre. « Nous sommes à la recherche d’une taille critique que nous n’avons pas encore atteinte, et nous prévoyons d’être à l’équilibre dès2024 » commente Alexis Mulliez.